Cala Saona, Formentera-Moraira au sud de Denia, cote espagnole

Lundi 25 Septembre 2023

Hier des espagnols se sont déchainés sur leur pont en pratiquant un karaoké à tue-tête. J’ai respiré dix grands coups et je me suis fait violence pour ne pas hurler. C’est d’ailleurs drôle car ce qui se conçoit bien s’énonçant clairement et les mots pour le dire arrivant aisément,  ma tirade était prête dans mon plus pur castillan. Mais je me suis lancé un défi à moi-même, toute seule, personnellement, le plus dur :  celui de prendre sur moi.

C’est peut être pour cela que j’ai une fois de plus très mal dormi. Je l’ai toujours dit ce n’est pas bon pour la santé de ne pas se lâcher. C’est promis, la prochaine fois je laisse le naturel revenir au galop.

J’ai cependant profité de ce temps de recul pour songer à des représailles potentielles sur ce genre de malotrus et j’ai trouvé : partir au petit matin, s’approcher de leur bateau endormi et lancer sur leur pont nos sacs poubelles (fermés je précise car la mer ne m’a rien fait, elle!) . Cela pourrait être drôle.

Sachez donc bonnes gens que si un jour vous trouvez un sac poubelle sur votre pont c’est que vous avez dépassé les limites (et donc que vous ne pourrez pas manger de chocosuisse…car vous avez ezazéré).

7h00 lever frisquet pendant 30 Minutes. Ce n’est plus de la rosée que nous avons sur le pont et dans le cockpit c‘est une véritable inondation. Il faut dire que la différence de température entre le jour et la nuit, et ben justement, c’est comme qui dirait le jour et la nuit…..

7h30 nous sommes partis plein Ouest direction la côte espagnole. A nous le littoral jonché de condominium en temps partagé (time sharing qui disent dans les pubs) pour tout achat d’un billet d’avion Low Cost Ryanair à partir de Gatwick airport – England ; 6 heures d’attente, 1 heure de vol, le pilote en option et le pack de bières offert à l’arrivée par les voisins de palier.

Zéro vent, bernique, que pouic, que dalle, nib de nib…. Le ronron du moteur nous sature les oreilles. Une houle longue nous berce d’une langueur monotone. Pas d’internet (je précise pour Yves C. enduit plein d’horreur par le Captain que Starlink ne marche pas car Mister Musk, dans sa sagesse toute capitalistique juge que nous sommes en haute mer pendant cette traversée Baléares / continent ; et quand je traverse un étang c’est pareil ? ) .

Je dois en être à ma 100 000 ème partie de Candy Crush faute d’internet et je vais bientôt me mettre à compter les vagues. Je garde un peu de lecture « par devers moi » (elle est pas moche cette expression ? je l’associe à cette phrase « je parle sous ton contrôle » de tout petit cadre blanc ne voulant prendre aucune responsabilité mais se prenant au sérieux). Stéphane attaque son 10ème livre de la journée ; c’est comme pas de bras pas de chocolat, pas de Starlink pas de Netflix !

Un gros piton sur le continent est visible de très loin. A mi-parcours, on peut voir aussi bien Ibiza que la côte espagnole.

Il fait chaud au soleil et frais à l’ombre. Pfft…. Jamais contente ! Quelques voiliers sur l’eau quelques cargos aussi.

Je dois des excuses à mes fidèles lecteurs. Je suis mortifiée, je bats ma coulpe, mange mon pompon, et me flagelle, je déteste être prise en défaut. Merci à Jean Michel M. de me permettre de me rattraper . Une bôme s’écrit bôme et n’a jamais donné de baume au coeur.

18H15 nous ancrons dans l’avant port, une petite baie ressemblant en miniature à celle de Villefranche. Mais la comparaison s’arrête là. On dirait que quelqu’un a lâché un sac de confettis sur toute la côte, sur toutes les collines, sur les arrêtes des falaises. Ce sont des dizaines de milliers de petites maisons à touche touche, alignées en rangs plus ou moins droits d’oignons. Une horreur de chez horreur. Le continent a vendu son âme au Dieu tourisme et encore nous ne sommes pas à Benidorm.

Voilà 10 jours que nous avons quitté Hyères et nous n’avons pas encore déchargé notre cargaison de poubelles. J’ai beau essayer de faire attention, impossible de réduire les volumes. Nous mettons l’annexe à l’eau, cap sur les poubelles du port ; le dit port ne me donnant aucune envie d’y passer une soirée au resto. Un immeuble se donnant des airs de Gaudi domine les quais. Perso je vote beurk !

 

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