Mardi 26 septembre 2023
Il fait frisquet pendant 30 mn quand nous prenons le départ sur le coup des 9h00 .
Pas de vent, le moteur est de rigueur. Et c’est parti pour 7h00 de toujours plus d’horreurs. Hier, je me suis trompée, Moraira c’était très beau …… à côté de ce qui nous attendait. Je ne pensais pas que l’on pouvait faire pire ? Et bien si ! 74 km d’immeubles/gratte-ciels immondes, de tailles, de formes, de couleurs différentes, en première ligne des plages, du rose fushia, du bleu marine, du jaune, du gris, du blanc, du vert, avec toit sans toit, des blockhaus, des rectangles, des crayons, des pyramides, du R+6 du R+35, le tout juxtaposé non stop le long du littoral. On croit être à Miami ou à Rio ! Et, immédiatement derrière ce premier plan d’immeubles, des collines saturées de maisons, où l’on ne voit plus de verdure tant elles sont collées les unes aux autres et idem sans unité de couleur, ni de forme, ni de taille, ni de toit, ni de hauteur. Au milieu on peut apercevoir, à la jumelle, quelques très belles californiennes.
Les mots me manquent pour décrire ces hideurs. Ah ! elle est belle la Costa Blanca ! Allez voir sur Internet ces jolies images ! Tous les citoyens d’Europe sont rassemblés ici pour s’offrir ce qu’ils croyaient être un coin de paradis, plutôt coin cauchemardesque à mon goût.
Pour donner une idée à Moraira ville de 10 000 habitants (permanents),il y a 1450 maisons à vendre , je suis sûre que tout un chacun pourra trouver son bonheur qu’il pourra baptiser çam’suffit, ou encore sweet home, ou mon p’ti nid.
Parce que nous voulons faire un petit peu de tourisme et que le nom Alicante est quand même connu, sur le coup des 17h00 nous nous amarrons au quai du port de la ville. 118 euros la nuit pour un bout de ponton…. sans eau et sans électricité, que nous avons refusées, car il fallait être rackettés de 40 euros de plus ! Cela devient n’importe quoi. Pour 118 euros on a une chambre d’hôtel avec eau, électricité, et petit déjeuner !
Nous partons à la découverte de la ville. Pas grand-chose à voir, le vieux barrio (vieille ville) est pratiquement inexistant, sacrifié sur l’hôtel du tourisme. Nous montons (en ascenseur, ouf !) au Castillo de Santa Barbara, vieux château médiéval dominant la ville avec vue panoramique à 360 degrés permettant bien de mesurer toute l’étendue des horreurs autour de nous. Il n’y a que le panorama à voir ; savoir des immeubles et des maisons scotchées à perte de vue. Une plage, encore bondée à cette époque, parasols à touche touche alignés à l’infini. Qu’est ce que cela doit être en Août ? Et nous n’entendons parler que Français (ils sont partout) , anglais et allemands autour de nous, les néo colonisateurs du littoral espagnol, venus chercher ici la « douceur de vivre » comme disent les vendeurs de rêves.
Nous redescendons du château par la route et déambulons 6,5 km dans la ville . Il fait très chaud. Les rues du centre sont dallées de carrelage bi ou tricolore (jaune- noir- blanc) comme sur des terrasses de maisons, dénotant la richesse passée de la nation. C’est joli mais très glissant. Il n’y a rien à voir vraiment, même pas de boutiques. Le centre du barrio est colonisé par les resto pour touristes avec force photos criardes de mets plus ou moins appétissants à l’appui.
Nos nous arrêtons dans une supérette, histoire d’acheter une salade et regarder le niveau des prix. Rien à voir avec la France. Tout est beaucoup moins cher et aucun fruit ou légume ne dépasse les 3 euros du kilo ! En revanche le prix de la bouteille d’huile d’olive est le même qu’en France , qu’en Croatie, qu’en Grèce, qu’en Turquie et démarre à 8,5 euros … nous sommes pourtant là dans les pays réputés producteurs, va comprendre Charles !!! . J’en profite pour acheter des bébés anguilles (angulas), Stéphane fait beurk ! moi je fais miam, miam !
Nous rejoignons le port, épuisés de marche et de chaleur et dînons de soles normées et sans saveur dans un restaurant, le Santi, se voulant pseudo chicosse. En revanche le cheesecake (je sais, je sais, après je ne viendrai pas me plaindre de m’arrondir sans avoir pourquoi), était excellent et nous avons apprécié le vin blanc de Alicante : le Tarima Hill, sec et très parfumé.