ormos navarinou (pylos)-methoni(Péloponnèse sud)

Lundi 15 aout 2022

La nuit fut plate mais une petite ondée en pleine nuit nous fait sursauter pour fermer les ventilations.

Le capitaine veut absolument grimper en haut de la haute et abrupte colline pour aller cotoyer les vieilles pierres des remparts en ruine de l’ancienne forteresse de Navarin au fond de la baie. Nous avons bien essayé d’y échapper hier en fin d’après midi et je dois dire que j’avais trouvé en Agathe une comparse de choix dans la mutinerie.

Ce matin nous n’y échapperons malheureusement pas. Et me voilà suant et ahanant pendant 40 mn aller et 40 mn retour, dénivelé 150 mètres, sous un cagnard d’enfer. En avant ma poule c’est bon pour la santé. Respire, bon dieu respire !ahan ! ahan ! ahan !. Le bosco caracole en tête tel un chevreau (je n’ai pas dit bouc !) , Agathe suit bien. Qu’est ce qui ne va pas chez moi ?

Nous  repartons après un bon bain (à 26 degrés, plus frais que d’habitude) et le déjeuner.

Le vent par le ¾ arrière nous ne mettons que le Génois et avançons à 4,5 noeuds par mer bleu marine plate, puis sitôt passé le détroit de l’entrée, nous  touchons les 15/20 nœuds de vent et une houle d’un bon mètre par le travers. Allez y les gars c’est le moment de sortir vos Orangina ! Mais nous avançons toujours au seul génois entre 5 et 6 nœuds de vent. Estomac sensible s’abstenir et surtout ne pas regarder vers la poupe du bateau, rejet culinaire garanti.

Je suis triste car nous avons dû décliner l’offre de traversée de l’Atlantique en Novembre prochain à bord du catamaran des australiens rencontrés fin Mai dernier en Croatie. Et ce, car je ne sais pas si à cette date mon dos et mon bras se seront fait oublier. Du coup Desi qui est médecin me fait de la whatsapp consultation pour  me remettre sur pied. J’ai tellement envie de partager avec eux cette aventure qu’on ne rencontre qu’une fois dans une vie. En plus cela nous permettrait de faire une répétition pour Novembre 2023 pour nous si tout se passe bien.

Nous mouillons à Méthoni, autrefois un des ports les plus actifs de la méditerranée , ville martyre de la folie des hommes, qu’ils soient vénitiens, musulmans ou français, au 16 ème comme au19 eme siècle, ville ancienne rasée , population trucidée au nom des croyances, au nom des dominations. Effroyable. Nous visitons les vestiges de ce château fort aux ruines ottomanes, ayant abrité l’ancienne Méthoni,  jusqu’à ce que les français en fassent table rase en 1826 en la détruisant pierre par pierre, au nom des soit disant risques de pandémie.  Quelle honte !

Heureusement il fait chaud mais il y a un vent contre lequel il nous faut nous arcbouter en longeant les remparts proches de la mer en faisant le tour de cette magnifique ancienne forteresse portant encore les stigmates du style ottoman.  

Nous dinons dans un petit restaurant grec après avoir fait le tour (très rapide car rien à admirer vraiment) de Méthoni la nouvelle, faite de petits hôtels et autres rénovations abritant des Air B&B. Très bonnes entrées notamment , rondelles d’aubergines grillées huilées roulées autour de fromage aux herbes et des beignets de râpé de courgettes à se damner. Des prix 4 fois moins chers qu’un repas en Croatie.

8,6 km , 53 étages et 12000 pas plus tard, pour la seule journée d’aujourd’hui sur les traces du passé programmés par Stéphane: je suis au bord de l’évanouissement, mes pieds ne me portent plus, mes reins réclament grâce, mon omoplate prie pour un rapide achèvement , je mets péniblement un pied devant l’autre pour regagner l’annexe. Je tiens le bon bout, la rédemption est au bout du sillon , je crois que je suis une sainte !

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