Ormos Vilka (ile de lefkada) – ormos Skrofa (continent)

Lundi 8 Août 2022

Nous levons l’ancre. Il fait beau . Pas de vent. Au moteur . Pas de resto hier lorsque nous  avons vu tous les bateaux autour de nous prendre leur annexe pour y aller.

Un bateau australien Fountaine Pajot avec qui Stéphane avait échangé sur le groupe Facebook est venu nous dire bonjour , nous ayant repéré sur l’AIS. C’est Sympa !Tous bande de potes ! La grande famille FP. Bon, il doit certainement y avoir de grincheux dedans (à commencer par moi peut être ? – et toc ! j’ai coupé l’herbe sous le pied à quelques uns de mes lecteurs – ) .

Nous nous dirigeons vers l’île de Kalamos anse de Gerolimnionas au sud de Meganisi. Sur l’écran Navily tout paraît super. A l’arrivée : un monde !!!! et tous bout à terre. De plus le vent s’est levé à 15 nœuds. Je ne me ressens pas de faire le cabri avec mon bras , nous poursuivons notre route sous voile (on marche à 8,5) par 15/20 nœuds , plus au Sud vers les étangs/marais de l’entrée du golfe de Patras. Il n’y a plus personne sur l’eau , seuls au monde dans un décor majestueux , absolument sublime. De hautes montagnes pelées posées sur des petites îles succèdent et alternent avec des îles verdoyantes. Du désert à la Suisse au désert. Pas d’habitations à terre. Agoraphobes s’abstenir, même si l’on voit toujours la terre qui n’est pas loin, on se sent tellement petits dans ce décor.

Nous arrivons à destination , il faut faire attention aux bancs de sable de 20 cm de profondeur qui s’étendent de la terre à plus de 1 Mile des côtes. Une occasion pour Stéphane et moi de nous Eng…ler car je ne suis pas du genre téméraire à me donner des frissons à bon compte, d’autant plus qu’il n’y a personne à la ronde en cas de problème.

Au fond de la baie, une rivière, des étangs, des marais, , des fermes aquacoles, une île pic rocheux et une grande plage de sable/vase noir qui s’enfonce sous 10 cm d’eau jusqu’à 500 mètres de la côte. C’est Su-per-be. Peu de bateaux. Seuls doivent y aller ceux qui vont ou reviennent du golfe de Patras et du passage du canal de Corinthe de ou vers Athènes. C’est sauvage, aucunement abîmé par l’homme.

Un restaurant plage,  transats  2 par 2 autour de parasols classes en paille assez discrets (ce ne sont pas les alignements symétriques habituels sur des centaines de mètres)   s’est quand même ouvert cette année , c’est le seul bâtiment à des kilomètres à la ronde.

Le propriétaire est l’exploitant des fermes aquacoles qui nous dit livrer Sète , Montpellier, Marseille et est tout content d’accueillir des français qu’il n’a pas l’air de souvent voir.

Il a installé des bouées gratuites pour ses clients, lestées chacune de 1,5 tonne. C’est du costaud. Il s’est donné les moyens de réussir.

Le restaurant est une terrasse en bois avec une cuisine ouverte derrière un bar qui ne devait faire que buvette avant . C’est sommaire et sans fioritures . Car pour le rustique cela va s’avérer du rustique de chez rustique. La suite que je vais vous narrer est tirée de faits réels, toute ressemblance avec des personnages et des faits existants n’est absolument pas fortuite. Ames précieuses et exigeantes s’abstenir . Tous droits d’exploitation réservés pour un futur sketch.

Accueil chaleureux du patron et sourire du serveur et de la serveuse contents de baragouiner l’anglais. 

Nous découvrons vite que les joies du marais s’accompagnent des inévitables moustiques qui n’ont pas dû voir la moindre piqûre à se mettre sous le dard depuis des lustres. Cela virevolte de partout. Les 4 tables présentes se donnent des gifles et des tapes à tout va (façon films de marches dans la jungle) . Nous demandons un spray (par 2 fois, car la serveuse , fort sympathique et souriante au demeurant, et qui vient de reposer le dit spray sur le comptoir, n’a pas encore développé sa mémoire). Je demande la mise en route des ventilateurs pour éloigner les indésirables , sous les applaudissements de la foule reconnaissante (ok pas d’applaudissements mais des sourires de remerciement, great idea).

A peine assis, 1 des serveurs vient nous demander si après notre repas nous boirons un café car il va nettoyer la machine.

La serveuse amène la carte. Nous demandons ce qu’est un tamarisky, elle met son stylo dans la bouche, tête sur le côté, yeux interrogateurs, relis 2 fois le plat sur le menu et sourit bêtement en se tortillant. Personne n’a dû commander ce plat je parie. L’idée ne lui vient pas d’aller demander . Intrépides nous le commandons quand même. Nous commandons donc 1 entrée et un plat chacun ainsi que du vin rouge (vous voulez un 25 ou half a kilo ? nous demande t’elle car il n’y a pas de bouteilles).

Au bout de 30 mn nous ne voyons rien venir et, plus inquiétant, beaucoup d’affairement en cuisine et rien qui en sort . Il doit y avoir environ 10 personnes réparties en 4 tables. Et 2 personnes en cuisine. La serveuse vient s’excuser d’elle-même du retard en cuisine, car la cuisine est « very busy ». Ben ! oui ! mais en même temps il n’y a que 10 personnes et c’est un restaurant prévu pour au moins 50 couverts, et 3 serveurs prévus.

La serveuse revient nous amener notre vin rouge en pichet qui a la couleur d’un rosé . Nous lui faisons préciser qu’il s’agit bien de rouge par 4 fois. Nous ne savons pas ce que nous avons bu mais ce n’était pas du rouge et Stéphane dit que ce n’était pas du rosé non plus (comme je n’en bois jamais, cela aurait pu, mais non !) .

Les 3 serveurs sont assis et regardent leur compte facebook/tik Tok ou instagram. Il ne se passe rien. Le patron assis aussi lit ses mails à une table et la patronne a disparu. La cuisto semble toujours aussi affairée.

Enfin un plat arrive : c’est mon bar grillé , prévu en 2eme plat, dans le plat en métal (il ne verra jamais 1 assiette) , nous leur demandons s’ils ont oublié les entrées . Non, non , elles vont arriver !. J’attaque mon poisson (par ailleurs très copieux et très bon) avant qu’il ne refroidisse. Stéphane me regarde manger. J’ai à peine fini mon bar que mon entrée d’octopus arrive. Stéphane montre son emplacement vide d’un air interrogateur, le serveur se tape le front (on se dit qu’il a oublié des plats sur le comptoir) , non, il amène une assiette vide pour Stéphane (certainement pour partager mon entrée !). On lui demande où en sont les 2 plats de Stéphane . Ils vont arriver !

Je finis mon Octopus, Stéphane me regarde toujours manger .  Enfin arrive une salade de Tamaris chaud avec betteraves et feta (c’était donc ça le tamarisky) , pas mauvais mais pas délirant non plus.  En échange de l’entrée de Stéphane , je tends mes plats vides pour que le serveur desserve parce que je sentais bien que cela n’allait pas être spontané . Encore 15 mn et arrivent les brochettes de grosses crevettes. Assez bonnes. Je passe le pain qui arrive quand Stéphane vient de terminer.

A ce stade Stéphane est assez hilare et se demande jusqu’où cela va aller . Nous ne sommes même pas en colère , juste goguenards car c’est trop risible.  Les autres tables sont aussi servies au compte goutte mais une table, désespérée de faire dîner les moustiques et de se regarder se sustenter en batch, a abrégé le repas avant la fin des plats.

La carte prévoyait 3 desserts, la serveuse nous propose des jelly fruits (non prévus à la carte) , c’est le seul dessert possible mais elle précise qu’il y aura d’autres desserts demain (elle est gentille, elle est mignonne, elle est bien brave) . Elle insiste presque implorante devant notre refus et quand je lui dis que je n’aime pas la jelly elle me répond qu’elle non plus. Je suis au bord des larmes de pleurs ou de rire , je ne saurais dire.

Nous demandons l’addition, qui ne vient pas. La serveuse regarde son téléphone, elle ne peut pas tout faire. Enfin Stéphane accroche son regard et elle l’amène au bar pour payer en carte …….sur un terminal …… mobile !!!!.

Nous repartons et elle vient chaleureusement nous dire au revoir…… en nous serrant la main……C’est assez surprenant. Il y a longtemps que le patron a disparu des champs de vision. Il n’est jamais intervenu ni en cuisine, ni auprès des clients, visiblement il ne se sentait absolument pas concerner.

Il fallait que je vous le narre car c’était vraiment trop. Dommage j’aurais dû filmer. Le patron a intérêt à faire quelque chose car tout était près pour un beau succès mais entre les moustiques, les problèmes en cuisine, et l’amateurisme du personnel , cela risque de faire des dégâts sur les réseaux sociaux.

Sinon c’était bon et bon marché . Le plat le plus cher : mon Bar grillé de près de 300 gr à 14 euros et les entrées à 6 euros. Quand on a vécu la Croatie, c’est donné.

Le bras est toujours lourd et éco friendly puisqu’il produit de l’électricité neutre en CO2.

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