Lundi 23 Octobre 2024
Au programme du jour visite guidée en bus des volcans du Parc Timanfaya , organisée par le Rallye.
Nous sillonnons en bus les étroites routes creusées au sein des mers de lave qui entourent les volcans et grimpons jusqu’au sommet des cratères où dominent le rouge et le noir dans ces montagnes de feu comme les appellent les canariens. Les mers de lave ressemblent sur des kilomètres à de la terre glaise retournée sauf que cette terre est figée depuis 300 ans suite aux éruptions du 18 éme siècle qui ont recouvert 1/3 de l’île. On pourrait aussi croire que des hardes de sangliers se sont acharnées dur ces terres pendant des millénaires.
C’est sauvage et angoissant. Un vrai décor de film de science fiction. Je n’aimerais pas être laissée seule le soir dans ce parc, voire même la journée. C’est un coup à tourner en rond pour l’éternité sans possibilité d’eau ni de nourriture. Tout est aride et sec. On s’attend à trouver des carcasses de bêtes comme dans les déserts des western. BRRR ! angoisse !
En revanche nous n’étions pas seuls et heureusement que nous nous sommes déplacés en autobus car d’une part les voitures de tourisme ne sont pas autorisées à sillonner les routes des volcans, les touristes sont obligés d’emprunter les cars du parc, et d’autre part l’attente pour le parking des voitures individuelles s’étale sur des centaines de mètres.
Bien qu’aucune secousse sismique ni éruption ne menace l’île comme sa voisine La Palma en a fait la triste expérience, le magma n’est pas loin et les gardes du parc nous en font la démonstration. Un fétu de paille collé sur une paroi creusée à 50 centimètres de la surface s’embrase dans un feu d’enfer et un seau d’eau versé dans un conduit de 50 cm produit un geyser de vapeur.
Puis nous roulons jusqu’au lac vert, un « étang » d’eau de mer verdâtre d’algues, alimenté en sous terrain par la mer. La plage est un sable noir de lave et les rouleaux au loin brassent une mer turquoise dont la dentelle d’écume se projette en gerbes sur les rochers noirs. C’est un spectacle féérique digne du photographe Philippe Plisson.
Enfin nous rentrons par les vignes de la Geria. Vignes extraordinaires et surréalistes. Le long de la route sur des kilomètres une terre noire de poussière de lave (appelée picon) abrite des milliers de cratères artificiels de 1m de diamètre creusés sur 30 cm de profondeur , chacun entouré par muret en demi cercle de 30 cm de haut de roche de lave abritant chacun un pied de vigne, le protégeant ainsi des vents. On se demande comment la nature arrive à faire pousser quoi que ce soit dans cette terre hostile et on imagine le dur labeur des vignerons pour planter entretenir cet vendanger ces pieds de vigne.
A d’autres endroits nous apercevons par ci par là des lopins de poussière de lave noire comme aplanis par un rouleau compresseur. La terre arable ne serait pas loin de la surface et les agriculteurs (mais je me demande où ils sont) recouvrent le sol d’engrais puis l’aplanissent cette poussière de lave pour assurer un bon maintien de l’humidité (laquelle ???) pour faire pousser quelques cultures. La source étant le guide et non l’INRA, je ne garantirais pas l’approvisionnement agricole de l’île par cette méthode.
En revanche les décors de jardin de poussière de lave plantés de divers cactus sont magnifiques car s’y côtoient le noir profond et le vert tendre. Aaaaah ! c’est bôooooo ! je vais essayer cela sur mon balcon.
Nous rentrons ensuite pour, bien sûr, le pot du soir, bonsoir, de l’amitié et le traditionnel diner conjoint avec notre voisin MAHOA. Hier soir nous sommes partis sur les souvenirs de feuilletons et films cultes de notre jeunesse. Un dîner d’anciens combattants, quoi ! mais l’important c’est que le rire, l’humour et les bons mots sont les pré-requis de ces soirées.