Port de Hyères – Minorque Baléares

Vendredi 15 et Samedi 16 Septembre 2023.

JOUR 1 :

Il est temps de partir, car ce qui s’annonce sur la région Toulonnaise pour ce week end est très moche et très venteux.

Nous partons par grand soleil à 8h30, le vent est avec nous, dans le bon sens, avec la bonne dose de nœuds. Nous avançons à la voile entre 5 et 8 noeuds par vent de 60 degrés. Rendement à plus de 50% (exemple : 12 nœuds de vent, avancée à plus de 6 nœuds) .

Le temps refroidit dans l’après midi. Nous croisons quelques cargos et porte containers, plus ou moins au loin, mais les candidats plaisanciers pour les Baléares, que nenni, ils ont plutôt repris le chemin du travail avec ses bouchons, ses prises de tête et ses réunions laissant aux heureux retraités que nous sommes un immense terrain de jeux aquatique.

Très tôt nous sentons la fraîcheur du grand large et nous ressortons pantalons, écharpes, coupe vent (sais pas où mettre les S) molletonnés et chaussettes.

La trajectoire est incertaine car des orages sont prévus aux abords des Baléares sur le coup de 5 heures du mat’. Faut il maintenir le cap direct ou partir un peu plus à l’Est pour les éviter et reprendre la vraie route ensuite ? Est ou pas Est ? Telle est la question que des générations étudient depuis très longtemps sous la houlette de William (amis lettrés bonjour – et la réponse n’est pas William Prince de galles, arrête de lire Gala !) . 

18h00 il fait froid gris et triste , une pluie larvée s’est mise à bruiner, une petite mer hachée s’est imposée, gare aux tibias, préparez Arnica et sparadrap, ça va taper.

JOUR 2

Nous avons eu 24 heures pleines de de vent depuis notre départ, donc aussi toute la nuit (entre 18 et 20 Nœuds). En vue d’un éventuel coup de tabac plus difficile à gérer de nuit, nous avions pris 2 ris et nous n’avons pas vu la différence dans notre allure aux environs de 7 noeuds. Nous avons soutenu une moyenne de 6,5 nœuds sur les premières 24 heures.

Malheureusement sur le coup des 9h00 le vent nous a quitté nous laissant orphelins de belles voiles pleines et il a tourné au Sud Ouest donc pleine face et ça aucun modèle météo ne l’avait prévu.

D’ailleurs le coup de tabac redouté n’a pas eu lieu, juste quelques éclairs au loin sur notre tribord. D’un autre côté la mer n’a pas été sympa, elle était bumpy comme diraient Desi et Peter , c’est-à-dire chahutée ; pour mieux comprendre ce que cela veut dire, un exemple vaut mieux qu’un long discours : quand tu vas te soulager, d’abord tu hésites à t’élancer vers les lieux d’aisance car il te faut marcher engoncé dans ta doudoune molletonnée cerclée de  ton gilet de sauvetage faisant office de ceinture chasteté, ou plutôt tituber tel un ivrogne au stade pré-coma éthylique, avec pour seules retenues les rares cloisons du bateau et quand tu atteins les lieux puis que tu songes à reprendre la longue route tel Mao, avant de partir, tu dois choisir entre remonter ce qui te sert de cache pudeur ou te tenir pour ne pas te vautrer sur les cloisons. Ai-je été assez claire ?

Nous avons dû croiser encore 2 ou 3 cargos très au loin, pas de quoi s’inquiéter.

Il a fait froid et très très humide. Tout est poisseux, beurk ! il y a même eu quelques gouttes de pluie.

Le sommeil a été difficile à trouver, à peine 2h00 à somnoler entre 2 quarts sans vraiment céder aux bras de Morphée, puis 1h00 par ci par là en haché. Pas la grande forme donc.

Il fait chaud et une brume d’humidité règne sur les ondes et dans le bateau.

Nous rejetons à la mer 3 calamars venus se suicider cette nuit sur le pont, c’est te dire si la nuit te rend assez neurasthénique, surtout par une nuit lugubre sans lune. Je pense que ce sont les énormes vagues qui ont balayé le pont avant qui nous les ont amenés. Quand je te dis que la voile c’est dangereux, tu peux te prendre un coup de poisson dans la tronche pour un oui ou pour un non, et vas donc expliquer au commissaire que c’est le calamar qui a tué le marin, sur le pont, avec un coup de queue, il ne te croira pas car ce n’est même pas envisagé au Cluedo.

Nous poursuivons donc au moteur par une longue houle qui a relativement calmé la mer.

J’allais oublier l’Arlésienne : vous vous souvenez (si vous me suivez régulièrement) notre amie l’antenne Starlink, eau et internet à tous les étages ? elle marche…… en morse … un coup je te vois et un coup je te vois plus. Super ! et le tout pour la modique somme de 2 euros le Giga. Donc on ne la branche que pour prendre au vol la météo ….même si au départ elle était au forfait mensuel prévu de 60 euros et devait nous permettre de regarder Netflix au lieu de compter les étoiles dans le ciel la nuit. Bravo Monsieur Musk je dois avouer que vous êtes très très fort en marketing, vous vendez du pâté au prix du caviar en nous ayant promis du homard. Voilà ce qui s’appelle un vrai génie.

17h00 nous renouons avec le vent et ressortons la toile.

18h00 : terr’ terr’ terr’ ! qui disaient chez Astérix . Minorque se distingue sur fonds brumeux.

Il recommence à faire frais dehors alors qu’à l’intérieur du bateau il fait 32 degrés et 65% de taux d’humidité, alors même que les portes sont ouvertes ainsi que le hublot de pont de cuisine. Les lois de la physique sont impénétrables, cela doit relever de la physique quantique, comme de toute façon tout le monde en parle et personne n’y comprend rien, je peux bien l’affirmer.

19h15 nous nous présentons devant l’entrée de la très grande et profonde ria de fornells.

Nous longeons un petit village tout bas et tout blanc le long d’une marina. Il y a beaucoup de bateaux sur bouées et à l’ancre mais comme c’est long et large , nous sommes très à l’aise pour choisir notre ancrage.

Il est 19h55 l’ancre est à poste et les moteurs arrêtés. Ouf : première étape : tick cochée.

 

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