Lundi 1er Avril 2024
En sortant du mouillage ce matin, un chapelet d’îles, parallèle à la main island des Exumas, s’étire au Nord Ouest devant nous.
Direction Rat Cay à environ 1heure de Black Cay. Les vagues très courtes et hachées sont très présentes par le travers et nous chahutent un peu trop à mon goût dès la sortie de la protection du mouillage. Ca roule, ça roule !. Aurait-on pu passer par l’intérieur, à l’Ouest, c’est à dire entre la main island et la chaîne de récifs pour rester protégés, plutôt que de s’exposer à l’Est à l’Océan ? Eh bien non ! trop peu de fonds, trop de récifs dangereux.
Nous sommes sous génois aidés du moteur car il n’y a que 12 noeuds de vent.
Une magnifique côte sauvage nous ramène un peu au pays l’ombre d’un instant tant elle s’apparente à celle au Sud Ouest de Quiberon ,du temps de nos sorties bretonnes à bord de notre monocoque Sun Magic 44 .
Nous ne sommes pas seuls sur l’eau ! des voiles et encore des voiles passent qui vers le Nord, qui vers le Sud. Serait ce le rail d’Ouessant ? Les Exumas et plus généralement les Bahamas sont très courues, surtout par les américains et les canadiens, mais les îlets et les mouillages sont tellement nombreux qu’il ne faut pas craindre la promiscuité des plages du Var, des îles d’Hyères , celles de Saint Tropez ou encore celles de Lerins.
Puis la passe étroite se profile pour rentrer dans le chenal vers le Nord de Rat Cay. Nul ne peut se targuer d’en mener large car cela se joue à 30 mètres près pour ne pas taper un rocher. Si tu n’es pas passé chez Aflelou avant de lire la carte Garmin , c’est trop tard !
Après la passe il faut suivre le chenal seulement balisé par la couleur des eaux. Suivez le pointillé.
Et nous voilà encore au paradis. Bleu, lagon, vert clair, transparent, blanc, vert boisé. Pas un toit en vue, pas une poubelle, pas un déchet. Certains s’en lassent (si! si ! je vous l’assure ! ) , mais pas nous. Nous vivons notre rêve éveillé.
Le beau temps est revenu. Il fait beaucoup plus chaud. Le soleil brille et brûle. L’eau n’est encore qu’à 25 degrés (oh ! j’entends déjà les réflexions : les pauvres chéris !). Les méduses n’ont pas disparu, hélas. Elles sont petites et nagent entre deux eaux, saletés ! A ce propos les 6 nôtres capturées hier sont encore vivantes dans leur bocal. Elles semblent montrer des signes de faiblesse lorsque l’on ferme le couvercle, donc sensible à l’oxygène de surface ? ou simplement un vieillissement prématuré ou normal ? Des points noirs flottent dans l’eau du bocal, auraient-elles copulé pendant la nuit ? La suite dans le rapport de thèse que je prépare sur le sujet !!! Nota : Je n’ai pas encore procédé aux diverses expériences. Pour cela il faudra que je renouvelle le cheptel.
La nage au long cours est donc proscrite du fait de la présence de ces petites bêtes.
Nous allons voir en annexe l’épave de 2 petits camions qui gisent par 2 mètres de fonds. Incompréhensible ! puisque nous sommes sur une île déserte, sans voiture, sans route, sans maison, sans vie. Il doit s’agir de camions tombés d’un quelconque ravitailleur lors d’une tempête, je ne vois que cela. Ce qu’il y a d’étrange c’est qu’il n’y a qu’à cet endroit que l’on peut voir des poissons, qui pullulent d’ailleurs, des jaunes, des bleu électrique, des rayés blanc et noir à nez en trompette, etc… car pour le reste aucun corail, aucun animal aquatique ne vient perturber le calme des fonds marins faits d’un talc blanc.
Venant d’on ne sait où 9 kayaks tracent en silence leur sillage entre les 7 bateaux du mouillage pour aller passer la nuit sur la plage. Il y a à l’évidence atelier montage de tentes.
La trêve des restaurateurs a commencé. Ce soir ni d’apéro ni dîner collectif.
Il est 19h00. Il fait encore 25 degrés. Nous sommes bien. Plus (+) serait insupportable.
Auron est sous la neige, les alertes météo s’enchainent dans les Alpes Maritimes, le Var et le Paillon dégueulent et étendent leurs couleurs marronnasses sur le bleu marine de la Méditerranée en face de chez S.et F. . Moi j’vous l’dis ! Les Alpes Maritimes c’est bien ! mais il y a les Bahamas !