Sandy Hook Point (NJ) – New York (NJ),  USA

Jeudi 19  Juin 2025  

Il fait 29 degrés à 9 heures avec 75 % d’humidité . Mer calme. Soleil. Retour de la chaleur. Retour de la transpiration. Décidément les USA sont le pays des excès, en climat comme en politique, un grand coup de barre à gauche, et en avant les wokes, un grand coup de barre à droite et en avant Trump. Je sors le pull, je rentre le pull.

A 10h00 nous mettons le moteur en route cap sur la Grosse Pomme laquelle paraît-il ne dort jamais. On verra bien cette nuit …..

Ma lessive n‘es toujours pas sèche et elle mettra plus de 20 heures à sécher même directement pendue au soleil.

La circulation nautique est aussi de retour, mais d’où viennent-ils tous ? puisque nous ne les avons pas vus dans les mouillages ; des ports et de l’ICW certainement.

De retour également les mouches entêtantes et piquantes. Mon arbre à mouches (ruban collant dégueu) se peuple mais pas assez vite à mon goût. Il en vient toujours plus qui se refusent à se laisser scotcher, les impudentes ! J’en deviendrais insecto- psychopathe.

Au fur et à mesure de notre avancée, les bouées vertes et rouges tintent sous le balancier des vagues, c’est dire si la Grosse Pomme doit souvent être dans le brouillard. Avant le pont du Verrazano se dressent sur tribord les blockhaus très staliniens et très serrés de Coney Island, puis nous passons sous le Verrazano porte d’entrée incontournable de New York. A gauche l’île de Staten Island plutôt versée verdure et maisons cachées. A droite Brooklyn, ses gratte- ciels et son pont, à gauche au fond, le port commercial , ses quais de déchargement gigantesques d’ immeubles de containers sous les travellings et les gros cargos dont certains attendent leur tour en plein milieu de la baie.  Puis Manhattan , sa One World Trade center bien visible, tour de 541 mètres au pied de Ground Zero, lieu de décès des Twin Towers il y a maintenant 24 ans, l’Empire State et le Chrysler buildings se laissent aussi admirer en arrière plan. Et enfin la vieille dame tant espérée, la française de 1886, aussi vieille que nos retraités français en Algérie, toujours aussi belle, élégante, fringante et class’.

A notre arrivée vers midi nous ancrons à ses pieds, en soumission, et nous lui racontons la France d’aujourd’hui alors les larmes lui viennent, la colère la fait gronder, elle zébre le ciel de son courroux ; le ciel s’est assombri et devient noir encre et il pleut sur notre désespoir.

Nous ne sommes que 4 bateaux à ancrer, et les navires de plaisance qui circulent se comptent sur les doigts de la main. En revanche les ferries touristiques se succèdent toutes les 10 minutes sur l’île de la Liberté, les ferries orange assurant la transhumance entre Staten Island et Manhattan se suivent et se ressemblent, les jet skis s’en donnent à coeur joie pour le plus grand malheur de nos oreilles, les hélicoptères pressés des business men affairés passent et ratapassent, un concert ? à plus de 1 miles fait un gros boum boum stressant qui résonne jusque dans nos poitrines , et ce, depuis au moins 3 heures ! Bref ! vous l‘aurez compris, c’est loin d’être de tout repos ! c’est bruyant, très bruyant, insupportable. Je savais bien que je ne voulais pas prendre mes quartiers définitifs à New York, mais le côté positif c’est que nous pouvons maintenant rebaptiser Ile de Rey et l’appeler le June Flower ! (tu l’as comprite celle là ?).

16h43 Stéphane voit venir l’orage et nous rentrons tout ce que nous pouvons, coussins, chaussures etc.., 16h44 nous sommes dans le noir le plus complet, la mer est blanche de rage, les vagues sont horizontales et fouettent la mer, le vent siffle et monte, monte …. jusqu’à 60 nœuds (111 km/heure) ! en l’espace de 20 secondes, la chaise joue les filles de l’air, elle est rattrapée in extremis par Stéphane avant de sombrer dans les eaux de la baie, puis …. la bouée rouge ne devrait pas être là puisque nous étions à côté de la verte…. branle-bas de combat ! nous dérapooooons …..sur au moins 150 mètres. Stéphane met d’urgence les moteurs pour compenser la dérive jusqu’à ce que le temps se calme. A 16h49, soit moins de 5 minutes après le début,  tout est fini, la pluie s’est arrêtée d’un coup, le soleil est réapparu, un arc en ciel s’est formé sur Manhattan et nous allons remouiller plus loin avec 30 mètres de chaine et 12 mètres de patte d’oie dans 2,50 m de profondeur. Plus de peur que de mal. Ouf ! un peu beaucoup stressant ! C’est ça aussi la voile !

 

 

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