Jeudi 10 Juillet 2025
Il a plu toute la nuit et toute la matinée, mais le temps ne s’est pas vraiment refroidi .
Nous levons l’ancre pour aller, au moteur, toujours faute de vent, à 5 miles au Sud vers la très chic Sag Harbour Bay. Nous mouillons dans la baie devant la marina. La mer est un lac. Les bateaux se font beaucoup beaucoup plus nombreux sur les bouées d’amarrage et les yachts ont dû manger des chaudrons de soupe quand ils étaient jeunes. Les yachts rivalisent de taille à quai. Nous sentons bien que nous ne jouons pas dans la même cour.
Je ne vais pas vous décrire les maisons qui bordent le rivage, ce serait une redite de ces derniers jours.
A terre, nous découvrons une petite ville ou un gros village, c’est comme vous voulez, absolument charmante et toute mignonne. Les petites maisons basses en bardage horizontal du centre bourg accueillent des boutiques très smarts ou des maisons, toujours de bardage en bois blanc habillées, cernées par les hortensias. C’est clean, c’est net, c’est propre, c’est léché au cordeau, c’est adorable.
Le lin et le coton fin ont remplacé le polyester sur les étiquettes des longues liquettes et amples pantalons de ces dames. Quelques galeries d’art, quelques magasins de déco agrémentent le parcours. Les nappes blanches ou à carreaux rouge et blanc se la jouent bistrots parisiens sur de petites tables rondes en terrasse, jusqu’au tablier long et blanc des serveurs et la déco intérieure feutrée et cosy, toute droite inspirée de Emily in Paris. Une grosse supérette très bien achalandée offre aux locaux tous les produits nécessaires dans d’alléchants rayons de primeurs, de boucherie ou de poissonnerie, à des prix bahamiens.
Non, on ne peut pas se tromper, nous sommes bien au début des Hamptons. Et je vais vous faire une confidence, laquelle va certainement vous surprendre, je préfère de loin être dans cette ambiance plutôt qu’à Créteil Soleil ou à Saint Denis ; la seule similitude avec ces lieux étant que, ni ici ,ni là bas, on ne parle français.
Et pendant ce temps là en France la racaille squatte et deale dans les halls des HLM, font du rodeo au mépris de la vie et de la tranquillité du citoyen, rejoue la nuit des longs couteaux; les politiques tout gonflés de leur ego s’alignent sur la ligne de départ de la future présidentielle, aveuglés par leur soif de pouvoir, les doigts crochus tendus vers nos revenus pour toujours plus taxer et conspuer les fourmis laborieuses et redistribuer aux cigales dispendieuses.
On se sent bien ici si ce n’est les petits trucs qui piquent les chevilles.







