Vendredi 9 Juin 2023
Nous partons vers 11h00 , ah ben oui, sûre de mon heure, car c’est au moment d’enfourner mon cake aux aubergines et poivrons que Captain décide de lever l’ancre. Donc même pas le temps de tout ranger qu’il me faut bondir vers la baille à mouillage … bref séquence d’une vie ordinaire de femme de marin.
En prévision, un trajet de 50 miles donc calcul vite fait environ 10 heures non stop pour une arrivée vers 21 heures juste avant la nuit . Tant qu’à faire autant anticiper une petite peur en envisageant un mouillage de nuit au bout de la route, c’est plus drôle.
ET puis, chemin faisant , le vent se lève à 14 nœuds (chic) par derrière, donc voiles en papillon et les 5 nœuds nous permettront de garder la moyenne prévue pour l’heure d’arrivée……. et retombe à 5 noeuds (ohhhh !) donc moteur , on roule tout…….. et le vent remonte (chic) à 14 nœuds par le 100 degrés , hissons donc la grand voile et déployons donc l’italien (le génois , hihihihohohoho …) , toutes voiles dehors comme ils disent dans les films de corsaires….. et remonte, et remonte pour se stabiliser vers les 25 noeuds de vent, mer un peu formée . On ne plaisante plus, il faut se rendre à l’évidence, nous sommes surtoilés, il faut prendre 2 ris si nous ne voulons pas casser le matériel. Donc remonter au vent pour prendre les 2 ris….. et s’en prendre plein la figure des vagues vent debout. La mode tendance est aux gilets (mais non ! pas les cachemires ni les mohairs, t’es bête toi !) et aux harnais (mais non pas celui des chevaux, tsss ! ) vite enfilés surtout pour mon vaillant et preux chevalier qui est demandé sur le pont pour aller démêler les ris qui se sont enroulés les uns dans les autres, au choix, autour de la balancine, de la hampe du drapeau ou de la bôme. Bref, le B..del ! Et là, une fois les choses correctement remises à leur place, the total foot, le CBD de la mer, le LSD nautique, par 25 noeuds et rafales à 30 nous fonçons , même pas têtes baissées à 9, 10 nœuds, pointe à 11 nœuds, record battu !!!!!!!!, essoufflés et époustouflés, yeux rivés sur le compteur , nous voilà décomptant chaque dixième de nœud gagné, même Léon Zitrone serait resté sans voix pour commenter notre performance. HEU-REUX.
Puis vient l’heure de l’empannage par 30 Nœuds de vent , il faut reprendre du chariot et de l’écoute de grand voile, avec cette force du vent , ça gonfle les pectoraux et, encore un petit effort, le profil body buildé de Schwarzenegger n’est plus très loin.
C’est donc avec une avance de 2 heures sur l’horaire prévu que nous arrivons dans la baie pré- sélectionnée dans laquelle se balance une dizaine d’autres navires dont nos connaissances australiennes Niel et Jenni en Outremer 4X Lorikeet, que nous saluons à grands renforts de gestes amicaux au passage avant de nous ancrer enfin pour une caipirinha mentholée bien méritée.
Nous sommes de marins comblés. Quel Kif !