Dimanche 7 janvier 2023
Au matin nous nous réveillons très chahutés par des vagues de travers amplifiées par la proximité du récif. Cela roule beaucoup voire énormément, nous n’allons pas nous attarder d’autant plus que la nage ne présente qu’un intérêt sportif et que nous allons bientôt être de nouveau envahis par les bruyants cata en charters.
Nous reprenons la route et traversons de Nord vers le Sud. Le vent n’est que de 9 nœuds et en plein dans le Tony, donc, comme vous le savez tous maintenant , cela signifie …… allez un petit effort …… moteur .
Nous passons à 1 heure de nage de l’île de Saint John située aux US Virgin Islands. Nous pourrions tous y aller à l’exception de Agathe qui n’a pas le visa adéquat.
La mer est assez chahutée.
Nous admirons les très belles maisons accrochées aux collines verdoyantes, toits pagodes en tuiles aux couleurs impressionnantes : lilas – turquoise – bleu marine – rose pâle – blanc – jaune, quand ce ne sont pas les crépis plus criards : violet – framboise écrasée – bleu lagon électrique – jaune orangé etc…
Nous ancrons dans l’anse de Bight, pléonasme puisqu’il semble que bight veuille dire anse en anglais, sur l’île Norman.
Bon c’est un vrai parking à bateaux puisque nous accueillent environ une soixantaine de bouées auxquelles sont déjà amarrés les catamarans charters.
Ceux qui veulent aller directement se saouler partent s’amarrer sur tribord pour être au plus près du bar flottant qui diffuse comme il se doit de la musique .
Ceux qui recherchent la promiscuité de leurs prochains vont s’amarrer aux bouées près de la plage en face du seul restaurant des fois que les hamburgers puissent leur échapper et la bière venir à manquer.
Et ceux des derniers rangs, mauvais élèves de la cohabitation forcée, vont rechercher un peu plus d’intimité sur la dernière ligne au plus près de l’entrée babord de la baie. Nous faisons partie de ceux là car notre présence ici se légitime d’une part par le fait que le restaurant serait assez bien côté et faire un break dans le casse tête des compositions des repas et de l’inévitable vaisselle qui s’en suit est loin d’être négligeable, et, d’autre part, la flore et la faune sous marine méritent amplement ce détour à l’entrée babord de cette baie.
Les coraux dressent fièrement leurs couleurs tels des cheminées pointant vers la surface , jaunes, verts ou rouges au milieu des rochers sur lesquels s’agrippent des cerveaux jaunes ou blancs et des pierres poreuses mauves. Ici point de saules pleureurs faisant voguer leurs longs cheveux dans les courants ni de mains de fatma en dentelle , comme dans certaines autres îles. C’est assez étonnant. En revanche les énormes poissons perroquets ou arlequins ventrus de rouge côtoient les bancs de poissons lilas bordés de mauve fluo, et les gris rayés jaune. A bien y regarder certains aperçoivent une grosse langouste, d’autres une tortue, et parfois un bernard-l’hermite qui est toujours aussi Splendid (celle là tu l’as captée j’espère QI 100+ requis). Nous nageons réellement dans un jardin de rocaille sous-marin fleuri comme un muret de jardin savoyard au printemps autour de Chindrieux (Nord du Lac du Bourget). C’est magnifique comme le regretté Jean Paul (et celui là tu sais qui c’est au moins ? 60 ans + requis).
Et le catarigolo Ile de Rey jura, mais encore tôt, que cette leçon de botanique valait bien un caribbean seafood au Pirates Bight, restaurant de la baie pour ce soir. Allo la Terre, je crois que je vous ai définitivement perdus sur cette citation là.
Le soleil a brillé, la mer a chauffé, les nageurs ont palmé. Tout est rentré dans l’ordre.