Jeudi 1er Février 2024
Nous rejoignons Porto Rico au moteur avec une looongue et hauuuuuute hoooooule qui nous beeeeerce d’une langueuuuuur monotooooone. Nous croisons un banc très sale de déchets qui doit venir des égoûts de San Juan, Beurk ! c’est dégueu ! Au loin le souffle de 2 baleines. Puis après 5 heures de navigation, les buildings de San Juan comme un Manhattan caribéen, et enfin l’entrée du grand chenal de San Juan avec sa forteresse , premier réel vestige du passé depuis que nous avons traversé le miroir en Octobre 2023 et, au pied de la forteresse, des petits immeubles de toutes les couleurs.
La baie de San Juan est très large. Sur tribord les rouleaux viennent se fracasser sur le rivage dans un bruit éclatant , vient ensuite le port commercial, ses grues de déchargement et ses containers, et sur la branche bâbord les quais pour les paquebots de croisière et enfin au fond l’avant port où nous mouillons juste avant d’atteindre la Marina.
C’est très bruyant puisque le mouillage longe l’aérodrome inter îles où viennent se poser dans un ballet ininterrompu moults coucous à hélices ou hélicoptères peu discrets, sans compter la route qui longe également les pistes d’atterrissage.
Je me prends un très gros coup de stress lors de la formalité de l’immigration. D’abord, forts de notre information de l’officier de l’immigration des US Virgin, nous n’avions pas prévu de faire de Clearance In à Porto Rico puisque nous avions déjà fait viser notre visa B2 d’entrée à St John et qu’il n’était pas nécessaire de faire une clearance Out des US Virgin pour passer sur Porto Rico. Cependant, alertés par téléphone par notre ami allemand Berndt de Aurelia, branle bas de combat, nous découvrons qu’il faut 1) faire des formalités de Clearance In à Porto Rico mais également obtenir un permis de naviguer si l’on veut éviter de devoir se signaler pour chaque entrée et sortie de port sur toute les îles de Porto Rico !
Donc arrivés au mouillage : comment contacte t on l’immigration, où est le bureau ? Berndt nous signale qu’il faut se déclarer sur l’appli CBP Roam puis attendre qu’un officier nous appelle en vidéo ou nous demande de passer au bureau. Et alors là ! comme au US Virgin ! notre request reste « pending » puis « processing » puis « pending » et pas de mail non plus. Au bout d’une heure nous cherchons un téléphone, et 4 coups de téléphone plus loin dans mon meilleur espagnol enfin nous tombons sur notre officier traitant qui dit qu’il va nous prendre en vidéo : pouvait pas appuyer tout de suite sur le bouton le Gonzalez-Vazquez ! au lieu de nous laisser en « pending » .
En vidéo nous ne le voyons pas pour des « raisons de sécurité » (ben oui je comprends que certains puissent avoir des envies de le frapper), mais lui nous voit . Nous lui montrons notre visa B2 et c’est OK. Donc pas besoin de se déplacer, et 30 minutes plus tard nous recevons confirmation de notre approbation sur le territoire porto ricain par mail ; pas immédiatement ce serait trop facile, ça prend du temps d’appuyer sur un bouton et puis ça donne de l’importance. En revanche, cela se complique quand nous lui demandons plus de précisions sur les futures formalités de sortie de Porto Rico et de la zone de visa B2, car nous voulons un tampon de sortie sur notre passeport puisque nous avons un tampon d’entrée. Cela dure 15 mn que j’enchaine en anglais car il est tellement peu participatif que je n’ai pas envie qu’il me balance des explications en espagnol à la mitraillette verbale. Je ne comprends rien de son anglais avec son accent à couper au couteau doublé d’un bruit d’echo puisqu’il me parle en mains libres. Je n’en plus, je suis stressée et je finis par comprendre que lorsque nous partirons il faut appeler un numéro de téléphone pour recevoir les instructions !!!!! mais c’est pas au téléphone que je vais avoir un tampon de sortie sur mon passeport !!! Je sais que la technologie fait de rapide progrès mais la télétransportation d’un tampon c’est encore du jamais vu ! Je suis tellement stressée que je lâche l’affaire et nous essaierons de trouver un bureau d’immigration pour être en face à face avec quelqu’un de compétent et d’obligeant. En revanche d’après ce qu’il m’a répondu un visa B2 est valable 10 ans pour une période de 6 mois ; cela voudrait dire que je peux rentrer tous les ans ou plusieurs fois par an pour une période de 6 mois d’affilé maximum pendant 10 ans. Ouf ! c’est ce que j’espérais.
Au mouillage Stéphane va se présenter au catarigolo FP Helia 44 Féline de son nom, et suisse francophone de son état, avec lequel il lui est arrivé de dialoguer via Internet.
S’ensuit of course un apéro sur Ile de Rey qui se termine par ….. un diner improvisé et très arrosé sur Ile de Rey. Nancy et Patrick tout à fait charmants entre 55 et 60 ans cherchant à fuir la Suisse comme nous cherchons à fuir la France. Décidément tous les plaisanciers rencontrés cherchent à fuir l’Europe.