anse de rogoznica(au nord de trogir)-baie de primosten

Samedi 11 Juin 2022

Le vent est toujours présent et très fort mais cette fois ci il souffle directement dans les narines, il n’est donc pas question de hisser les voiles. Nous voilà donc au moteur.  Heureusement les vagues ont le bon goût de s’aplatir sous l’effet rasant du vent de force 6 . Ce n’est donc pas la douche à l’eau salée et l’allure n’est pas inconfortable.

Il semble qu’Eole soit très fâché et va enfler davantage. Il nous faut donc réduire les risques et obliquer vers Primosten pour l’après midi et la nuit . Bon ! ok ! bouées rouges en pagaille à l’horizon dans la baie , nous sommes bons pour un racket croate en bonne et due forme à 300 Kuna (tarifs de juin car haute saison), inflation galopante !

Au début nous sommes très peu nombreux mais au fil des heures nous voyons arriver les locations de bateaux (prise du bateau à midi, bouée à minuit) .

Nous sommes entourés de virils équipages croates ou allemands aux ventres plus ou moins profilés par une longue surconsommation d’orge et à l’anatomie largement mise en valeur par des maillots de bain vintage des années 1970 qui sont peut être destinés à se faire pâmer la gente féminine,  ou audiblement  pris en otage par les inévitables et universels emmerdeurs confondant la mer avec une piste de disco – Dis ! Je pourrais avoir une chignole et procéder au moyen de les calmer façon Rainbow warrior ? –

Dans l’après midi nous sommes allés visiter le petit village de Primosten. Nous regretterons que :

• Les restaurants affichent sur des panneaux 4 par 3 les photos des menus typiques croates : hamburgers, pizza, saucisses frites, ….. avec traduction simultanée en 30 000 langues .
• Tous les murs arborent la fameuse et désormais bien connue plaque : apartman
• Les vestiges de maisons des 7 nains (maisons basses en pierre et toits en sortes de lauze superposées) ne soient pas restaurées et mises en valeur, en lieu et place de constructions hideuses .
• Les 2 stands de primeurs très très très bien achalandés (raisin – tomates – avocats – melons – haricots verts – cerises – mangues – poivrons rouges , etc…) aient comme fournisseurs la nation italienne, sauf pour les courgettes et les concombres, nous confirmant donc au passage la quasi monoculture croate . Etrange …. Même climat – mêmes terres – même ensoleillements – ?????? cherchez le hic .
• Plus nous remontons au Nord, plus l‘urbanisation d’une bourgade se fait plus dense mais aussi plus hideuse, mélangeant moderne moche et traditionnel rénové à bon marché.

L’église en haut du village est, elle, très bien restaurée, et son cimetière face à la mer nous incite à la méditation sur les bancs ombragés. Je vais bientôt me faire nonne ?

Nous décidons de retourner au bateau et de ne point céder à l’appel des plats sous vides des restaurants (octopus soit disant trop compliqué à préparer, seulement salade de poulpes!) ; nous, on veut du vrai,  de l’authentique, du frais, du Konoba caché au fond d’une crique dont on se repasse l’adresse sous le manteau.

Ce soir c’est champagne, pour un 3 dont je n’aime pas.