Vendredi 26 Mai 2023
La nuit fut calme et silencieuse.
Nous avons repris la route au moteur (3,7 nœuds de vent ; pas de quoi décoiffer) . Fraicheur en route et chaleur à l’arrêt.
Nous avons longé les côtes désertiques de Kalimnos pour aller voir le petit village de Vathy . Renommée usurpée. Quelques maisons au fond d’un petit port qui eut pu être charmant si 3 galions croulants sous des touristes emmaillotés et rougissants ne nous avaient pas disputé à toute vitesse l’entrée de la petite ria tout en beuglant en anglais les horaires du lunch au restaurant et de l’heure du départ : vous voyez le genre … dans le genre découverte insolite on repassera.
Puis direction découverte de Pothia ou plus simplement du nom de la capitale éponyme de Kalimnos , ile de 16 000 habitants , capitale « mondiale » de l’éponge et du rock climbing . Beuuuurkkkk ! nous avons renoué ici avec une architecture anarchique de toits rouges…ou pas , de crépi blanc ou… pas, de terrasses angulaires … ou pas, de 3 niveaux …. Ou plus (ah ah je vous ai bien eus) .
C’est une ville, qui vous accueille sous l’œil bienveillant et tout à fait charmant d’énormes réservoirs de gaz ? eau ? pétrole ? ville qui s’échelonne sur 4 voire 5 rangées hétéroclites en strates à flanc de montagne, organisées en arc de cercle autour d’une baie/port où se côtoient bateaux de pêcheurs, galions de touristes, navires industriels. Même les nombreuses églises ne savent plus où est passé leur dogme (église romane en meulières beiges surmontée de dômes bleu turquoise côtoyant une église orthodoxe ex-mosquée au crépi blanc surmontée d’énormes dômes en feuillure argentée et plus loin la même mais en pierre marron surmontée de dômes brun/rouge – il y en a pour tous les goûts) .
Ici donc rien d’engageant, nous faisons le tour du port en bateau en évitant de justesse le ferry inter îles qui nous fonce dessus puis repartons bien vite, ceci n’est pas du tout notre cup of tea.
Nous nous posons enfin dans la petite anse de Vlychadia également défigurée par une architecture débridée mais heureusement à l’expansion encore limitée.
Nous allons visiter un musée extraordinaire recommandé par les navigateurs, le musée de la mer, fruit de la récolte d’un plongeur en apnée et bouteille décédé de son vice à 65 ans. Il y a tout , des nacres saumon, turquoise, grises aux mille reflets irisés, des étoiles de mer, des poissons desséchés (requins, raies, baudroies, tortues, octopus, murènes, hippocampes, etc…), des amphores, des assiettes, des pièces, des coraux, des éponges, etc…le tout sur environ 500 M2 .
Avant de regagner le rivage nous croisons des pêcheuses (qui ne s’appellent pas Marie Madeleine) fortement enturbannées (mais façon paysannes du début du siècle) portant une robe noire ou grise sur pantalon en grosse toile de pêcheur (je crois que cela pourrait inspirer Maxime Gasteuil -humoristique que je recommande- pour ses vidéo de mode). On pourrait les localiser en Albanie, en Roumanie ou en Turquie, cette tenue vestimentaire n’ayant pas de frontières.
Nous sommes 4 bateaux au mouillage, 4 resto dans l’anse, le bruit devrait être raisonnable, sous le doux bruit des cloches des biquettes qui galopent dans la montagne et des poules et coqs qui ne sévissent pas que dans les communes rurales rien que pour embêter les gentils néo-parigo ruraux en mal de retour à la nature mais sans les bruits, sans les odeurs et sans les tracteurs.