Vendredi 16 Juin 2023
Nous traversons le golfe de part en part pour nous ancrer devant le port de Fethyie.
Partis (au moteur) sous un ciel nuageux nous retrouvons bien vite le soleil mais surtout une chaleur difficilement supportable. Mais il nous faut aller à la cueillette et à la chasse, alors à la guerre comme à la guerre nous nous armons de mon déambulateur et prenons l’annexe, direction la ville de Fethyie.
Les turcs sont vraiment très gentils, ils nous autorisent et nous aident à amarrer l’annexe à leur bateau d’excursion et nous indiquent où se trouvent marchés et commerces.
Fethyie semble être une ville « normale » c’est-à-dire pas spécialement dédiée au tourisme comme Marmaris. Les rues sont très praticables et propres ; chaussées comme trottoirs entièrement recouverts de pavés autobloquants en très bon état , sans végétation qui pousse au travers des dalles comme en Grèce.
Nous nous dirigeons vers l’immense marché aux fruits et légumes qui se tient les Mardi et Vendredi vers le stade à l’écart du Centre Ville . Ici nous retrouvons l’Anatolie profonde : les centaines de marchands sont des paysans venus vendre leur production. Les femmes sont toutes enfoulardées et habillées en paysanne d’Anatolie mais les hommes sont habillés normalement et non en pyjamas couches culottes , point non plus de barbes ni de kufi, nous ne sommes pas à Barbès, c’est clair. Les visages sont burinés. Nous croisons seulement 3 ou 4 belphégors de pied en cape parmi la clientèle.
Si les produits ne sont pas très variés, les commerçants ne vendent cependant pas toute la gamme. Untel vendra des poivrons et des oignons, l’autre des concombres et des abricots, etc… Si bien que nous faisons plusieurs étals pour compléter notre garde manger : tomates, concombres, aubergines, carottes (produit très rare dans les stands) , salade (idem), pommes de terre, cerises, melon, bananes. Les pommes sont aussi rares et très petites, point de poires. Les prix des produits sont ridiculement bas .
Nous repartons vers le centre ville, et cherchons en vain des bouchers , 2 trouvés mais le peu de viandes étalées ne me dit rien. Point de poulet, même pas une saucisse. Pas mieux au Mini Carrefour . Nous nous en passerons , j’ai encore un peu de stock de Léros au congélateur.
Le marché aux poissons est une placette ombragée par des dais en toile où se juxtaposent, en rond et au milieu, environ une dizaine de poissonniers. J’aurais bien pris du poisson mais Capitaine n’était pas très partant. C’est-à-dire qu’avec la chaleur ambiante, on se pose toujours des questions. Les prix des bars sont aux environs de 15 euros/KG. Tout autour de cette sorte de kiosque , des restaurants de …. Poissons et des traiteurs de mezze et des commerces d’épices.
Le centre ville est très propre et moderne, des cafés, un starbuck, des restaurants, des boutiques de vêtements, de téléphone, de très nombreux bijoutiers aux ors clinquants, des opticiens, etc… on pourrait croire à une petite ville de province française. Cependant à la terrasse des cafés il n’y a que des groupes d’hommes en pantalons et polos, devant un verre ou jouant aux cartes, et pas seulement des anciens . Femme tu resteras à la maison ?
Les femmes sont habillées à l’européenne , avec par ci par là un foulard mais rien d’ostentatoire, les jeunes filles sont boudinées dans leurs mini shorts et leurs débardeurs ne cachant rien de leur anatomie.
La ville est calme pas de bruit pétaradant. Sauf bien sûr le muezzin qui joue toujours avec les portes (surtout que nous sommes Vendredi)
Il y a vraiment 2 Turquie qui se côtoient, la traditionnelle et l’européenne, qui gagnera ?
En tout cas, à ce stade, la Turquie fait plus riche, plus propre, plus moderne, plus accueillante que la Grèce et pour ce qui est du littoral : plus boisée, plus jolie, et beaucoup moins construite . C’est donc une belle découverte.
Petit incident , nous avons constaté que le revêtement nylon du plafond au dessus de la cuisinière était brûlé, comme une début d’incendie. Nous avons tout d’abord cru que les fils électriques des panneaux solaires avaient brûlé à l’intérieur de ce faux plafond, et nous étions tétanisés à la pensée que nous venions d’échapper à un incendie majeur à bord. Ouf il n’en était rien, cela venait du dessous . Nous avons donc pensé à des éclats de graisse brulante mais cela m’étonnait beaucoup. Il se pourrait, après enquête auprès des usagers de facebook, qu’un rayon de soleil passant par le hublot ouvert au dessus de la cuisine ait tapé sur un couvercle de casserole lequel a fait loupe et renvoyé le rayon directement sur le faux plafond. Dangereux quand même. C’est de la déco qui va être difficile à réparer.