Jeudi 28 Mars 2024
Nuit calme, pas de vague scélérate. 4 bateaux partent à 10h00 de conserve pus un : Tay Yara de Fernando et Salomé. Nous laissons Féline dans la baie. Le moteur est de rigueur sauf le vaillant monocoque Absconder qui résistera à la voile par un petit vent de 5 à 13 nœuds qui castre les catamarans et frustre ses équipages.
En route je prépare des naans et une focaccia .
A l’approche de George Town- 4, 5 heures plus tard – des roches apparaissent en protection de la baie comme le pont du débarquement qui se serait effrité par endroits . Nausicaa, le monocoque de Régis, suisse francophone croisé à Puerto Bahia Rép. Dominicaine, nous coupe la route sous voile pour nous saluer, on s’interpelle à la VHF, on devrait se revoir un de ces jours et pourquoi pas à George Town vu le mauvais temps annoncé pour les prochaines 48 heures.
Passées les roches protectrices nous découvrons l’immense baie couleur lagon de George Town et, horreur ! enfer et damnation ! au bas mot un millier de mâts à la bouée ou à l’ancre. Nous allons prendre notre bouée réservée – tiens je croyais que les ancres étaient interdites, mais visiblement il y a la volonté et la réalité – Le pire est à craindre avec une telle promiscuité. De fait le soir on entend une musique au loin mais pas trop dérangeante car de l’autre côté de la baie et, évidemment les cakes promène-couillons rap à fond qui slaloment en journée entre les bateaux, mais heureusement à vitesse acceptable.
Nous sommes en terrain connu puisque après avoir croisé Régis le Suisse, nous retrouvons un peu plus loin Fernando l’espagnol puis Stéphane et Holly, propriétaires franco-américains d’un Saona 47 croisés à La Rochelle lors de la livraison de notre bateau, puis à la Grande Motte lors du Salon des Catamarans, lesquels depuis ont revendu leur Saona pour un Outremer 55.
Quand je te disais que au long cours sont les marins.
Nous nous rendons à la ville en annexe pour chercher de l’essence pour le dinghy, faire une visite à la supérette et acheter des dollars.
Le ponton de l’essence est délabré et tient avec des sangles à un fer à béton planté sur la rive. Les poteaux pour retenir l’espèce de planche branlante qui tient lieu de radeau sont en fait des gouttières en plastique et les marches pour accéder au quai depuis cette planche inclinée sont faites d’un empilement de palettes à escalader à nos risques et périls.
Heureusement il existe un ponton à dinghy plus en forme pas loin.
Mais où est la ville ? c’est quand même 2500 habitants. Il n’y a rien ou presque . Un mini supermarché à des prix défiant toute concurrence : salade à 9 dollars – pommes à 9 dollars le kilo – paquet de chips à 7 dollars – steak à 20 dollars…etc … mais de cela nous avions été prévenus d’où mon méga appro de République Dominicaine à Puerto Plata. Il est 16h30, Un shipchandler fermé, un salon de beauté fermé, 2 wine and liquor stores ouverts , un magasin de vêtements et souvenirs fermés et puis c’est tout ! en tout et pour tout ! . Avec plus de 1000 mâts à l’ancre c’est assez surprenant, on aurait pensé voir 1 km de restaurants et magasins. En France, Grèce ou Turquie, pas besoin de 1000 mâts pour que la côte soit jalonnées de marchands du temple et les villes infestées de Air B and B. Demain nous serons Vendredi de Pâques suivi par Lundi de Pâques, la supérette fermera ses portes bien avant l’heure habituelle. De toute façon elle est dévalisée il n’y a plus rien dans les rayons des fruits/ Légumes/pain. Il paraît que le bateau passe demain à 12heures !
Retour au bateau et visite en dinghy de la lagune à droite derrière la plage. Là encore ce n’est pas très fréquenté : un bar snack le Chat n’chill qui sera fermé demain pour Pâques , un restaurant grill et une lagune vide aux eaux vert clair bleu transparent, et 2 belles plagettes désertes, sauf dans une anse, 5 boat house délabrées mais habitées par ce que je nomme des british désargentés, sortes de caravanes rouillées sur l’eau ; cela ressemble plus à un camp de SDF qu’à une villégiature lacustre, au milieu d’un si jardindédénique décor. Comme disait Aznavour la misère est moins pénible au soleil. La partie gauche de la lagune réputée être un trou à vent (donc un abri contre tempêtes et ouragans) sera pour demain.
Ce soir c’est pâtes à la queue de bœuf sur Absconder.
Marianne fortement jet vingtseptée nous régale d’un concert bretonnant avec danse bigoudène à l’appui. Fous rires assurés.