Cumberland Island, Georgia (GA) – USA

Mardi 20  Mai 2025

Nous sommes seuls au mouillage. L’appontement pour l’île classée en parc national est juste en face de nous.

Ici tout est calme, paisible et silencieux.

Nous partons visiter l’île qui est une oasis de verdure majestueuse. Des sentiers de sable sont bordés de chênes maritimes centenaires dont les troncs doivent bien faire 2 à 3 mètres de diamètre et les lourdes branches formant un parapluie reposent sur le sol comme des trépieds. Ces arbres servaient autrefois pour la construction des navires car leur tronc avait la forme du fond de la coque et leurs branches recourbées par le sol la forme des cintres de celle-ci.  D’autres arbres de pécan et des magnolias n’ont rien à envier en taille à cette majesté naturelle et forment de hautes voutes ombragées dans toute l’île.  Tous sont peuplés de Spanish Moss autrement appelée en Polynésie « barbe de grand père » grandes guirlandes mousseuses de verdure qui servent de repas aux chevaux sauvages peuplant l’île. Partout où l’on pose les yeux on aperçoit ces derniers broutant l’herbe. Ils sont nombreux, estimés entre 150 et 200, et auraient prospéré sans aucun maitre depuis le XVIII ème siècle, amenés après les anglais.  Non agressifs ils sont totalement indifférents aux passants.

Un marécage borde le Sud que nous n’avons pas visité car il fallait faire attention aux alligators donc non merci et avec la chaleur je pense que j’aurais servi de festin aux moustiques.

Après avoir cheminé sur les sentiers ombragés puis sur le boardwalk (chemin de bois sur pilotis passant au travers des terres imbibées de l’avant marécage), nous avons traversé l’île jusqu’à l’Océan avec un passage brûlant à travers les dunes car sans protection contre le soleil dardant, notre traversée du désert en quelque sorte. La plage est immense, une vaste langue de sable d’abord blanc puis de plus en plus gris virant au noir dès que nous nous rapprochons de la mer qui s’est retirée assez loin du fait d’un marnage de 1,7 m . Le sable humide est strié de traces noires et je redoute une pollution normalisée aux hydrocarbures car visiblement l’écologie n’est pas un mot connu dans ces contrées géorgiennes.

Une petite dizaine de visiteurs se promène sur cette vaste étendue déserte.

La mer est tiède mais la couleur n’incite pas à s’y baigner d’avantage que pour y chercher une fraicheur toute relative avant de reprendre notre promenade en sens inverse.

Nous longeons quelques constructions préservées par les rangers, en bois blanc et huisseries vertes sur gazon luxuriant, témoignages du passé, des quartiers des esclaves,  des cuisines, de la laiterie, de l’élevage des volailles, des serres, des potagers, un micro cimetière à 8 tombes ….. de la plantation de coton du XVIII ème siécle puis de la propriété des Carnegie fin XIX ème. Les Carnegie y ont bâti un incroyable manoir qui a malheureusement brûlé en 1959 et son squelette se dresse paré de mousses verdoyantes nous laissant béats devant cette demeure qui fut grandiose selon les photos de l’époque.

L’île est donc devenue un parc national dans les années 70’s, avec une cinquantaine d’habitants privilégiés y vivant là à temps partiel, dans la nature, sans commerces aucun . Il s’agit des descendants des anciens propriétaires dont les Carnegie et descendants des esclaves. Nous ne les verrons pas car ils sont situés plus au Nord de l’île à plus d’une vingtaine de kilomètres et aucune voiture ne circule en dehors de celles des rangers et des iliens. 2 ou 3 campings que nous ne verrons pas sont aussi installés sur l’île. De notre point de départ, nous n’avons donc qu’une solution piétonne comme moyen de locomotion. Seuls les campeurs ont la possibilité de circuler avec leurs propres vélos,  mais là aussi les zones de circulation sont très limitées.

Tout est entretenu à la perfection et l’île est un véritable havre de paix et de méditation et un paradis pour les ornithologues.

La chaleur moite est insoutenable.

Dans l’après midi nous reprenons le chemin de Fernandina pour aller faire le plein et mouiller pour la nuit devant la sortie du Inlet en prévision du départ de demain. 

 

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