Samedi 30 Mars 2024
Nous quittons ce mouillage trop fréquenté de George Town pour rejoindre des contrées plus sauvages. Direction le Nord de l’île principale des Exumas. Après avoir évité tous les pièges caillouteux du long corridor non balisé mais matérialisé sur les cartes entre l’île et les rochers, c’est sous génois aidé du moteur que nous parvenons après 3H30 à une passe assez étroite.
Celle-ci nous permet d’entrer dans un lagon bien protégé de la houle et des vagues de l’Océan. Ce n’est pas le calme plat mais c’est déjà mieux. Il fait plutôt frais et la petite laine est de rigueur en navigation et le soir. Il fait dans les 24 degrés la journée.
L’étendue de turquoise est vaste mais tout n’est pas accessible, des bancs de sable ou des fonds de 50 cm interdisent toute approche. Le sable est blanc , les berges arbustées de vert inutile de le dire.
Curiosité bien connue de certains tour operators, un bout de l’île abrite des cochons nageurs . Nous nous y rendons après le départ des marchands du temple. Ils sont 6 ou 7 adultes et 5 ou 6 marcassins, au milieu desquels circulent 1 coq et 1 poule. Loin d’être sauvages, il semble qu’un propriétaire en prenne soin puisque 3 grosses réserves d’eau sont à disposition sur la plage. Les cochons se refroidissent dans l’eau. Peu farouches ils s’approchent à la nage de notre dinghy (ils nagent comme des petits chiens – ben oui ! qu’est ce que vous croyiez ! vous pensiez qu’ils nageaient le crawl ? pfft ! m’enfin !) et n’hésitent pas à mettre les 2 pattes avant sur le rebord de notre petite embarcation (laquelle a des boudins gonflés je vous le rappelle – mais, après réflexion, leurs sabots ne semblent pas présenter d’aspérité suffisante pour nous dégonfler).
Ils dédaignent nos épluchures précieusement gardées à dessein mais viennent en réalité quêter une caresse puis repartent satisfaits.
Déjà que je n’aime pas trop un chien qui lève les pattes sur moi, ou un chat qui vient se frotter à mes mollets, alors imaginez ma bravitude devant ce mastodonte disgracieux et odorant.
Ils sont de plusieurs couleurs : noir, strié blanc et noir, marron, strié marron et noir….. la cosanguinité doit être de mise sur cette île non habitée.
Sur la berge d’en face quelques maisons cachées dans la végétation et peut être un petit complexe hôtelier mais aucune vie sur la plage ou sur l’eau . Point de jets skis (ouf !), point de kayak, point de paddles, point de kite surfs. Rien ! pas âme qui vie et je ne m’en plains pas.
Nous sommes quand même 10 bateaux à l’ancre ce soir, mais la place est suffisante pour que cela ne soit pas ressenti comme de la promiscuité.
L’eau est rendue un peu plus fraiche avec le vent du Nord mais nous sommes quand même à des degrés lumières des standards de Bretagne! La végétation est faite de sortes petits pins penchés, et de petits arbustes dont certains ressemblent à du pittosporum portant des fruits comme des abricots auxquels nous n’osons pas toucher car un arbre très toxique et dangereux appelé le mancenillier rôde aux Caraïbes (même le fait de s’abriter sous cet arbre quand il pleut est extrêmement dangereux). Quelques palmiers kheops et washingtonia. Il manque quand même les cocotiers pour une parfaite image d’Epinal.
Nous sommes le 30 mars et demain, le 31 Mars, la saison de la pêche à la langouste se termine; nous n’en avons toujours pas vu la queue d’une ; de fait nous ne risquons pas d’en apercevoir une seule compte tenu du fait que ces messieurs n’ont pas non plus mis ne serait ce qu’un cil sous l’eau !
Dans les temps primitifs , l’homme allait à la chasse et à la pêche et les femmes à la cueillette. Que reste t il de l’évolution Darwinesque ? Des femmes qui font à manger après être allées à la pêche, à la chasse et à la cueillette dans les supermarchés.
Le soir diner d’anniversaire de Patrick à bord de Seas to See avec un sauté de porc sauce crème fraîche et moutarde, accompagné de légumes rôtis au four (Pommes de terre, carottes, et navets) et pain frais pour ratucher (donc ratucher n’est pas que du Nord mais aussi de Normandie !), suivi d’une tarte sablée au citron. Le tout bien arrosé . La cuisinière a passé son après-midi aux fourneaux