Marina Marlin, Santiago – Cuba

Mardi 7 Mai 2024

10h00 Départ à nouveau vers Santiago. Même place Cespedes, même chaleur, même moiteur.

Nous allons visiter le marché aux légumes et à la viande. Cela sent bien le poisson ….pourri pour sûr……c’est donc par là ! …..suivons l’odeur !  …..

En fait 4 étals de vendeurs de tomates et herbes, quelques micro poivrons, des colliers d’aux, et des oignons, des pommes de terre, des bananes, des ananas et des mangues. Il ne faut pas en demander plus. L’ananas est quand même à 1,14 dollars la pièce, ce qui est très cher pour le pays.

Les prix sont affichés donc le seul moyen de nous truander c’est à la pesée, et c’est ce qu’ils ne manquent pas de faire sur leur relique de balance datant du 17 ème siècle. En râlant un peu ils s’excusent de s’être totalement trompés (ben voyons !)  et on gagne 50% sur la pesée de nos petites tomates mais de retour au bateau et après vérification nous sommes encore de la revue d’au moins 20% ! Comme c’est sur un produit à 100 pesos la livre (moins de 70 cents d’euros le kilo) on ne va pas se fâcher pour 58 centimes d’euros mais c’est rageant pour quelqu’un comme moi qui érige  l’honnêteté au rang de vertu.

Il y a bien de la viande mais nous cherchons encore le système de réfrigération et il doit faire plus de 35 degrés. Désolés mais ce sera joker ! quant aux poissons nous discuterons à la marina directement avec le pêcheur.

En parlant de caves, nous devons être les seuls touristes de tout Santiago. Nous n’avons d’ailleurs croisé en ville, et encore au marché seulement, que nos voisins de port allemands et le jeune couple français au mouillage. Point barre, aucun autre touriste.

Tout Santiago nous connaît et sait que nous avons des bateaux à la Marina et un essaim non stop s’abat sur nous toute la journée, nous collant comme des mouches sur le ruban jaune adhésif de nos grands-mères . Ils nous prennent en chasse dès notre arrivée en taxi sur la place Cespedes et commencent à marcher à côté de nous ou en nous collant dans le dos comme des ombres pendant des heures même si nous les envoyons promener. Cela peut être des hommes jeunes ou vieux, des femmes jeunes ou plus âgées. Le scénario est toujours le même. Hier c’était culpabilisant, aujourd’hui c’est dérangeant et fâcheux, du pur harcèlement que nous ne supportons plus. La main est tendue en permanence pour du savon, des stylo, et c’est fou ce que cela peut être leur anniversaire ou celui de leurs enfants juste ce jour là. Et quand un de nous a donné un savon, ils y reviennent auprès des 7 autres pour glaner autre chose. C’est sans fin.

Après la visite du musée du meuble de Cuba à travers les âges, situé sur la place Cespedes, bien sûr, dans la plus vieille maison de Cuba –  (je te promets la prochaine fois nous irons visiter le musée du lacet et le musée de la lunette de toilettes à travers les âges pour nous occuper), nous allons prendre un verre de mojito au 5ème étage de l’hôtel de la place Cespedes la Casa Granda. C’est un hôtel d’Etat, le choix c’est eau – café – bière ou mojito malgré l’alignement des bouteilles du bar qui doivent simplement faire de la figuration et être vides depuis longtemps. Le mojito n’est même pas digne d’être vendu prêt à l’emploi dans aucun supermarché en France même pas chez Lidl.  Aucun client. Des étals de buffet sont alignés en terrasse prêts à accueillir des plats cuisinés , étals qui resteront désespérément vides de toute alimentation. Olivier qui a un petit creux attend 20 minutes son sandwich jambon fromage malgré les 3 serveurs en désoeuvrement.   Visiblement il n’y a aucun client non plus à l’hôtel. On dirait que Cuba a même perdu ses touristes. C’est une ville fantôme d’étrangers et de cubains aisés qui a eu été mais ne sera plus.

Nous nous rendons ensuite dans le 2eme restaurant praticable de Santiago  Sabor Cubano. A ce moment là 3 mouches différentes nous collent (dont une depuis ce matin au marché)  alors que nous savons parfaitement où nous allons et que nous ne leur avons rien demandé et n’avons pas besoin d’eux. A l’arrivée au restaurant elles se disputent pour revendiquer leur commission comme agent recruteur, une des personnes allant jusqu’à affirmer qu’elle a même réservé notre table le matin même alors que nous ne savions même pas que nous nous rendrions dans cet établissement ! 

Le restaurant n’est pas bon. La langouste n’a de grillé que le nom, de plus trop cuite et sans beurre alors que tout cela avait été précisé au départ.  De plus c’est une langouste d’élevage car nous apprenons de la bouche même du restaurateur qu’elle est pêchée sur toutes les côtes cubaines et que le marché de la langouste passe uniquement par une filière de grossiste ? ou coopérative nationale ?  qui va jusqu’à calibrer ces produits et les vendre en caisses par multiples de 8. Il est interdit aux restaurateurs de les acheter directement au pêcheur du coin. Quant à nous particuliers et  touristes, nous pouvons en acheter auprès des pêcheurs de la côte tout comme le poisson. La queue entière de langouste était à 2800 pesos (8 euros) aujourd’hui au restaurant.  Mon poisson grillé frais s’est révélé être un filet de poisson bouilli et dur. Un des suiveurs harceleurs agent recruteur autoproclamé entend bien toucher une commission pour nous avoir suivi et soit disant montré le chemin et nous fait suer pendant tout le repas en s’installant à la table d’à côté sans consommer – nous sommes les seuls clients sauf 1 couple bien vite parti –  Elle veut nous mêler à sa querelle avec les autres suiveurs qui revendiquent leur commission d’agent recruteur….. La moutarde commence sérieusement à nous monter au nez.  L’arnaqueur d’hier, il ne manquait plus que lui, alerté par le tam tam des sangsues débarque à son tour au restaurant pour recommencer son cirque. Il est accueilli par Catherine de Seas to See qui lui passe une rouste dont il se souviendra encore le jour des ses funérailles. Juste retour à l’envoyeur ! Tu la veux comment ta rouste, avec ou sans élan ?

Nous retournons dans le quartier dit « commerçant » toujours à l’arrêt car il n’y a toujours pas d’électricité. Il n’y a toujours rien à vendre et donc il ne doit pas y avoir beaucoup de manque à gagner en chiffre d’affaires. Moi j’t’l’dis c’est pas comme ça qu’ils vont se redresser ! Ils voudraient se saborder eux mêmes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Comment veux tu faire fonctionner le business si électricité et eau sont coupées à tout instant sans préavis pendant des heures. Un petit coup de bon vieux capitalisme dans cette pétaudière serait la bienvenue pour remettre de l’huile dans les rouages et remettre tout cela en route.

De retour à la Marina nous négocions avec le pêcheur du coin 8 langoustes fraiches (enfin il parait) pour 30 dollars sans passer par le chef de port Alejandro qui ne voulait absolument pas que nous passions en direct ! allant même jusqu’à dire qu’il n’y avait pas de pêcheur et qu’il pouvait nous fournir la langouste à 8 dollars pièce! Ici il faut vraiment regarder derrière toi à tout instant ! Une dorade coryphène de 7 kilos a également été négociée avec le pêcheur et sera dégustée ce soir à bord de Mahoa.

Ecrasés de chaleur, nous rentrons prendre une douche dans le filet d’eau qui fonctionne à peu près ce soir.

 

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