Jeudi 29 septembre 2022
Le vent a encore soufflé très fort cette nuit perturbant le sommeil de tout un chacun et au matin celui-ci s’est calmé . Grande nage. Inspection de la plage avec ses 2 caves percées dans la roche qui ont été habitées ou squatées ? En tout cas il y a eu une porte, un âtre, et une arrière cloison. Vraiment très étrange.
Dernier bain et déjeuner et il est déjà l’heure de rejoindre le port de Adamas (Adamantas ? le nom change tout le temps) pour laisser notre équipage au ferry vers Athènes (3H30) , les vols (40 mn) étant tous pleins (incroyable !) . Le village semble cependant endormi , les nombreux touristes étant éparpillés dans les nombreux sites grandioses que réserve l’île , le centre ne présentant aucun intérêt spécifique ni ruelles typiques ni marchands du temple (bon OK il y a quand même beaucoup de resto, vides à cette heure) .
Nous nous séparons à regret de nos esclaves de la vaisselle que nous nourrissions en échange de leur travail . Encore un équipage rendu adepte des cocktails de Stéphane , nous quittant avec un taux d’alcoolémie supérieur à la moyenne. La scopolamine a fait des miracles , et aucun visage verdâtre ni rejet précipité vers la mer n’a été à déplorer . Nous les invitons donc volontiers pour revenir en deuxième année jouer un bis repetita sur d’autres eaux territoriales. D’ailleurs pour s’en assurer , SFF nous ont laissé en gage leurs réserves de mercalme, vogalib et scopolamine.
Quant à nous, nous reprenons aussitôt le chemin de Sarakiniko de l’autre côté de l’île pour nous avancer et y passer la nuit.
Nous relongeons de plus près le village coloré au ras de l’eau de Klima lequel doit être battu par les flots lors des tempêtes puisque rien ne le sépare de la surface de la mer.
Le long des falaises nous apercevons de nombreuses grottes percées dans la roche semblant avoir abrité des troglodytes.
Nous arrivons tout juste avant la nuit qui tombe maintenant à 19 Heures pour visiter les grottes avec notre annexe . Un spectacle majestueux nous attendait.
L’arrivée sur Sarakiniko est tout simplement féerique . On ne sait pas très bien si nous sommes en train d’observer des falaises de vagues de sable blanc cristallisé évadées du désert, un décor de carton pâte de studios holywoodiens reconstituant une banquise , des montagnes enneigées ou des dunes du Sahara brillant au soleil couchant. Des gens marchent sur ce décor, c’est hallucinant.
Ces falaises sont percées de multiples grottes/caves assez hautes pour que nous pénétrions à l’intérieur certaines avec des « toits » percés débouchant à ciel ouvert , certaines sculptées par l’érosion jouant telles des cathédrales avec des portes, des arches et piliers naturels dans la roche . Mille couleurs tapissent ces grottes sous les falaises blanches, allant de l’ocre au rouge, au vert et même au mauve à la limite de l’eau . Superbe.
Milos est une vaste carrière à ciel ouvert . Partout où le regard se pose nous voyons des « amphithéâtres » à ciel ouvert , sillons d’espaliers creusés dans le paysage, encore en exploitation ou abandonnés, des tapis roulants d’excavation, des camions, et au bord de l’eau les vestiges rouillés de quais de chargement des roches. A trop creuser l’île pourrait ressembler à un cratère géant . C’est la seule île de Grèce que nous avons croisée avec une telle activité minière et une telle activité tout court . L’attrait de ses paysages lui injecte certes un ADN touristique mais on sent également une vie dépendante mais pas seulement de l’exploitation minérale (et végétale que nous n’avons pas vue) de ses sols.