Jeudi 17 Juillet 2025
Nous quittons enfin le finistère de Long Island (comme ça se prononce, entendre la fin de la terre au sens littéral du terme) .
Il fait gris et le ciel est très menaçant; plus que menaçant puisque quelques temps après notre départ il met ses menaces à exécution et nous essuyons une pluie diluvienne sans toutefois nous prendre les éclairs réservés au Sud de Long Island donc aux Hamptons.
Après avoir longé les côtes de part et d’autre, nous nous retrouvons pleine mer vers Block Island que nous atteignons en fin d‘après midi.
Partis avec un vent assez mou à 13 noeuds par le ¾ arrière, le japonais est à la manœuvre. Mais une fois sortis de la protection des terres, le vent forcit à 17 nœuds avec des rafales à 22, nous déployons les voiles (même si nous les avons déjà mises … les voiles…. Tu l’as comprite celle là ?) et nous pouvons éteindre les moteurs. Quel bonheur de ne plus entendre ce ronron. Alors je vous rassure car je vous sens fébriles, les voiles sont intactes, blanches et même pas moisies, depuis le temps. Je ne sais même plus à quand remonte la dernière fois que nous les avons sorties.
Le soleil commence à faire son apparition, il fait frais à mettre la petite laine. 88 % de taux d’humidité quand même.
Contrairement aussi à tout ce que nous avions observé jusqu’à présent, énormément de navigation voile ou moteur entre Block Island et Long Island. Cela doit être un happening spot… ou les prémices d’un long week end pour les américains.
Enfin nous arrivons à Block Island qui semble balayée par les vents ; à l’entrée de la baie l’herbe est verte et rase au bord de la plage beige où s’exposent tout de même les maillots estivaux. C’est comme cela que je m’imagine certains paysages d’Irlande (sans les maillots, faut quand même être réaliste)
Un seul mouillage possible dans cette île de Rhode Island (nous avons changé d’Etat). Il s’agit d’une gigantesque piscine presque fermée donc à l’entrée plus qu’étroite. Nous ne sommes pas seuls comme dirait Vincent dans les envahisseurs, je pense qu’il doit bien y avoir au bas mot quelques 200 bateaux, 2/3 à la bouée plus ou moins permanente comme port flottant d’attache et 1/3 à l’ancre. Et bien sûr que du drapeau américain.
Il faut un peu se pousser d’autant plus que le vent s’enfile dans ce grand cirque avec des rafales à plus de 25 nœuds, comme ça c’est beaucoup plus drôle pour mouiller car il faut en même temps jeter l’ancre, tenir la patte d’oie avant qu’elle ne tombe à l’eau, retenir le capot de la baille à mouillage qui pourrait bien se casser et s’envoler sous la rage de dents d’Eole, regarder où part la chaîne tout en faisant de grands signes au captain pour le guider, en général avec ce vent dangereusement tendue sous la coque à la rayer au lieu d’être dans l’axe, et s’engueuler avec lui sur le choix de l’emplacement : tu préfères cogner le bateau sur tribord, sur bâbord ou derrière nous ? Que le plaisancier qui ne s’est jamais engueulé en bateau avec sa compagne me jette la première goutte….de ratafia, de préférence; ouaf !ouaf ! ouaf !
L’île semble très habitée malgré l’éloignement. Nous verrons demain si nous pouvons descendre à terre.
J’allais oublier, souriez ! nous voilà rassurés ! « l’immigration a un coût zéro » selon Eric Woerth. En mettant la Belkacem à la Cour des Comptes, vous allez voir qu’elle nous pondra bientôt un rapport prouvant que l’immigration rapporte au bas mot 3% du PIB…. Parce que toi, non genré de peu de foi (si je dis homme je vais me faire stigmatiser), quand un OQTF se fait refaire les bridges gratos chez le dentiste au nom de l’AME, ou quand le regroupement familial des 4 épouses et des 16 gosses viennent te pomper les allocations de parents isolés et les aides au logement, si ! si ! je t’assure, cela rapporte beaucoup d’argent à notre chère patrie….On voit bien que tu n’as pas appris à compter à la brillantissime école que l’on nomme Sciences Po qui inonde la nation de ses brillants politiciens et brillants journalistes !!!!!
Et je ne sais pourquoi me vient en tête cette chanson de Guy Béart que je partage avec vous ici. Musique :
La mer est en bleu entre deux rochers bruns.
Je l’aurais aimée en orange
Ou même en arc-en-ciel comme les embruns
Étrange
Je voudrais changer les couleurs du temps
Changer les couleurs du monde
Le soleil levant la rose des vents
Le sens où tournera ma ronde
Et l’eau d’une larme et tout l’océan
Qui gronde



