Quelque part en mer au large des cotes de l’albanie – anse sous la citadelle de corfu (naok)

Mercredi 13  Juillet 2022

Après être partis définitivement du Montenegro du poste frontière de Bar  à 11H30 le 12 Juillet, nous avons posé l’ancre à 15h00 le 13 Juillet 2022 après avoir fait 178 Miles sans s’arrêter .

Nous avons tout fait à la voile sauf la partie nuit par mesure de sécurité (difficile d’affaler en urgence les voiles en cas de problème, quand on est seul de quart)  et surtout le vent était tombé !

Donc 40 % à la voile sous bonne allure : vitesse 8/9 nœuds, vent établi de 15 à 20 nœuds par le travers, grosse houle qui nous poussait aussi par le travers- donc fort roulis ;  fragiles du mal de cœur s’abstenir, oui ! oui ! je l’ai frôlé en préparant à diner hier soir. Nous avons aussi eu l’occasion d’apprendre qu’il n’y a pas que le taboulé à éviter par fort vent mais aussi les lentilles……on ne peut en ingurgiter qu’une sur 4 à la volée …..

La nuit fut aussi très froide (on a remis les doudounes, les grosses chaussettes, et le cache nez, et j’ai dit bonjour à la dame) et humide (pas de pluies mais air très humide, tout était moite, même le lit).

Nous avons croisé une bonne dizaine de ferries et cargos faisant la traversée Italie/Albanie ou Italie/Montenegro ou Italie/Croatie, mais aucun bateau de plaisance.

Nous nous sommes relayés à la veille toutes les 2 heures entre 22h00 et 9H00. Assez fatigant.

De fait, peu de propriétaires de bateaux circulent aussi loin de leur base et les bateaux de location ne vont pas s’aventurer à faire des formalités douanières au Montenegro et en Albanie pour naviguer , cela prend trop de temps et c’est trop loin des bases locatives.

De ce que nous avons vu, la côte albanaise est constituée de montagnes assez pelées et navigant à environ 15 Miles de ses côtes, nous n’avons aperçu comme ville que Sarante (en face de Corfu) :  on dirait le littoral moderne de Nice vu de la mer (des immeubles, des immeubles et des immeubles, à touche touche) , alors que Corfou en face est très verdoyante et des maisons basses discrètes au milieu des pins et des cyprès, même s’il semble y en avoir beaucoup.

Une fois ancrés et déjà bien fatigués, nous avons entamé le processus ubuesque de check in à la douane de Corfou. Comme d’habitude aucune indication de la procédure sur Internet ni sur les guides nautiques. Il faut nous débrouiller avec les réseaux sociaux des navigateurs. C’est quand même incroyable.

Donc, nous posons l’annexe où nous pouvons, puis nous marchons 2,2 kilomètres jusqu’au supposé poste de douanes du port de commerce (merci google maps) où nous trouvons portes closes sans aucune explication et personne pour nous donner des info (en fait on apprend après que c’est un bureau abandonné par les douanes). Nous poussons donc 600 mètres plus loin vers les gardes côtes, en fait c’est la police maritime sur laquelle nous tombons, qui nous dit qu’il faut effectivement passer par eux (aimables comme des portes de prison – 3 employés à ne rien faire dans le boui boui qui leur sert de bureau mais en tenue et rangers quand même, faut bien se prendre au sérieux -visiblement on les dérangeait) . Puis le précieux papier en main nous devons continuer plus loin jusqu’à la douane à 1km de là pour faire tamponner le papier qu’elle nous remet . Arrivés au dit bâtiment , la douane n’est pas indiquée puisque c’est le terminal d’entrées et sorties des ferries . Nous sommes de plus en plus fatigués et moi exaspérée, une procédure, un plan, un panneau c’est pas compliqué non ! Un gentil gars de la sécurité du terminal m’indique l’entrée de service pour le bâtiment du terminal et m’explique que son collègue au portail nous laissera passer et nous indiquera les douanes. De fait, le planton à la grille accepte de nous laisser entrer par l’entrée des artistes et nous tombons sur la douane. Douane qui nous fait poireauter ¼ d’heure nos documents en main car ils viennent de recevoir leur casse croute deliveroo et ils avaient des conversations privées sur le feu et puis ça fait sérieux de laisser poireauter le touriste. Ca y était  nous avions le fameux tampon mais il nous fallait maintenant retourner au premier bureau de police à 1 km  pour montrer le papier tamponné et payer 15 Euros pour les frais de formalités (en cash s’il vous plait ! et pas de monnaie of course ) . Nous avons réussi à happer un taxi qui nous a conduit à la police puis à notre annexe car après une nuit presque blanche et 3,8 km aller à pied pour les formalités nous n’en pouvions plus. Le retour eut été de trop.

Nous avons bien failli abandonner toute procédure d’entrée sur le territoire grec car c’est vraiment à se demander si cela sert à quelque chose, et si ce n’est pas pour nous dégouter et mieux nous verbaliser après . Je ne suis pas certaine que les autres plaisanciers fassent ce parcours du combattant et y arrivent. Il y en a pas mal qui doivent zapper.

Cela nous a permis de trotiner dans la ville : en ruine, sale, des magasins et des maisons à l’abandon, des trottoirs défoncés, des détritus partout . Cela ne respire vraiment pas l’opulence, mais plutôt une bonne vieille crise.

Bon nous sommes de retour au bateau . Il est 1h00 de plus en Grèce qu’en France. Il fera jour plus tard , tant mieux.

C’est Mercredi, c’est spagettis. Stéphane est aux anges .

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