Saint Augustine, Floride – USA

Jeudi 15   Mai 2025 

Il est 10h00, après avoir fini au moteur sur mer ultra plate, nous avons longé une plage de sable sur plusieurs kilomètres avec certes des constructions mais basses et discrètes, ici rien à voir avec les plages mexicaines du Yucatan.

Fait intéressant au pays où tu n’es rien sans ta voiture, les 4*4 sont garés sur le sable même,  à 2 mètres de la mer, haillon levé pour faire de l’ombre aux pliants qui accueillent les augustes postérieurs des locaux. Elle est pas belle la vie ?

Puis nous avons remonté le chenal d’entrée de la baie de Saint Augustine aussi appelé Inlet comme toutes les autres entrées dans ce vaste et long serpent maritime, navigable et très protégé, appelé ICW Inter Coastal Waterway, parallèle à la coté Est américaine allant de la Floride au Canada. Malheureusement pour nous , nous ne pouvons l’emprunter tout du long à cause des ponts qui le jalonnent dont certains fixes pour lesquels nous avons un tirant d’air (entendre la hauteur du mat) beaucoup trop élevé. De très jolies et grandes villas avec pelouse et piscine bordent l’Inlet .

Nous prenons une bouée du port, port comportant aussi des pontons flottants, très bien entretenus, dans la vieille ville même. Tout est aménagé à l’américaine pour le confort ultime des usagers même si le port est municipal : pontons aménagés pour dinghies avec énormes chariots à disposition pour les charges lourdes (lesquels sont bien sagement ramenés à leur place après usage par les utilisateurs, contrairement à ceux de….. Hyères, par exemple, qui rejoignent les garages privés des commerçants alentours) , laverie, toilettes.

Nous faisons tout en Uber, facile et pas cher dont les conducteurs sont plutôt des conductrices. Les chauffeurs semblent occasionnels, lorsqu’ils veulent gagner un peu d’argent même quand ils sont en déplacement temporaire ou en visite dans un autre état ayant un autre métier dans leur état de base. Les voitures peuvent donc aller de la Kia à la monstrueuse Chevrolet.

Sitôt arrivés nous nous mettons en chasse du bureau de la CBP (Custom and Boarder Protection) pour nos formalités de clearance In . Pour nos pré-formalités sur Internet, rien à envier aux informaticiens fonctionnaires français des organisations et ministères publics, savoir 35 heures, RTT,  télétravail, jours de congés maladie, journées d’action, et incompétence j’menfoutiste : le site ne marche pas ! quand on appuie sur le bouton retour après avoir perdu du temps à remplir les 4 pages précédentes pour rien, message d’erreur !

Nous prenons un Uber direction l’aéroport à 6 km d’ici, comme indiqué sur le site du CBP.

Arrivés sur place aucun panneau indicateur du bureau, l’aéroport est un aérodrome pour vols privés de coucous et hélicoptères, et il est totalement cerné de grillages et de portails verrouillés sur lesquels on ne peut même pas appeler pour en obtenir l’ouverture.

La conductrice Uber appelle elle-même le numéro de téléphone de la CBP indiqué pour cet endroit. Pas de réponse sauf un répondeur indiquant qu’il faut les contacter par email…… Je m’arrête alors à n’importe quel building voisin pour demander ce qu’il en est et suis gentiment ré-orientée par une standardiste très sympa mais impuissante sur …..le téléphone qui est sur répondeur ….

De guerre lasse la uberiste dit connaître un autre bureau des douanes et immigration pour des plaisanciers comme nous et nous y emmène à 6 km de là. En fait il s’agit du centre international de formation des douanes américaines (qui forme d’ailleurs aussi les douanes françaises sur les procédures douanières) comme m’en informe un gars du centre qui passait par là. Il ne peut pas nous enregistrer mais contacte obligeamment pour moi le CBP de…… l’aéroport dont on revient, en passant par la Big Chef des douanes, n’ayant pas de réponse du numéro que nous avions appelé. Après attente, la Big Chef a certainement dû sortir de la cantine le responsable local qui ne répondait pas à l’heure à laquelle il était supposé être présent au bureau ….(est ce que je signale son nom à Elon Musk ?) car à partir de là nous avons le douanier en ligne qui nous demande de repasser à …… l’aéroport dont nous revenions, et 6 km retour ! En chemin téléphone en main je lui donne toutes les infos pour qu’il retrouve notre bateau dans sa data base, car nous sommes déjà passés par la CBP pour Porto Rico, pour les US Virgin et pour Key West et ainsi lui faire gagner du temps en re-saisie de dossier.

Quand nous arrivons à l’aéroport, il nous donne rendez vous dans le hall des agences de location de véhicules avec pour seul outil de travail un téléphone. Il photocopie notre passeport et notre visa B2 et nous sort un numéro d’enregistrement à photographier prouvant que nous sommes légalement entrés sur le territoire. Pas de tampon, pas de prise de photo pour vérifier la biométrie, pas de scan de nos empreintes !!!!

Il me donne un numéro à appeler à Miami pour signaler que l’application CBP ne marche pas pour nous et le jumeau informaticien me demande quelle langue nous avions choisie pour remplir le formulaire. Ah ! ben oui ! normal l’appli ne marche pas quand on choisit le français me répond-il , il faut choisir l’anglais !…..là ! je rêve ! je suis au bord de  la crise de nerfs, ou de l’apoplexie, au choix, j’ai envie de prendre un vol immédiat pour Miami avec les mêmes prérogatives que 007  et  je commence à composer le numéro d’Elon !!!

Nous essayons donc le site CBP en Anglais pour faire plaisir au douanier et avoir les info pré-remplies dans les cases pour lui éviter de travailler et ….. nous lui montrons que cela ne marche pas !!!!! Yepee si tous les fonctionnaires de la terre voulaient bien se donner la main …. Euh ben yzon déjà dû se la donner à ce que je vois !!!! Bref de guerre lasse, le US custom nous dit que pour les formalités du bateau il va revenir à son bureau, saisir les info, ce qu’il voulait éviter de faire  et nous enverra le sésame par mail (ce qu’il fit).

A mon avis on a dû lui faire rater son épisode de Dallas qu’il voulait bien sagement regarder.

Après 45 minutes sur place nous étions enfin devenus en règle. Ce que je ne comprends pas c’est que 1) toutes les info sont déjà dans leur data base , il ne reste qu’à valider notre entrée et celle du bateau en appuyant sur Enter , mais non ! (je comprends que Trump ait nommé un Ministre de l’efficacité gouvernementale)  et 2) ils te font suer comme pas permis à l’entrée des USA quand tu arrives par un vol régulier en t’examinant et te questionnant sous toutes les coutures avec biométrie et empreintes et 3) nous aurions pu ramener 30 cubains dans nos soutes et ne jamais venir nous enregistrer , personne ne nous aurait rien dit ! moi qui croyais que Trump luttait férocement contre les migrants…..

Nous reprenons donc un Uber en sens inverse et déjeunons dans un resto sur le port d’un Club Sandwich et un Hamburger, les plats de viande et de poisson étant hors de prix.

Puis nous parcourons la plus vieille ville des USA avec son centre dit historique, soit 1 immense collège jaune aux toits et balcons rouges à l’architecture hispanisante, 1 cathédrale fermée et 1 rue pas très longue dans laquelle ont été préservées des petites maisons et terrasses en bois datant soit disant du 16 eme siècle. On y trouve les merdouilles habituelles de Sweat shirts au nom de Saint Augustine, des mugs également siglés, et autres babioles souvenirs, et un nombre incalculable de coffee shops, de crêpes et gaufres, de bijoux fantaisie, de bonbons, de poteries de couleurs vives rappelant celles de Nice, et de vendeurs de fringues que j’hésiterais même à donner à Emmaüs  tant ils sont informes, de mauvais tissus, de mauvaises coupes, de mauvaises couleurs et de mauvais goût. On y trouve également la plus vieille école des USA, savoir une maison en bardage de bois gris à 2 fenêtres qui ne déparerait pas dans un film de western quand Lucky Luke tire le premier sur Kirk Douglas.

A côté de notre mouillage un mini fort Vauban attire les petits trains de touristes au son du ding ding.  Quelques dauphins s’ébrouent à côté de notre bateau.

Je dirais que je n’ai pas ressenti le charme que tous les américains rencontrés nous avaient vanté pour cette ville. Je préfère de loin le charme de Carmel en Californie (dont Clint Eastwood a été le maire il y a longtemps ).  Cependant tout est propre et au cordeau.

Nous rentrons épuisés après avoir marché 3,5 km sous une chaleur brûlante de 35 degrés et peu dormi les 2 précédentes nuits. Il est impossible de se baigner car l’eau est loin d’être transparente.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *