San Pedro ile Ambergris Caye – Bélize, Mahahual, Mexique

Jeudi 16/01/2025

Aujourd’hui c’est l’anniversaire du capitaine. Il a 1 an de moins que mois pendant 6 mois au lieu de 2. Cela me rajeunit. Il n’y aura pas de repas de fête ni de gâteau d’anniversaire, la mer étant trop remuante et les ingrédients en stock trop ordinaires. On se rattrapera ultérieurement dans un mouillage près d’une ville sympa.

Lever 7h00 pour être à 8 heures pétantes aux bureaux des formalités. Il fait beau et déjà chaud, on transpire beaucoup, le vent éole par son absence (ben oui le soleil brille, le vent éole non ? ).

Les rues sont embouteillées de voiturettes de golf arrêtées à la queue leuleu. A priori c’est l’heure de l’école au vu des uniformes et des sacs à dos des enfants dans les voitures. Mais cela semble aussi l’heure de l’embauche au travail.

A la douane et à l’immigration, comme d’hab’ il y a pléthore de personnel à la marche chaloupée de la Légion étrangère teintée de la nonchalance des îles qui ne font que regarder leur portable faute d’activité.

Le logiciel sur lequel nous nous sommes enregistrés (sailclear) est obligatoire pour les formalités des navigateurs que nous sommes mais il n’a pas été mis à la disposition des fonctionnaires (dixit la fonctionnaire elle-même), ce qui nous vaut à nouveau 1 heure de remplissage de documents, de recopie des données des passeports déjà sur le net et déjà dûment rentrées lors de notre clearance IN dans leurs ordinateurs et dûment tamponnés lors de notre entrée et rephotocopiés aujourd’hui puis vérifiés par rapport à ce qu’ils ont en machine. Idem pour les données du bateau . Le tout en 4 exemplaires à chaque fois, sans oublier le sacro saint tap tap des formulaires afin de les préparer bien alignés pour la cérémonie de l’agrafage. Un vrai sketch qui serait marrant si cela ne nous faisait pas perdre un temps fou. Et bien le sourire n’est pas compris .

 1H plus tard et soulagés de 50 dollars Bélize (25 dollars US), nous regagnons notre bord et mettons les moteurs en marche, moteurs qui tourneront faute de vent les 9 heures non stop de notre périple jusqu’à notre mouillage au Mexique.  Les tours opérateurs sont déjà à l’œuvre et sillonnent la mer pour emmener leurs cohortes de touristes vers les spots de plongée et de snorkeling de la barrière de corail qui nous est interdite.

Adieu San Pedro dénaturée par ses horribles immeubles. Nous prenons la passe assez étroite de San Pedro pour sortir du chapelet des îlets et de l’île Ambergris, et rejoindre la mer des Caraïbes.  Merci d’ailleurs à Olivier de Sohoc de nous avoir laissé sa trace sur navionics car, bien sûr, c’est à ce moment là que le GPS nous fait défaut,  juste au passage où  il ne fallait surtout pas tomber en rade.

Une forte houle de 1,5 mètre de travers nous accueille après la passe et ne nous quitte pas jusqu’à l’arrêt aux stands du soir où protégés par une virgule celle-ci s’en trouve fortement atténuée.

Le courant de presque 1 nœud nous permet de prendre une allure de l’ordre de 7 nœuds au lieu de l’habituelle moyenne de 5,5 nœuds. 

90 % du temps Elon Musk nous boycotte, naan j’t’jur’ Elon !  chuis pas copine ni avec Mélenchon ni avec les wokes ni avec les journalistes ni avec les télétravailleurs, alors pourquoi tu me fais ça ? et puis ton copain GPS pourrait aussi se mettre au travail car on en a besoin et il fait grève  toutes les heures, non mais allô quoi !

Nous arrivons à Mahahual alors que le bateau croisière Harmony of the sea reprend la mer. Un vrai monstre de 362 mètres de long et 70 mètres de haut, 6687 passagers et 2394 membres d’équipage, 2700 cabines et 26 ponts !!!! De loin j’ai cru qu’il s’agissait d’une île qui n’était pas sur la carte. Mais au fait où et comment vidangent ils les eaux noires ? (les eaux des WC), il ne fait peut être pas bon rester derrière ces immeubles flottants.

Une libellule nous accompagne. Elle s’est posée sur un bout et n’en bouge plus. J’entends comme tous les soirs un oiseau qui doit avoir fait son nid dans la bôme faute d’avoir hissé les voiles. Mais en fait non ! nous avons appris qu’il ne s’agit pas du piaillement d’un oiseau mais bel et bien du cri du petit geko (sorte de lézard), notre passager clandestin depuis maintenant plus d’un mois. Incroyable ce que cette petite bête verte aux pates ventousées pas plus longue que 7 cm peut déployer comme décibels.

A 1 mile de notre mouillage à Mahahual, un bateau nous fonce droit dessus. Il s’agit de l’Armada du coin qui nous interpelle à la VHF , et je ne comprends pas un traitre mot de ce qu’ils nous veulent. Nous n’avons pas encore fait nos formalités d’entrée car nous arrivons, nous avons hissé le drapeau jaune de quarantaine et le drapeau mexicain. Nous sommes donc parfaitement en règle, alors que nous veulent ils ? Ils veulent « una revision general del barco» – avec ça t’es content – ça veut tout dire et rien dire  – je ne suis pas bac plus 10 en procédures armadiennes mexicaines, moi !. En fait ils demandent d’où nous arrivons et où nous allons, le nom du bateau, le nom du capitaine et le nombre de passagers. Ils font le tour du catamaran à bord de leur propre navire tout en prenant des photos de nos coques puis nous saluent et repartent. Ils ont du croire que nous allions envahir leur pays à nous seuls, conquistadors des temps modernes ou alors ils ont eu vent de mon blog et m’ont trouvée assez belliqueuse, ou tout simplement nous étions sur leur chemin de la rentrée au port et ils s’ennuyaient.  C’est bien la première fois que nous sommes arrêtés en mer depuis 4 ans et demi que nous naviguons !.

Nous qui nous tâtions pour savoir si nous allions procéder aux formalités d’entrée au Mexique ou rester clandestins (vu le peu d’empressement qu’ils avaient montré à Grumpy de Guadeloupe), nous voilà coincés je pense et bons pour payer entrée et sortie et perdre 2 demi journées à gratter du papier et décliner l’âge du voisin de la cousine de la concierge en 8 exemplaires , dûment agrafés,  siouplé !.

 

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