Vendredi 23 Mai 2025
La nuit fut calme au mouillage. Nous regardons passer les porte containers à 50 mètres de nous, 332 mètres de long, 50 mètres de haut en jouant à passera passera pas sous le pont. Ils passent à chaque fois !
Après les remparts du port , nous prenons le bus public gratuit (DOT) qui remonte l’axe du Sud au Nord de la ville historique et nous dépose au Forsyth Park. Puis nous flânons au gré des monuments, églises, squares, statues et quartiers d’habitation en redescendant vers le port.
La ville historique est magnifique .
Des rues aux maisons et bâtiments réhabilités avec un fascinant et remarquable mélange architectural. De grandes maisons en petites briques rouges et fenêtres guillotine blanches ou couleur granit à petits carreaux me rappellent les maisons dites de maître, de Roubaix, Tourcoing ou Marcq en Baroeul, voire des filatures reconverties. Sans que cela choque, des villas relevant plus de tavernes anglaises jouxtent des demeures victoriennes lesquelles jouxtent des maisons brooklyniennes aux escaliers et rampes en fer forgé si typiques, elles mêmes côtoyant des demeures coloniales. Tout cela vit en parfaite harmonie au milieu de majestueux chênes maritimes et magnolias et lagerstroemia centenaires, comme ce chêne vieux de plus de 3 siècles de plus de 18 mètres de haut, aux branches offrant une ombrelle de plus de 37 mètres de diamètre.
De nombreuses places, méritant bien leur nom de square dans la mesure où ce sont des carrés traversés par des allées sous des voutes ombragées d’arbres incroyables, jalonnent les intersections des rues perpendiculaires et procurent ombre, repos, bien être et sérénité. Que c’est beau !
Nous sommes dans le quartier historique donc ici pas de commerces autres que des cafés, glaciers et restaurants mais regroupés sur certaines rues et en nombres raisonnables, sans pancartes ostentatoires en 15 langues, d’ailleurs aucune traduction , sans rabatteurs. Quelques boutiques vestimentaires dans la rue principale dont les prix sont nettement au dessus de ceux de Saint Augustine ou de Fernandina ; quelques boutiques de souvenirs se limitant aux sweat shirts siglés Savannah, sans pour autant être de mauvais goût comme on peut en trouver dans les villes touristiques européennes ou mexicaines. Pas d’épiceries , pas de coiffeurs, pas de quincaillerie, pas de téléphonie….
La ville historique semble être re-née de son passé et avoir été redynamisée, sous l’impulsion de la création du SCAD (Savannah College of Art and Design) par Paula Wallace, institutrice rebelle d’un système d’éducation normé et figé, en 1978. Aujourd’hui le SCAD possède une bonne partie des bâtiments de la ville qu’il a réhabilités et accueille 42 programmes créatifs artistiques et plus de 18 000 étudiants.
Le tableau ne serait pas honnête si j’omettais de dire que nous avons quand même rencontré quelques SDF allongés dans des coins de squares et que les petites ruelles latérales sans trottoirs sont moins reluisantes (fils électriques et herbes) que les rues léchées au cordeau . Mais nous n’avons jamais ressenti aucune insécurité, aucune agressivité. Au contraire, personne ne dévisage personne, personne ne bouscule personne et les voitures (dont aucune n’a de plaque d’immatriculation à l’avant) s’arrêtent pour laisser passer les piétons sans jamais klaxonner ou foncer pour les précéder. Quelle différence avec la mère patrie ! comme un nuage de sérénité qui serait descendu des cieux.
Très bon déjeuner à base de jambon, fromage, lard, légumes et crudités sur tartines de pain de campagne au très renommé Collins quarter . Achat d’une authentique pecan pie. Et 7,1 km de déambulation plus loin nous voilà revenus au bateau fourbus mais encore vaillants car l’air bien que chaud à 30 degrés ne présente qu’un taux d’humidité de moins de 30% et est de ce fait tout à fait supportable.

















