Jeudi 16 Novembre 2023
Hier soir nous étions en train de mettre la table quand un poisson volant s’est invité à bord du carré en sautant sur les coussins babord de notre carré extérieur depuis notre poupe. Puis nous finissions de dîner quand Laura s’est faite attaquer au bras par un autre compatriote, cette fois sur la banquette du milieu du carré, le poisson venant de tribord, jamais cri ne fut plus retentissant. Belles acrobaties messires! Il faut absolument que la France les intègre à nos équipes de gymnastes pour nous représenter aux sauts en hauteur et en longueur aux JO, médailles d’or assurées. Nous les avons aussitôt remis à l’eau, eux et leur odeur tenace, puis immédiatement passé du détachant sur les tissus avant qu’ils ne s’imprègnent de leur puanteur. Du coup nous fermons les cristal la nuit avant de transformer le carré en criée aux poissons pendant nos quarts.
Et dire que sur les autres bateaux ils s’évertuent à pêcher le poisson pour leur subsistance! certains avec succès : thon – thazard – d’autres avec uniquement des pertes de leurres. Certains font un festin des poissons volants en ceviche ou en rillettes, nous, nous ne sommes pas des ONG et ne prenons aucun clandestin à bord !
Nuit sous italien seul, par précaution, sous 15 nœuds de vent arrière. Au matin on remet en papillon génois et italien. La houle est toujours là, certes moins hachée mais toujours aussi déséquilibrante. On aimerait bien un peu de répit.
Les ateliers sieste, rattrapage de sommeil, lecture, séries enregistrées netflix, s’enchainent à bord.
Cet après midi atelier crêpes, les filles à la pâte, Emile à la poêle . Quelle dextérité ! ce sera notre dessert de ce soir mais on goûte avant pour ne pas s’empoisonner – quel régal ! Recette de ch’Nord : crêpes à la bière, une tuerie.
En prévision au diner : tortillas espagnoles et roesti de pommes de terre /courgettes.
On en profitera pour tester la marmelade d’oranges maison de la veille.
Les plaisirs de la table prennent une grande place car nous avons le temps et il n’est pas question de se laisser abattre ni de nourrir les dividendes de William Saurin.
Nous sommes à un peu moins de 1000 miles de l’arrivée et, comme l’an dernier à même distance des Antilles, les sargasses commencent à faire leur apparition en petits bouquets éparses avant de former dans quelques jours des tapis entiers, sur des kilomètres.
