Jeudi 11 Avril 2024
L’endroit n’est pas très protégé. Nous dansons un peu trop. Il devait y avoir de la pluie, nous n’en avons pas eu. Il fait 25 degrés. Par moment, un peu nuageux.
Le convoi franco-allemand part en excursion en dinghys dans la basse mangrove et remonte une sorte de rivière ; en fait un très long bras de mer étroit et peu profond, celui là même auquel nous avions renoncé la veille faute d’eau au niveau du seuil d’entrée.
Cette fois ci nous le prenons à marée haute, soit environ 70 cm de plus.
L’eau est pure transparente et prend des couleurs bleu très clair, comme l’encre de notre jeunesse qu’on appelait bleu des mers du sud.
Nous remontons sur environ 4 km cette merveille de 10 mètres de large qui creuse un sillon de méandres au milieu de bancs de sable bordés d’une baby mangrove à perte de vue . Quelques tortues s’enfuient à notre passage. Puis nous arrivons dans un petit recoin qui offre une vue sur l’océan bleu marine par lequel s’engouffre le courant. Nous y retrouvons, faisant trempette rafraichissante, Régis, suisse du monocoque Nausicaa, rencontré à Puerto Bahia (Rep . Dom.) et croisé à la voile à l’entrée de la baie de George Town. Décidément les bons plaisanciers connaissent tous les mêmes bons coins. Après une petite séance bavardage en français mais aussi en allemand entre Régis et Bernd, nous reprenons notre route avec arrêt à une plagette pour une petit baignade.
Toujours pas de poissons ni de coraux, rien que des fonds sablonneux d’un talc blanc immaculé. Décor de paradis, image de carte postale.
Sur la plage d’à côté, comme aussi à l’entrée de la rivière, l’équipage de yachts un peu plus au large amènent d’énormes flamands roses gonflables, un dais , des transats et une table, ainsi que des kayaks et autres joujoux, au cas où les propriétaires souhaiteraient batifoler sur le rivage. Je dis bien, au cas où, car bon nombre de fois nous avons vu un tel déploiement de matériel pour des propriétaires ayant finalement snobé ces parties non pas de campagne mais de plage. C’est aussi ça le luxe !
Moi j’teul’dis plus ton yacht est grand moins tu profites de la mer et plus tu restes à l’intérieur à regarder les énormes écrans télé en général branchés sur le sport ou sur des clips.
Les ébats aquatiques, et l’émerveillement, seraient ils réservés au bon peuple ? Se doit on d’être blasé ? Moi, en tout cas, entre blasée et émerveillée j’ai choisi !
Retour au bateau, la mer est très agitée, le dinghy rebondit tant et plus. Je tombe entre le dinghy et le catamaran en attrapant la main courante pour monter à bord lorsqu’une vague m’éloigne en grand écart que je n’ai plus ni l’âge ni la souplesse d’assumer. Au passage mon coude heurte le taquet en inox du bateau et je me fais très mal ….. et je dois dire que j’ai aussi été choquée, je me suis comme vidée de l’intérieur. Arnica, bandage et dodo de 2 heures car je n’en mène pas large.
Je ferai ce soir un état des lieux , je pense gros bleu et coude enflé, le moral est remonté. Tout va bien.
Ce soir gloubiboulga de chou façon choucroute avec curry, lait de coco, sauce soja, reste de pâtes et bancs de poulet en dés.