Norman’s Cay, Bitter Guana Cay, Exumas – Bahamas

Vendredi  19 Avril  2024

Départ 7h00 (ARGHHHH !)

Très belle navigation, car il n’y a pas de mer. Le vent est de 10 nœuds et nous avançons par mer plate à 5 nœuds par le 40 degrés, angle minimum pour remonter au près pour un catatordant.

C’est un vrai bonheur, une de ces journées où l’on ne souhaite pas s’arrêter, une de ces journées qui nous ferait naviguer jusqu’au bout du monde et encore on en redemanderait comme Bernard Moitessier (pour ceux qui ne connaissent pas, ce navigateur engagé dans la première course autour du monde en solitaire et sans escale en 1968 ne s’est jamais arrêté alors qu’il avait presque bouclé sa course en vainqueur. Epris de liberté il a continué vers le Pacifique et Tahiti. Il a narré ses aventures dans  « La Longue Route ») . « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme » Partir d’Europe pour revenir en Europe, c’était comme partir de nulle part pour revenir nulle part.

Seul bémol pour notre navigation,  la petite laine n’est vraiment pas de refus quand on est exposé à l’ombre au petit vent, c’est quand même un comble, dans les Bahamas, sortez couverts !

En mer, c’est une véritable autoroute : des gros yachts à moteur, des petits yachts, des grands cata, des petits, des voiliers mais en très faible proportion. C’ets peut être parce que nous sommes Vendredi.

Le vent faiblit et atterrit dans notre Tony nous obligeant malheureusement à avoir recours au japonais (GRRRR ! retour au monde moderne !).

Il est 15H00 nous posons l’ancre le long de l’île de Bitter Guana Island. Petite nage jusqu’à la plage dans une eau tellement pure et transparente que l’on croit nager dans l’air, euh …. nager dans l’air, cela s’appelle voler ! ……et brasser de l’air ……cela s’appelle « participer à une réunion de travail » !

Il n’y a ni tortue, ni algue, ni conque, ni requin, ni coraux, ni rien, que du sable sauf …. Un petit poisson d’environ 7 cm gris très clair à l’arête dorsale jaune qui s’est pris d’amitié pour moi à moins qu’il ne me considère comme sa maman…. Il nage dans le triangle entre mes épaules et ma frite, accélérant quand j’accélère, ralentissant quand je ralentis. Je m’arrête 5 minutes dans l’eau au bord de la plage….. et il m’attend sagement, m’accompagne jusqu’au bateau à environ 300 mètres, et tourne autour de moi à l’échelle ; je monte à celle-ci , je re-descends,  il est toujours là ! et tourne et retourne autour de mes jambes comme s’il était content de me voir. Il me fait penser à Nemo nageant avec sa copine Dory . Incroyable !  Tu en dis quoi hein, la Sandrine Rousseau ? cétipa éco friendly ça ! mais n’allez pas en déduire que j’ai un QI de poisson rouge. Pas comme la Sardine  Rousseau!

Sur la plage, au pied d’une colline boisée écorchée par un effondrement de calcaire, paissent d’assez gros iguanes tout droit venus de la préhistoire. Marron et à vilaines têtes, un goitre de Gérard Larcher alors qu’ils ne marchent pas du pas lent d’un sénateur mais plutôt en dandinant de l’arrière train comme un canard obèse; leurs pattes décrivent  l’une après l’autre un demi cercle pour avancer. Ils peuvent aussi piquer un sprint quand ils veulent . Ils sont curieux et sortent de dessous les arbres sous lesquels ils lézardent dès qu’ils aperçoivent du mouvement peu habituel ou entendent du bruit. Alors là ils accourent par dizaines tels des commères en manque de potins. Ils ne semblent pas agressifs mais je ne me résous pas à aller leur faire risette et me contente de les observer de mes 50 cm d’eau, 50 cm qu’ils peuvent d’ailleurs franchir puisqu’ici nous avons affaire à des iguanes Manaudou ou Mark Spitz cela dépend de ton année de naissance.

Comme c’est silencieux, paisible et relaxant ! Musique : « il y a…. le ciel, le soleil et la mer… allongés sur le sable, les cheveux dans les yeux (à voir avec mes cheveux courts) , on est bien tous les 2 (à voir car nous sommes 3 bateaux) , c’est l’été les vacances (ou plutôt c’est le printemps la retraite), Ô mon dieu quelle chance » – bon c’est pas tout jeune ça : François Deguelt -1965, certains étaient encore dans les yeux de leur père à cette date là.

Ce soir c’est dîner sur Ile de Rey. Filet mignon à la crème – patates douces au four – oignons et fonds d’artichauts confits – gâteau aux pommes.

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