Lundi 10 Juin 2024
Hier soir cela a été terrible. Non pas le temps car les orages attendus n’ont pas eu lieu mais il y avait tellement d’insectes en tout genre nous fonçant dessus telles des ogives nucléaires dont notamment des sortes de petits scarabées pas très fut-fut d’ailleurs car bien souvent atterrissant sur le dos avec du mal à se relever, que nous avons dû rentrer pour le diner et la soirée ….. dans le carré ……à la chaleur insupportable. Les insectes passaient aussi au travers des moustiquaires donc il a aussi fallu fermer les hublots. Atroce !!!
Juste avant de nous coucher nous avons mis un petit coup de clim’ bien que devant ménager le générateur donnant des signes de faiblesse car c’était ça ou le divorce immédiat. Vite, vite, s’endormir avant de ressentir à nouveau la chaleur une fois la clim’ éteinte.
Ce matin départ 8h00 pour Livingston sur une mer se prenant pour un lac. Pas un pet d’air.
Livingston c’est mignon de maisons colorées avec pour toile de fonds des palmiers ,des palmiers, et encore des palmiers et aussi de la végétation luxuriante.
La petite bourgade n’étant accessible que par la mer, bien que n’étant pas une île, il y a un trafic incessant de grandes barques à moteur colorées appelées lanchas.
Les autorités viennent nous accoster pour faire les formalités (nous avons pris un intermédiaire Raoul pour tout préparer en amont et nous faciliter le travail), nous n’avons pas le droit de mettre pied à terre avant. Il faut ensuite aller au distributeur acheter des quetzal (monnaie locale) pour régler l’immigration.
One Cat déjà au mouillage depuis hier vient nous souhaiter la bienvenue en annexe.
Nous descendons à terre au restaurant . Un bon Hamburger, des frites, des crudités, une cerveza fraiche. Un accueil chaleureux et souriant des locaux. La bourgade est petite mais 2 rues assez longues sont bordées de commerces à profusion où les marchandises sont très loin de manquer. Ce sont des boutiques qui font propres dans des locaux peu profonds fermant par un volet roulant . il y a de tout : des vêtements, des chaussures, une pharmacie, beaucoup de quincailleries et de ventes de ventilateurs malheureusement en 110 V 60 Htz.
Après Cuba on se croirait dans la caverne d’Ali Baba, nous n’en revenons pas . C’est le jour et la nuit. De même les autochtones sont complètement différents de Cuba. Ils ont le profil indien de l’Amérique Latine. On sent les racines ancestrales. Ici point d’installation des anciens esclaves. Les femmes ressemblent à l’image que l’on se fait des péruviennes : petites, trapues, cheveux noirs noués derrière, jupes amples de jupons et châles colorés.
La ville et le lieu en général sont riches en couleurs : les maisons – les articles – les vêtements. Après le kaki et le terne cubains on s’épanouit à la vie qui reprend. Cela est très dépaysant et fait un bien fou.
Nous déjeunons pour environ 14 euros par personne pour 1 hamburger et 2 bières. Ce n’est pas Cuba non plus.
Puis nous reprenons la route pour remonter la rivière jusqu’à Cayo Quemado, une anse du Rio Dulce, dans laquelle nous trouvons Chloé, française de son état, qui a racheté une voilerie.
Le Rio commence par des lacets dans la jungle drue, on croirait remonter une rivière indienne comme dans les documentaires. Mais ! au fait ! nous sommes dans une rivière indienne ! Le long des berges de forêt vierge des maisons sans prétention aux toits de chaume et aux pontons en bois. Une vie nature au calme. Après les lacets nous débouchons dans un golf assez vaste avec des bras latéraux.
Nous accostons au ponton de Chloé avec laquelle nous avons rendez vous pour lui confier la révision et le nettoyage de nos voiles. Nous passerons la nuit à son ponton . Mahoa et Seas to See vont mouiller un peu plus loin et confierons aussi leurs voiles demain. C’est un ponton au bord de l’eau avec un atelier tout ouvert avec pour seule structure un toit en tôle ondulée et des bouts de bois pour le soutenir. Nous sommes dans la jungle. Autour de nous dans ce cul de sac en arrondi , 8 ou 10 maisons : paillottes modestes sur pilotis dont parait il un bar . Mais ici point de néon ni de pancarte. On fait tout en barque. Une vie très simple. Seuls les cris des oiseaux viennent rompre le silence, et le moteur d’une lancha de temps à autre.
Pour l’électricité : le solaire . Pour l’eau : l’eau de pluie et les bouteilles achetées pour boire. Pour les évacuations : le Rio . Pour la cuisine : les bonbones de gaz. On entend les cris des oiseaux et on voit les bancs de sardines friser l’eau . 50% des personnes du Rio vivent de la pêche. Il y a de la vie le long de cette rivière.
Chloé nous rassure sur la faune, nous ne devrons pas craindre d’incursions de singes. Quant aux serpents et aux scorpions ils existent mais leurs apparitions ne sont pas quotidiennes !!!
Inutile de dire qu’il fait une chaleur très lourde qui nous abrutit. De parole de guatémaltèque (restaurant et Chloé) cette chaleur est loin d’être normale et le climat est déréglé. La sécheresse alterne avec les pluies alors que c’est la saison des pluies. Il ne faut pas craindre les ouragans mais les orages et les éclairs ont déjà frappé plus d’un appareil électronique à bord des bateaux.
J’ai du mal à respirer sur le deck supérieur du fait de la chaleur qui m’écrase. Il n’y a pas un souffle d’air . L’eau est un lac. La vie n’a pas dû changer depuis des siècles . Les insectes me dévorent. La dengue guette.