Vendredi 30 Mai 2025
Départ 6h00. Il fait bon pour moi, frais pour captain. Temps gris .
77 miles et 13 heures de voile plus loin ( moyenne : 6 nœuds) vent de 20 nœuds dans la poupe, vagues assez longues de 1,5 à 2 mètres qui nous poussent.
Il est 19h15 pas mécontente d’être arrivée. Ancrage sportif par 25 nœuds de vent et courant de 0,7 nœuds . Avec seulement mes 2 petites mimines, il faut tenir le hayon de la baille à mouillage (pour les non initiés le placard extérieur à l’avant qui s’ouvre sous les pieds et dans lequel sont stockés l’ancre et sa chaîne) pour que le vent ne l’arrache pas, coincer les pans de la patte d’oie (mâ nââaaan ! on n’a pas emporté un poulailler avec nous et n’allez pas alerter la ligue protectrice des animaux, ni la Tondelier, ni la Sardine – patte d’oie : 2 amarres attachées de chaque côté à l’avant du bateau et reliées à la chaîne quand l’ancre est mouillée, formant ainsi un triangle qui permet à la chaîne de ne pas partir sous les coques et les abîmer), actionner la télécommande du mouillage et regarder où part la chaîne qui tire ,comme un chien en chaleur sur sa laisse, sous l’effet du vent et du courant . Tu visualises bien la scène ?
La mer est marron et le courant blanchit la surface d’un sillage blanchâtre, comme un loup qui écumerait de rage (au fait ça a la rage un loup ou il n’y a que les chiens et les renards ?) .
Juste à temps, la pluie vient de commencer à tomber avec colère, drue et cinglante emportée par le vent, nous ne voyons même plus l’horizon. Une brume d’écume flotte à la surface. Nous nous réfugions à l’intérieur car les gouttes atteignent même la table et les assises du carré extérieur pourtant protégé. Les éclairs et le tonnerre nous entourent. Le vent monte à 33 nœuds et siffle comme le blizzard dans la mature (j’sais pas si le blizzard siffle mais ça me plaisait de dire ça) . Je croise les doigts et sort le whisky. Courage ! faisons semblant d’ignorer les éléments déchaînés, telle l’autruche (et je n’ai pas dit la dinde ou la pintade! non mais un peu de respect ! je réserve cette définition pour une des copropriétaires de la résidence, à qui cela va comme un gant ! glou glou glou !)
Nous apercevons difficilement les rivages de la baie. Ce qui n’est pas un mal, d’un côté les marais et de l’autre des maisons au bord de la plage de l’Inlet, peut être acceptables prises individuellement mais pas du meilleur effet en grappes architecturalement et colorimétriquement disparates.
