Vendredi 11 Avril 2025
La mer s’est calmée. Il fait déjà 30 degrés à 9h30 du matin. Le vent a disparu. A 10h00 nous levons tous l’ancre et sortons le Code D (bon je t’explique Germaine, c’est une sorte de Spinnaker encore appelé Spi, bon je crois que je t’ai encore perdue là ! ) qui commençait à sentir le rance au fond de son sac puisque sa dernière sortie remontait à la saison derrière. Nous avançons doucement à 3 nœuds avec des pointes à 3,5 nœuds (et encore , quand nous baissons la tête tels des cyclistes du Paris-Roubaix) profitant du moindre souffle du zéphyr.
Plus nous nous éloignons de Nassau, moins nous rencontrons de moteurs ou de voiles. L’immensité de la mer est à nous et nos voiles majestueuses s’incrustent dans un tableau de turquoises et de blancs. Rôôôôô c’est bôôô…. !
Arrivés à Little Farmer’s cay nous squattons la baie avec nos 3 embarcations françaises, un américain s’est retiré au loin de peur des représailles sur les droits de douane, bien décidés que nous sommes à défendre notre coq sur le tas de fumier.
Découverte de l’île en Dinghy . Elle est petite mais 3 resto essaient de survivre. 2 routes goudronnées sillonnent le bourg. Tout à l’air mort, on s’attend à voir les ballots de foin rouler dans les chemins. L’eau est toujours turquoise et le sable blanc. Un complexe de villas séparées assez neuves et colorées en forme d’isbas, une énorme géode blanche et des cabanes non moins blanches en triangle, hautes sur pilotis, semblent attendre le chaland. Rien ne bouge. Personne sur la plage. Pas même le moindre kayak ou la moindre voile pour distraire la clientèle. Le complexe est il fermé ? ou en faillite ?
Sur une autre plage des bâtiments et de petites constructions ainsi qu’un ponton en béton, ont autrefois dû accueillir quelques estivants. Un peu plus loin c’est l’ossature en béton sans toit d’une villa de plein pied qui ne résonnera plus jamais du cri joyeux des enfants . Le complexe comme la ville , tout est l’abandon, les murs se fissurent, les fenêtres sont cassées, les portes gonflées d’eau ne serviront jamais plus de rempart à des intrusions, les dalles de ciment cèdent sous la poussée de la nature qui reprend ses droits, les piliers re-vomissent les fers à béton, les toits s’affaissent. Un village fantôme de vacances oublié des dieux. Pour un peu cela mettrait le bourdon, enfin, à moi, cela me donne le frisson.
On retrouve par hasard, sur la plage abandonnée (….. coquillages et crustacés….., et top musique, laissons place à notre Brigitte nationale , 1963, La Madrague) le catamaran Bandos des hollandais voisins de cyclonage de Grumpy au Rio Dulce, Guatemala. La mer est petite je le répète et je te l’ai déjà dit ! Prends de notes à la fin !
Le soir c’est apéro dinatoire autour d’une pizza avec Anth’R’Flo et Grumpy sur Ile de Rey.