Samedi 11 Janvier 2025
Un très beau soleil toute la journée. Il fait chaud voire très chaud jusqu’à 34 degrés dans le bateau. Nous sommes envahis par les moucherons piqueurs qui mangent à leur faim quand on voit ce qu’il ressort quand on en écrase un. Ils sont partout, à l’intérieur et à l’extérieur. Les crottes ou impacts de ces incestes constellent les plafonds et il est impossible de nettoyer ces tâches sur les tissus plastifiés du bateau. J’ai tout essayé percarbonate, vinaigre blanc, Dr Becker, eau écarlate, éponge magique et huile de coude à en perdre 2 kg.
La baie a été désertée nous ne sommes plus que 2 bateaux itinérants. C’est cependant très bruyant entre les bateaux à moteur promenant les touristes, les jet skis, les catamarans sortie 100 dollars la demi-journée coca compris, la musique pseudo reggae boum boum du Spit de l’île aux british tatoués dégénérés – eh ! oh ! c’est pas Ibiza ici !)- pour bien faire entendre combien ils sont festifs et branchés, sans oublier les petits avions qui atterrissent. C’est tellement bruyant que l’on n’entend même plus les générateurs d’en face. Et vous aurez deviné : cela me tape sur le système ; d’autant plus que même s’il fait beau et que la mer est plate et turquoise, elle ne fait cependant pas assez propre pour me tenter.
Cerise sur le gâteau j’apprends que 2 panneaux solaires sur les 5 montés au Rio Dulce fournissent certes de l’électricité mais qu’un boitier, encore certainement électronique, ne leur permet plus d’en fournir au bateau ; et que la petite pompe de la grande pompe du dessal’ (m’en demandez pas plus, et je ne veux rien savoir) chauffe anormalement et ne va certainement pas tarder à nous causer des problèmes . Ce qui signifie un séjour anticipé imprévu et prolongé certainement à Fort Lauderdale en Floride, donc des problèmes de durée de séjour aux USA en perspective par rapport à notre programme …..et encore une immobilisation à attendre des intervenants, des pièces qui n’arrivent pas, etc, etc, etc….sans parler du coût.
Enfin le capitaine me fait savoir que pour cause de fenêtre de vents favorables nous allons rester ici une semaine.
Alors je récapitule : pluie pendant plus de 5 semaines depuis notre arrivée au Guatemala, attente de 4 semaines pour des intervenants avec des installations qui se soldent par des problèmes (comme d’habitude, en bateau, travaux et problèmes subséquents égalent pléonasme), retour à la case départ il y a 2 semaines pour réparations, traversée du Bélize aux eaux décevantes et aux îles et snorkeling réservés aux tours operateurs, humidité qui pourrit tout et moisit les surfaces (et on en découvre encore, le cyclonage chaud et humide du Guatemala n’a pas vraiment fait du bien au bateau ), moucherons piqueurs sans dôme anti-roquettes efficace connu, absence de baignades sympa, et zéro navigation à la voile depuis le départ, mon humeur est assez noire et je me demande si je dois poursuivre l’expérience.
Sortie en ville pour une cuisse anémique de poulet grillé au barbecue assis sur un banc sur la plage accompagnée de 20 grammes de riz pour 8 euros suivie d’une eau glacée teintée marron clair insipide inodore et sans saveur, appelée glace au chocolat pour la modique somme de 4 euros.
Je ne fais rien, je n’ai goût à rien, j’ai l’impression de perdre des journées de ma vie.
Non ce n’est pas mon jour, le soleil brille mais l’humeur est noire. Seule mes Crocks me font sourire. Je vais sérieusement m’intéresser à la météo marine pour que la fenêtre de la semaine prochaine se transforme en porte de hangar dans les prochaines 48 heures