Mercredi 15 Mai 2024
Une très belle navigation de 5h00 sous code D très portant à 7 nœuds pour 12 nœuds de vent, même si les vaguelettes bien qu’assez basses mais très courtes nous aient baladés de droite et de gauche. Navigation à l’état pure comme on les aime.
Nous slalomons entre les cayos, les pettes crottes de mangrove des Jardins de la Reine. Les écueils sont nombreux et heureusement, pour une fois, le chemin est balisé.
Il n’y a toujours pas âme qui vive sur l’eau, même pas un pêcheur. Nous devons être les seuls sur les flots cubains au moins dans le Sud du pays.
Mahoa et Seas to See pêchent à la ligne en chemin, malheureusement souvent des barracudas aux dents acérées qu’ils rejettent immédiatement, le barracuda étant réputé pour la maladie de la ciguatera appelée « la gratte », qu’il ne faut surtout pas ingérer.
Après quelques leurres perdus, un ou deux thazards aussi appelés wahoo (et pas yahoo je te vois venir, même si le W et le Y valent tous les deux 10 points)
Nous ancrons dans les fonds sablonneux de Cayos Mosquito par 3 mètres de fond.
Nage jusqu’à l’ilet. L’eau à 400 mètres de l’ilet est à 32 degrés mais lorsque j’atteins des fonds de 70 cm, l’eau, sans mentir et sans exagérer doit être à 37 ou 38 degrés. C’est difficilement nageable. Du jamais ressenti même aux Maldives.
C’est en conquérante de terra incognita que je mets pied à terre sur l’îlet où la main de l’homme n’a jamais dû mettre les pieds (j’adore cette expression, lisez la bien, elle est merveilleuse, Pierre Dac l’appréciait aussi je crois ainsi que Hergé) .
J’entends du bruit dans la mangrove comme si j’étais observée, c’est assez flippant, jusqu’à ce qu’apparaisse au pas de course …..tada…. tada….. tada…. un iguane ! et comment que je suis retournée vite fait à l’eau ! en espérant qu’il ne nage pas. Courageuse mais pas téméraire !
Beaucoup de plages de « choucroute » dans l’eau ressemblant à des éponges, mais je ne crois pas que cela en était , des herbes, et peu de poissons. Point de tortues ni de requins. Ce ne sont pas des eaux cristallines comme aux Bahamas mais certainement plus claires qu’aux premiers cayos cubains car le Cayos Mosquito est tout petit perdu au milieu de beaucoup d’eau. Parfois, mais peu, de blocs de coraux (appelés patates par les navigateurs) en forme de cervelles avec de jolies gorgones. Et qui dit patates dit poissons. Toujours moins qu’aux BVI ou aux US virgin en tout cas.
Tout à coup, que vois je ? ……quelque chose bien caché dans un creux de patate et qui ressemble à ……. des anteeenneees …. !!! je m’approche, mais oui, mais oui ….. ma première langouste visible de toute ma life. J’essaie de repérer la localisation de la patate entre notre catamaran et l’îlet, ce qui n’est pas chose facile (essayez pour voir…) .
Je rentre au bateau et branle bas de combat, Stéphane s’équipe . Il va chercher un crochet sur Mahoa car personne n’a de lasso, il prend de gros gants et nous voilà partis Mahoa et Ile de Rey à la pêche à la langouste. Après quelques errances, je retrouve la patate et la langouste est toujours là. Stéphane va la titiller avec le crochet et après 4 tentatives au cours desquelles la langouste file à toute vitesse, par la queue ce qui est assez surprenant, il réussit enfin à la crocheter par le ventre puis la prendre en main par le corps. Elle est énorme. Quel exploit ! même si je dois avouer que je n’aime pas trop voir cette mise à mort.
Nous la mettons dans un seau dans lequel elle meurt seule et abandonnée de tous et la ramenons pour un festin ultérieur. Elle fait 2,2 kg mais une fois la tête et les pattes sectionnées elle est beaucoup moins impressionnante. Stéphane est très fier et il y a de quoi ; enfin notre première langouste au pays dont on dit qu’il faut simplement se baisser pour en déguster. Nous commencions sérieusement à en douter !
Apéro sur Seas to See pour conclure cette journée encore hyper mega chaude. A ce rythme je suis sûre de perdre 2 kg d’eau par jour, mais pas en tour de taille malheureusement.
