Mardi 27 Mai 2025
Nuit calme.
Aujourd’hui c’est l’étuve, le ciel est gris, une chappe de vapeur nous entoure et se colle à chaque pore de notre peau . Il fait 32 degrés et plus de 65% d’humidité (le matin il fait 85%) .
Nous partons à la découverte de Charleston et principalement de son quartier historique.
La ville n’a rien à voir avec Savannah. L’architecture des maisons y est tout aussi sublime mais dans un autre style et semble beaucoup plus riche que Savannah. Le bord de mer (le Battery) a abattu ses murailles Vauban pour laisser la vue aux splendides et énormes villas blanches à colonnades et terrasses en pierre blanche façon Deauville ou l’actuelle demeure de Donald (bââaa nâan hein ! pas Donald Duck !, m’enfin ! pas chercher ton neurone) .
Nous nous perdons pendant plus de 9km sous cette moite chaleur dans les rues des quartiers derrière le quai . Les maisons très typées datent du début du 18 ème siècle, le style est dit géorgien – étrange ! car nous sommes ici en Caroline du Sud et les maisons de Savannah en Géorgie n’ont rien à voir avec celles d’ici – soit une maison haute à 2 étages avec des fenêtres à guillotine à grands « petits carreaux », sans balcon donnant directement sur la rue sans jardin devant, et, en latéral, à chaque étage 1 énorme porche courant le long de la maison, soutenu par des colonnes en bois ou en pierre, où il doit faire bon se détendre dans les fauteuils tout en sirotant des citronnades. A l’arrière, dans le back yard, un jardinet avec force buissons taillés à la Lenôtre ou une autre maison de même style.
A côté de ces géorgiennes, on peut trouver d’autres styles plus flamands : des maisons plus basses en briquette rouge à joints blancs, ou en briquette jaune qui ne doivent rien en charme aux premières, on pourrait se croire dans les rues de Bruges en Belgique.
Et partout des magnolias et des chênes énormes. En revanche ici point de squares arborés, ni de jardins devant les villas, mais des grilles en fer forgé et des haies, mais aussi des bords de fenêtres fleuris aux multiples couleurs et les lanternes à gaz allumées de chaque côté des portes d’entrée et sous les porches, san oublier l’inratable méga drapeau américain fièrement accroché à une hampe sur les terrasses.
Fier de sa patrie n’est ici ni un gros mot ni une provocation comme les journalistes s’en font un peu beaucoup trop la caisse de résonance en France.
Dans les quelques rues commerçantes du centre ville on y trouve de nombreuses galeries de tableaux mais aussi des boutiques d’antiquités où l’argent et la porcelaine semblent très prisées, ainsi que des magasins de vêtements féminins aux goûts (et prix) plus luxueux que ceux de Savannah . Il y a même une boutique Vuitton. Point de Zara (du coup je suis perdue, suis-je bien dans le centre ville ?) point de Bleu Cerise, point de H&M, bref aucune de nos marques uniformément répandues dans tout notre hexagone, que dis je ? dans toute les villes d’Europe.
Un petit tour aussi au City Market (à ne pas confondre avec des Carrefour City , t’es teubeu toi !) : une halle couverte assez longue où l’on vend des merdouilles comme d’hab’ : paniers tressés en sweet grass (foin d’odeur) spécialité afro américaine de Caroline du Sud au prix rivalisant avec ceux de hermès (ou presque …) , des savons odorants, des photos sur acrylique, des bijoux fantaisie, des casquettes, des Stetson, des bougies, des T-shirts siglés Charleston, des miels, des ch’sais même pas quoi !
Les cylindrées sont aussi à la hauteur des villas et boutiques , tout respire ici l’opulence (du moins dans les quartiers historiques que nous avons traversés). Dans les rues aucun sentiment d’insécurité, aucun SDF, aucun ouaiche ouaiche, aucun gros bof, aucune crotte de chien, aucun papier par terre, aucun dreadlock tatoué fouettant le rance qui tend la main en te regardant de travers, aucune circulation dense, aucun coup de Klaxon, des trottoirs propres. Comme tout cela est relaxant, comme tout cela nous rappelle que cela peut exister. Oui, il doit y faire bon vivre si l’on a le compte en banque adéquat, mais de toute façon il fait bien trop chaud pour moi.
Nous déjeunons dans un petit restaurant logé dans une de ces maisons historiques, petites pièces avec cheminée et parquet en bois de plats du Sud : shrimp and grits (des grosses crevettes sur un lit de gruau de maïs – en fait de la polenta – et Jambalaya (riz safrané – poulet – crevettes – oignons dans une sauce tomate).
Sur le retour, nous nous arrêtons juste pour un appoint de pain, lait et fraises dans un petit supermarché dans la ville et nous découvrons avec bonheur que les prix sont tout à fait raisonnables, et au niveau de ceux de la France. Toujours pas de commerces de proximité comme un fleuriste ou un coiffeur ni même une boulangerie pâtisserie.














