Lundi 19 Mai 2025
Au réveil la mer est plate comme un miroir mais impossible de s’y refléter tant les eaux paraissent boueuses voire rouges, y aurait-il un rapport avec la grosse scierie plus loin ou l’usine de cartons à l’entrée.
Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous allons faire le plein. Le ravitailleur est bien arrivé mais il a déversé une partie de sa cargaison le long des quais. L’eau est couleur arc en ciel sur fond de boue (n’y voyez aucune allusion LGBT+CQFD) et la station est donc fermée occupée à contenir et pomper ce qu’elle peut.
Nous allons visiter Fernandina Beach petite bourgade de 14 000 habitants. C’est absolument charmant. Nous sommes tout droit plongés dans une série américaine avec sa rue principale bordée de petites commerces en R+1 ou R+2 au bardage en bois pastel horizontal et aux huisseries blanches et fenêtres à guillotine tout à fait dans le jus historique mais extrêmement bien ravalés. Le trottoir est aligné au cordeau et un cordon de pelouse le sépare de la rue dans laquelle les pick up et grosses cylindrées viennent se garer en épi. De gigantesques arbres centenaires dont des magnolias complètent le tableau et procurent une ombre plus que bienvenue aux piétons. A cette heure, 10h00, nous sommes bien les seuls. Certaines voitures s’arrêtent moteur en marche pour passer une tête dans un commerce, aucune paranoia de vol ne semble les préoccuper. Tout est paisible sauf de temps en temps le honk honk du train qui passe à 10km/h dans la ville le long de la mer. Où sont les Dalton ? J’admire l’architecture colonial et esclavagiste des propriétés (il faudra en parler à Sandrine Rousseau pour que tout cet odieux témoignage du passé soit complétement rasé et remplacé par l’habitat indigène des tipis) ou les petites villas plus contemporaines et modestes des locaux mais bien typiques des bourgades américaines, arborant fièrement d’énormes drapeaux américains accrochés à leurs porches. Les églises épiscopales, baptistes ou du premier jour, éclatent de blancheur immaculée. On pourrait presque croire que nous sommes dans un film.
C’est splendide. Dommage que nous ne disposions pas d’une voiture, j’aurais bien parcouru plus de chemin pour m’imprégner de cette sereine tranquillité et de ces couleurs. A revoir donc….
Peu de monde, voire personne dans les rues, et les commerces de bouche brillent totalement par leur absence. Seuls les écureuils font leur show volant et ondulant de branche en branche
Nous levons l’ancre pour aller 5 miles plus loin dans le bras de mer, à St Mary, 2 000 habitants. Nous mouillons dans une large baie aux eaux toujours aussi rouges. Nous sommes cernés par des landes de roseaux très fréquentés …. par des insectes en tout genre, dont moustiques et taons !!!! Un milliardaire serait en train de créer une marina dont nous n’observons que 3 ou 4 catways flottants en devenir… ou pas. La rue centrale est très réduite et les commerces très peu nombreux. 3 restaurants se partagent une clientèle absente. Les avenues sont hyper larges et toujours centenairement arborées. La végétation explose. Le vert frôle celui des petits pois anglais. L’architecture est splendide de terrasses, porches et balustrades pétantes de blancheur. Nos déjeunons d’un filet de Mahi Mahi accompagné d’un mac and cheese (et c’est quoi t’est ce ? un mac comme macaroni and cheese comme sauce Alfredo au fromage – délicieux) , hamburger pour monsieur (on ne change pas une équipe qui gagne) .
Inutile de rappeler que le cagnard est toujours de l’ordre de 35 degrés et que l’humidité atteint 65% . Insupportable. Le soleil se cache devant tant de chaleur et se pare d’un film gris clair d’étuve. Les crinolines coloniales n’avaient pas l’air conditionné…… mais comment faisaient elles ?
Nous partons enfin mouiller 5 miles plus loin à Cumberland Island, parc national non urbanisé. Nous sommes plus près de l’Océan, la baie est immense et l’air plus tout juste un peu plus frais.

















