Dimanche 18 Juin 2023
Le muezzin a sévi à exactement 4H29 ce matin ! un vrai bonheur !
Lorsque nous avons relevé l’ancre, c’était indescriptible de saleté, une boue lourde, noirâtre et collante . Je sais maintenant où ils ont déversé le pétrole brut de l’Amoco Cadix récolté sur les plages bretonnes. Ne cherchez pas plus loin.
Nous emmenons Ile de Rey purger ses eaux noires à la Marina afin de nous conformer à la législation , mais aussi afin d’éviter 4 000 euros d’amende en cas de contrôle intempestif par les Coast Guards. Nous voilà tranquilles pour 2 semaines sans craindre l’approche de la marée boatée. Viendez ! viendez ! nous sommes parés, eh ! eh ! râté ! vous n’aurez pas ma monnaie !
Il nous en a coûté 150 TL, soit environ 6 euros à la station service. Personnel extrêmement serviable. Pas sûre qu’ils voient passer beaucoup de clients pour cette prestation qui semble plus une exigence sur le papier qu’une réalité . Mais nous avons préféré investir 6 euros , c’est plus rentable.
Il fait très chaud et moite .
Nous sortons du Golfe verdoyant de Fethyie, sa verdure , ses hôtels, ses plages (beurk l’eau) , ses gulets amarrés alignés, bouts à terre, sur tout le pourtour du littoral qui ressemble à un parking flottant pour gros yachts et goélettes sur des centaines et des centaines de mètres. Dès la sortie du Golfe , la circulation est moins dense et se fait de plus en plus rare. Nous descendons au Sud Est, au moteur avec une houle de travers assez formée et désagréable, peu de vent bien sûr et, bigorneau sur la terrine, in the nose. C’est par où la bassine ? Qu’à cela ne tienne, vaille que vaille je prépare le déjeuner, fais la vaisselle, le café, le tout avec le sourire …. ou pas.
Un petit coup à la voile, nous avançons cahin caha (deci dela) ou au moteur. Nous sommes de nouveau seuls sur les mers . Nous longeons des reliefs boisés assez hauts de type Corse sans aucun habitat là où en Grèce il y aurait eu des maisons éparses et bon nombres de chapelles blanches, et tombant tout à coup sur une longue plage non fréquentée, très peu de constructions, et de nouveau le même paysage inhabité.
Puis nous arrivons sur zone de destination, le vent s’est tout à coup levé à 22 nœuds pour saluer notre arrivée , sympa, mouillage qui s’annonce sportif !
Une grande baie s’ouvre devant nous avec des constructions par centaine regroupées en immeubles moches au milieu de rien. On dirait les grands moments du littoral défiguré italien dans les pouilles. Des villas sont en construction anarchique un peu partout comme si un récent plan d’urbanisme venait de déclencher une ruée vers l’or. Etrange.
Dans la baie 4 bateaux ; à l’évidence les touristes ne sont pas encre passés par là.
Toute la journée sur l’eau, et, ce, dès la sortie du Golfe de Fethiye, il a fait frisquet et moite , qui l’eut cru ? Pull et coupe vent étaient de rigueur.
Nous ne pouvons pas croire que Agathe vue sur facetime soit autant exposée à la chaleur parisienne et pourtant elle semblait vraiment en souffrir pendant que nous étions avec une écharpe.
Ce soir je/nous sommes très tristes car notre Josef , le regard noir et agacé, n’a voulu ni nous voir ni nous parler ni que son père nous parle comme si nous étions des étrangers qui le/les dérangeaient . Nous n’étions visiblement pas de son cercle….Adieu le visage qui s’illumine à la vue de Catou et Fanou. Je ne sais pas si De Gaulle en ce 18 juin a eu aussi peu d’engouement que le nôtre lors de son appel (conservons un minimum d’humour, la pilule passe mieux). Les eaux n’étant pas turquoises, tout ceci est assez déprimant .