Jeudi 2 Janvier 2025
Toujours au moteur, vent dans le Tony (Blair je le rappelle pour ceux qui n’ont pas pris de notes) de 15 noeuds, gros clapot pas vraiment agréable, temps gris, plafond bas, moral au même niveau.
Nous naviguons toujours entre les ilets faisant parfois des détours, qui paraitraient ridicules aux yeux de ceux qui n’ont pas de cartes marines à se mettre sous la dent , détours rendus nécessaires pour ne pas toucher les fonds marins qui jouent aux montagnes russes sous notre coque . Nous pouvons passer avec seulement 50cm d’eau sous la quille au milieu d’une énorme étendue d’eau mais attention, un corail un peu haut ou une vague qui nous fait sauter et cela peut très vite tourner au désastre. Il m’arrive donc d’être envoyée en mission à l’avant pour jouer les vigies picrates et anticiper les éventuels écueils.
La moindre île est habitée, savoir au moins une cabane montée sur pilotis qui peut d’ailleurs occuper la quasi intégralité du nano ilet. Nous en aurons l’explication le soir venu dans le bar /restaurant/cabane/îlet dans lequel nous allons dîner : lorsqu’il y en a encore, ce qui se fait très rare de nos jours, les béliziens peuvent prendre possession d’une île sans propriétaire encore déclaré en s’acquittant seulement d’un simple et ridicule droit d’enregistrement auprès de l’état. Mais une fois la chose entendue, le même bélizien peut revendre cette île à un acquéreur étranger, et là, on ne parle pas des mêmes brouzoufs !!! Pour vous donner une idée je vous invite à taper sur le navigateur de recherche (pas de pub pour Safari ni Google) « vente îles Bélize », c’est édifiant et carrément ahurissant .
Un autre exemple de ces iles exploitées au moindre cm2 : allez voir les images de King Lewey’s Island et vous vous rendrez compte du taux d’occupation des sols !!! et …. Des prix pratiqués ….. il faut bien amortir le prix d’achat de l’île, rentabiliser les coûts d’appro de nourriture, de personnel, d’eau et d’énergie et d’évacuation des déchets !
Cependant les eaux montent inexorablement (raison des cabanes sur pilotis à terre, car pas de paillottes sur pilotis dans les eaux comme en Polynésie ou aux Maldives) et il n’est pas rare de voir des pneus disposés le long d’un ilet pour essayer de freiner le destin. La mangrove a les pieds de plus en plus mouillés. Le sable, quand il y en a, s’enfonce .
Nous mouillons dans une baie bien protégée en demi cercle, cernée par des ilets de 3 ou 4 cabanes touristiquées (et cela construit encore en défrichant malheureusement tout ce qui verdoie – suis pas écolo à donf’ mais il y a des limites ici largement dépassées) . Des bouées ont été installées par le resort Hideaway de 1 cabane guests plus 1 resto nommé , tenu par 2 américains d’une quarantaine et leur fille de 13 ans . Cela fait 17 ans qu’ils se sont installés là sur cet ilet genre 100 mètres sur 40 mètres. Leur fille suit des cours par correspondance …. Elle a pour horizon les îlets autour avec 2 ou 3 enfants par forcément du même âge !!! Quelle vie !
Nous dinons d’une excellente langouste pour le capitaine et un excellent snapper (vivaneau) pour moi – mais si ! vous savez bien que les carapaces crustacés et moi ce n’est pas ma tasse de thé – j’en mange mais ne savoure pas – .
Nous sommes à 45 minutes en lancha hors bord de la côte et le propriétaire Dustin approvisionne tout lui-même qu’il pleuve ou qu’il vente. L’an dernier 7 mois sans pleuvoir (ah ben si c’est possible ????) et ce sont 10 000 litres d’eau qu’il s’est charrié à la mimine, achetés sur le continent, car ils n’ont pas de water maker (dessalinisateur en bon français) . Les prix étaient raisonnables : 3 cocktails – 1 bière – 1 langouste – 1 vivaneau – 2 gateaux choco et 20 dollars de bouée pour la nuit : 112 dollars US cash only , of course !
Nous nous renseignons un peu sur la faune locale . le reef est parait il remarquable mais étant donné les saucées que nous nous prenons, et les températures de l’ordre de 25 degrés au vent de 15 nœuds, aller nous baigner n’est pas notre priorité. Il y aurait quelques crocodiles sur certaines îles mais un peu plus loin. Quant aux serpents : des boa constrictors ne seraient pas rares sur les ilets mais pas dangereux pour l’homme compte tenu de leur taille limitée de l’ordre de 1 mètre faute de pouvoir se mettre de grosses proies sous la dent dans ces contrées à la faune et l’étendue limitée. Quand on dit aux enfants qu’il faut manger sa soupe pour grandir c’est aussi valable pour ces boa , ce n’est pas avec quelques lézards qu’ils vont pouvoir nous faire peur !
Je compléterai le tableau en disant qu’un autre catamaran charter est venu prendre une bouée pour la nuit et nous avons rencontré au bar ses locataires . Alex de New York était contente de rencontrer des français car elle a passé 1 an dans une université à Aix en provence et elle adore la France. Elle tient un resto à New York et vient d’en ouvrir un 2eme dans le Maine et nous incite à passer la saluer si nous nous y rendons. Je note ici pour ne pas oublier : Alex Wight , restaurant Crown Jewel – Great Diamond Island – Maine off the coast of Portland – Crownjewelportland.com
Mon pain maison est excellent. Les yaourts avec du lait en poudre de la marque Australian, ce n’est vraiment ça : plus liquide, saveur de l’eau.