Mardi 10 Octobre 2023
La nuit a été calme, la marina est gardée par la police.
Les petits bateaux de particuliers et les jet skis s’improvisent tour operator pour des balades en mer payantes d’un quart d’heure pour que les gros strings puissent se faire des selfies au son de raps ; non mais j’hallucine !!!
Le port sent les effluves les plus naturelles du corps humains, les bouteilles plastiques et autres déchets flottent près des pontons lesquels sont mouchetés de fientes de mouettes, les épaves effectivement représentent au bas mot la moitié des bateaux présents, 2 jets skis occupent la place d’un catamaran de notre taille, plus loin c’est un petit bateau de 5 mètres sur la place prévue pour un catamaran, un très long voilier de passage a été mis sur la première place d’un ponton bouchant ainsi l’accès à tout le reste de celui-ci qui est de ce fait au ¾ vide, et tout cela sous le regard d’un marinero assis à l’ombre et d’un autre qui pêche dans le port. Conclusion : t’étonnes pas si la marina ne tourne pas, elle est très mal gérée !
Les mouches continuent de me dévorer et j’ai des œufs de pigeon qui me démangent partout sur les mollets et les chevilles.
Au passage je signale que le chef de Iznogoud n’est toujours pas passé pour plomber nos fusées !
Nous partons à la recherche d’une carte data pour notre routeur pour ne pas dépendre du wifi du port accessible…… que dans un rayon de 50 cm autour de la cahutte de la capitainerie.
Pour ce faire, Il faut nous rendre en ville en taxi. Après le sempiternel « ce que tivou mi donni » à la question préalable du cout du taxi, qui signifie qu’il faut extorquer un prix ferme avant de poser le début du séant sur le siège, nous atteignons la ville où taximan nous adresse à un bazar de sa connaissance, allant des lunettes, aux bijoux et aux boules de neige pour acheter la dite carte. Bien sûr, le commerçant cherche à nous vendre un routeur nous assurant qu’aucune carte data ne marchera avec notre routeur français ! Il insiste lourdement ! nous proposant, devant notre refus, de nous vendre toute les collections de sa boutique, véritable inventaire à la Prévert, bref tout ce que j’adore.
Je n’ai qu’une envie rentrer au bateau et il fait 35 degrés.
Taximan nous emmène alors à notre demande chez Orange …. où la carte data ne peut être payée qu’en cash en monnaie locale, même pas en euros, ce que nous n’avons pas, bien sûr, pour le peu que nous restons ici. Et là adorable, au lieu de m’indiquer un distributeur, taximan se propose tout de suite de régler lui-même la carte et de l’inclure dans sa course. Du coup nous lui réglons plus que son dû devant sa gentillesse.
Nous attendons toujours la place d’à côté qui devait se libérer ce matin….. nous n’avons toujours ni eau ni électricité, heureusement que nous avons celles du catadrôle.
En passant dans Agadir, les immeubles blancs et modernes ont un certain standing, la mosquée et son minaret sont nickel, des jardins aménagés parsèment la ville, des boutiques et des resto au look assez classieux pullulent le long de grands boulevards aérés. Seulement la moitié des femmes sont voilées mais pas de Dark Vador. Nous sommes à des années lumières de l’ambiance de Hammamet en Tunisie .
A priori depuis le Covid le roi aurait ordonné une rénovation des stations balnéaires et des grandes villes pour les moderniser.
Mais derrière le vernis, une toute autre réalité semble sommeiller. Si l’on prend l’exemple du complexe de la Marina, on s’aperçoit que plus de la moitié des boutiques et des resto ont portes définitivement closes, beaucoup d’appartements ne sont ni occupés ni meublés, tout simplement pas vendus et des constructions aux murs déjà lézardés et au crépis craquelé sont toujours en devenir ouverts aux 4 vents.
A 1000 euros du mètre carré, le touriste européen serait tenté de déserter la Costa Blanca espagnole surpeuplée, et venir faire marcher l’économie locale, si ce n’est qu’une fois que tu as investi tes euros dans le pays, tu ne peux plus les ressortir, ce en quoi le roi n’a peut être pas tort protégeant ainsi son peuple de prix devenant stratosphériques et donc invivables pour les autochtones.
La carte data ne marche qu’en partage de connexion à partir d’un téléphone de secours que nous avons emporté, Iznogoud n’est jamais passé, la vraie place de port n’est toujours pas libre; au Maroc tout est possible …… en théorie…… car il ne faut jamais dire non , mais rien ne se réalise , ce n’est vraiment pas ma tasse de thé !