Marina Puerto Bahia, Samana – République dominicaine

Mercredi 14 Février

Nous ne croisons que 2 ou 3 bateaux au loin pendant toute la traversée, les candidats plaisanciers sont absents. Seulement des cargos ou navires marchands.

La lune n’est qu’un croissant blanchâtre éclairant peu mais qui devient énorme et rougeoyante avant de se coucher sur l’horizon, d’où une belle frayeur de votre serviteuse (trice ? on ne sait plus avec tous ces wokes – mâ nâaan pas ceux de Thaïlande pour faire chauffer le frichti !). En effet j’ai cru que relevant le nez après un moment d’égarement, plongée dans ma lecture pendant le quart (un peu de ronflements quand même au passage), je n’avais pas vu un énorme cargo orangé brillant foncer sur Ile de Rey, de plus sans AIS et sans signalement radar sur les instruments de bord. Le taux d’adrénaline est monté en flèche jusqu’à ce que je me rende compte de ma bévue – cela nous était arrivé en Turquie mais cette fois au lever de Lune – comme quoi on apprend de ses erreurs mais il faut le temps que le neurone fasse son chemin dans cerveau.

La mer est redevenue plate. La nuit est fraîche, j’enfile ma veste de quart par-dessus mon gilet de sécurité.

Au matin nous sommes récompensés par un festival de plusieurs bancs de baleines à bosse qui sautent, virevoltent, soufflent des geysers et plongent en nous laissant l’image de leurs magnifiques queues. Quel spectacle époustouflant. La République Dominicaine est connue pour accueillir la reproduction des baleines à bosse en Février à la Punta Balandra.

Nous allons à la Marina Puerto Bahia pour pouvoir avoir assez d’électricité pour recharger à fond  les batteries au lithium installées en Septembre dernier à Hyères car il faut le faire assez régulièrement parait il mais aussi pour pouvoir avoir de l’eau illimitée pour laver le catacomique qui mérite bien son blanc, même arrosé par toutes ces pluies.

Hélas, nous ne disposons pas d’adaptateur de prise pour version américaine, la marina n’en vend pas et les fournisseurs potentiels sont à Saint Domingue et fermés aujourd’hui (ils doivent fêter la Saint Valentin ces latin lovers !) . Si c’est comme cela, nous ne resterons peut être pas les 2 nuits prévues.

La marina est un vaste complexe fermé dans lequel on trouve 3 restaurants dont 2 avec une piscine auxquelles nous avons accès avec notre place de port, un hôtel, des appartements et des villas de standing, une laverie et un mini market. Tout est calme et neuf de 11 ans.

Au passage nous nous renseignons sur les prix de ces diverses possibilités. Une villa d’environ 200 M2 donnant sur le quai du port, avec une mini piscine jacuzzi sur la terrasse , 1 étage avec balcon, 3 énormes chambres (chaque chambre peut abriter 2 lits de 1,60m et un placard dressing), 3 grandes salles de douche et WC , un toilette invité, un énorme salon plus salle à manger , une chambre à part de service avec sa salle d’eau/WC , double parking…… ta dam…… 595 000 dollars  (la même sur la colline à 500 000 dollars) et on peut aussi acheter un petit local d’entreposage pour ses affaires de bateau pour 15 000 dollars et la place de port pour 120 000 dollars …. A négocier,  comme nous l’a précisé l’agent immobilier de la résidence, avec accès à la piscine et au tennis. C’est là que l’on réalise qu’en Europe on est devenu complètement dingue sur l’immobilier !

Nous passons par les fourches caudines et ubuesques de la clearance In . Cela prend bien une heure. D’abord le bureau du port, remplir le formulaire avec toutes les données du bateau, type, numéro d’immatriculation, tonnages, longueur, largeur, tirant d’eau , âge de ma belle mère et mensurations de ma cousine, blabla blabka blala…… passeports de l’équipage (nous 2 donc) avec recopies de nos numéros sur un autre papier, photocopies du titre de propriété du bateau, de l’assurance, des passeports….dernier port avant la rép. Dominicaine, prochain port en Rép. Dominicaine, prochain pays après la Rép Dominicaine. Cela n’en finit pas. Rien d’enregistré dans l’ordinateur devant les yeux, tout à la mano. Nous paierons le port quand nous partirons avec aussi le permis touristique de 10 dollars ?

Puis nous allons dans le bureau d’à côté : l’Armada (l’armée) . Et on recommence exactement la même chose et les mêmes photocopies. Tout à la main rien d’enregistré dans l’ordi pourtant devant le nez.

Puis il faut passer au bureau d’à côté : la douane qui n’est pas à son poste. Il nous faudra repasser demain matin …

Puis encore un bureau à côté : l’immigration. Photocopies des passeports. Et ça sert à quoi au juste le lecteur d’empreintes devant nous ? Remplissage d’un reçu des 94 dollars pour avoir le droit d’entrer en Rép Dominicaine en bateau avec 2 personnes à bord. Cash only bien sûr, mais il y a un reçu.

Puis lorsque nous quitterons la Marina pour aller à l’île d’en face (les haitis appartenant aussi à la Rép. Dominicaine) il faudra aussi repasser par l’Armada pour obtenir un despacho de salir (un papier avec un tampon) donnant le droit de sortir. Puis quand nous toucherons un autre port de Rep . Dominicaine, il faudra de nouveau aller dire bonjour à l’Armada pour obtenir un Despacho de entrar (droit d’entrée dans cette zone de la République avec tampon) puis un Despacho de salir et ainsi de suite de port en port. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ! Et on peut faire tout ça par ordinateur à distance ? Ah no senora ! , il est obligatoire de se présenter physiquement à chaque fois !. Ben ouais comme ils ne sont pas en guerre , il faut bien les occuper dans cette invincible Armada! mais je vous rassure ils sont en treillis,  casquette de camouflage et rangers aux pieds compris ! ça rigole pas. Et dire qu’en France, il n’y a rien de tout ce cirque pour les étrangers, c’est open waters ! Même pas en Grèce où on nous a pris pour des fous à Corfou il y a deux ans à vouloir faire les démarches portuaires douanières et immigrationnaires dans les règles en venant du Montenegro non européen. C’est presque comme si nous étions des extra terrestres car personne ne fait rien et tout le monde s’en fiche. Plus c’est évolué et moins c’est contrôlé. C’est aussi cela l’Europe terre d’accueil !

Lavage de couette à la laverie pour une fois qu’il y en une à portée de pied. Et pizza au resto du port !!!! yeeeeessssss !

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