Samedi 2 Mars 2024
La Marina est horrible. Bastringue à micro déployé par le chanteur latino vociférant jusqu’à 2 heures du matin sous nos fenêtres. Sono à donf’ pour la play list des années disco 80/90 voire des années 50 (musique : Sweet Caroline) dans le Club piscine Ocean ce matin, toujours sous nos fenêtres. Ils sont sourds ou quoi ? Amarres soumises à rude épreuve dans le port, ça tend, ça tire, les taquets vont s’arracher ! Et chaque secousse sur les bouts nous déséquilibre à l’intérieur du bateau ! C’est archi nul !
Nous reprenons la voiture pour l’expédition des frais et surgelés.
La route n’a pas changé depuis hier. Des voitures arrêtées n’importe comment sur l’axe rapide à 2 voies. Des piétons qui traversent n’importe où, arrêtés sur les plots en béton séparant les 2 sens de la circulation de la voie rapide. Des voitures, camions et mobylettes qui arrivent en sens inverse. Les feux rouges sont purement symboliques. Ça passe dans tous les sens et à toutes les vitesses ; ça te coince à droite, à gauche, et au milieu. Ca se faufile, ça grouille de partout et pourtant ça passe quand même. Du grand n’importe quoi. Le vendeur de casques de mobylettes n’a jamais reçu sa cargaison. La misère est environnante. Les cahutes du bord de route sont cracra, les fils électriques sont en touillons en haut des poteaux, tresses informes ou lianes potentielles pour Tarzans kamikazes. C’est sale , dégueu, dangereux.
Nous achetons des viandes essentiellement filets mignons surgelés et escalopes de poulet. Le bœuf est abordable mais il faut choisir ses morceaux. Pas de canard, pas de magrets, pas de bras, pas de chocolat. Le jambon est carré et aqueux. Les fromages sont américains, cheddar en tranches sous cellophane pour hamburgers. Pas de charcuteries italiennes longue conservation. Saucisses à gogo. Mozarella râpée pour pizza . Margarine plutôt que beurre (avantage : il y en a en conservation sans réfrigération). Viande hachée conditionnée sous forme de saucisson sous plastique.
Le rayon fruits et légumes est peu varié, mes frigo et le congélateur à capacité inextensible. J’achète tomates, concombres, aubergines, carottes, choux, genoux, bijoux, cailloux, pommes de terre, patates douces et 2 pauvres courgettes (liste à la Prévert) . Pour les fruits je dévalise les pamplemousses, quelques oranges douteuses, 2 melons et des pommes en quantité, j’innove dans du tamarin goûté aux Maldives, il y aura beaucoup de gâteaux et e compotes durant les 4 prochains mois. Nous rentrons au bateau, rebelote pour la séance transport musculatoire, 2 heures pour ranger au chausse pied dans les frigo et surtout le congélateur – il n’y a plus un cm2 de libre et j’ai d’ailleurs peur qu’il ne congèle pas assez.
Après midi : dodo je suis explosée par la nuit de traversée d’avant-hier et les épreuves supermarchés d’hier et ce matin, je n’en peux plus.
Ce soir apéro sur Ile de Rey avec les 2 autres bateaux Mahoa et Absconder plus Patrick et Nancy de Féline que nous venons de retrouver au port auxquels se joignent les français Florence et Nicolas, âgés de 43 ans, sur leur bateau Cross Wind, vivant depuis 6 ans au Canada et ayant tout largué et vendu pour un périple de 1 an dans les Caraïbes en attendant leur Green Card pour s’installer aux USA, et qui étaient spontanément venus accueillir hier les compatriotes que nous sommes à notre arrivée au port. Ce sera soirée francophonie en folie jusqu’à 22h00. Très convivial comme d’hab’, pas de barrières, pas de tabous, nous nous tutoyons tous à la première amarre, nous abordons tous les sujets en toute simplicité, nous sommes tous et avant tout des plaisanciers ayant – au moins pour le moment – levé l’ancre pour l’amour de la mer, des découvertes, de la liberté et d’un mode de vie non conventionnel. On se rencontre, on se quitte, on se retrouve, on se suit sur Insta, Facebook, Navily ou NoForeignland. La mer est petite.