paros – mykonos

Mercredi 21 Septembre 2022

 

Ménage : fait

Lessives : faites

Rangements : fait

Lits : refaits

Salles de bains : opérationnelles

Vidanges : ouvertes – efficaces : à vérifier

Frigo : pleins

Je crois que nous sommes parés à décoller

Mer très très inconfortable, mais c’était prévu, nous nous dirigeons vers Mykonos.

Nous en prenons plein le pont et le pare brise . Stéphane est obligé de mettre le ciré après une douche au lancer , non anticipée. Vent du Nord dans le tony et vagues contrariées nous font faire du trempolin en milieu aqueux . J’ai quelques vidéo pour estomacs bien accrochés. Nous y réfléchissons en deux fois avant de descendre dans les coques car il ne nous reste plus qu’à nous enduire d’Arnica lorsque nous en remontons.

Dans ces conditions, le déjeuner attendra d’être ancrés, je n’ai nulle envie de tenir en permanence la poêle sur le gaz.

Enfin Terr’ ! Terr’ ! Terr’ ! Ces crétins du port de Mykonos ne nous ont pas répondu malgré 3 SMS et un email . Nous mouillons dans la petite anse juste à côté de la Marina. La place est bien protégée des vagues , la mer est turquoise, la plage avec zicmu juste à côté, les joujoux aquatiques à  moteur thermiques bien bruyants nous tournent autour et les Ferries hydroglisseurs et autres paquebots nous passent à ras les moustaches et leurs vagues de moteur nous font bien  profiter d’un mouvement de balancelle digne d’un numéro de trapèze de cirque . Nous n’avons pas besoin de nous fatiguer pour boire de l’Orangina.

Nous prenons l’annexe pour aller voir à la Marina le modus operandi du Maître de Port qui ne répond pas aux sollicitations parfaitement procédurées des plaisanciers pour un abri pour la nuit , somme toute et simplement la raison d’être de ce port et donc de son job  : marche-t il au back chiche ? marche t il à l’ouzo ? ou est ce seulement un fiéffé C.. comme le signalent tous les commentaires des usagers de Navily. C’en est bien un ! car il n’a pas reçu les 3 SMS au numéro de tél auquel il répond pourtant oralement sous nos yeux……

Devant la preuve indubitable de notre respect des procédures, nous arrivons quand même à avoir une place à quai , dans cette charmante Marina (à moitié vide) , poussiéreuse, très petite, sous l’axe de décollage des avions, à côté de la route très passante des autobus venant charger leurs cargaisons de croisiéristes. Heureusement le prix n’est pas cher : 49 euros pour 2 nuits (sans eau et sans électricité ; carte en sus :10 euros) .

Le Sea Bus juste à côté nous emmène toutes les ½ heures à l’ancien port (désert) de la Ville (réservé aux Yachts de luxe qui ne sont que 2 en tout et pour tout en cette soirée de Septembre) . Nous déambulons dans des ruelles très étroites dont on ne voit pas la fin, dans lesquelles nous passons tout juste les épaules et où se forment régulièrement des bouchons de piétons , le flux ascendant ne pouvant croiser le flux descendant.

La ville est surprenante, beaucoup moins entretenue et beaucoup moins charmante que Paros ou Antiparos. On sent le tourisme de masse, les produits originaux de Grèce faits main made in China, la débauche de vêtements , maillots de bain et sandales vus et revus, très cheap tout droit sortie du Pakistan, et malgré cela à des prix exorbitants (7 fois le prix de vente des mêmes à  Juan Les Pins) .  A ce prix là , tu gardes même le papier d’emballage comme une relique, pour dire j’y étais ! Et, ici ou là , une rue ou plutôt un bout de rue , qui semble respirer le luxe avec ses boutiques de marques , surtout des joailliers, tels Hublot, Audemars Piguet , Rolex, Blancpain, Bréguet, ou encore Vuitton. Mais ces boutiques semblent avoir été très vite cernées par des comptoirs de Gyros (Kebab) ou étals grossiers de souvenirs (tasses, futa, magnets, à l’effigie du Dieu tourisme Mykonos, aux couleurs criardes , décapsuleurs et fioles d’alcool forts en forme de godmichés !!!, statuettes de Satan brandissant leur principal attribut en grande forme déployée), déclassant instantanément ces établissements de luxe .

Ici point de venelles ombragées d’un bougainvilliers fleurissant (un seul passage vu sur 20 mètres), point de stars très classes, les rues font sales.

Quant aux badauds, on trouve le croisiériste (beaucoup, beaucoup d’américains moyens) venu découvrir la ville « mythique » à la promesse du tour complet de la Méditerranée en 4 jours et  les filles très déshabillées et engoncées dans des robes bon marché unitaille dont les chairs molles débordent de tous les côtés , robes plus que suggestives tant le tissu est minimisé au niveau des poitrines plus ou moins accrocheuses, et des talons et lanières improbables qui feront le bonheur et la fortune des podologues au retour, visiblement là pour faire la fête mais pour elles ce ne seront peu être pas dans les boîtes accueillant une clientèle de millionnaires jetsetteurs – que nous ne croiserons d’ailleurs pas en ces lieux trop populaires – .

Tous les établissements aux bars intérieurs psychédéliques et sombres, diffusent de la musique à fond pour faire branché . Leurs tables le long de la mer alignées contre le mur du quai et tournées vers le coucher de soleil nous empêchent de circuler, un pas de trop sur ce quai étroitissime balayé par le clapot et c’est le bain sur les rochers 1 mètre plus bas. La faune est au rendez vous de ce coin qu’ils prennent pour du Happening. C’est hallucinant ! risible peut être, étouffant certainement.

Nous poussons jusqu’aux 6 moulins du bord de mer bien restaurés (jouxtant un grand parking de voitures poussiéreuses et de quads – ça, ce n’est pas un cadre très valorisant mais assez bon pour le croisiériste ! qu’est ce qu’on s’en fiche !) , admirant ,en nous retournant, les maisons de pêcheurs aux terrasses colorées surplombant le dit quai (cf plus haut ) .

Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec Saint Tropez au mois d’Août , tant le spectacle est identique, dans les ruelles ou sur le quai face à Sénéquier , les Yachts en moins, mais le même type de fréquentation.

Un petit Gyros bienvenu dans un restaurant à la musique stridente et aux conversations exacerbées par un plafond non acoustique qui révèle toute la capacité de l’organe vocal des américains à la voix résonnante de Barry White.

Au loin sur la colline résonne à fond une musique lancinante et assez énervante de Bouddha bar . Plus de 5 km de piétinement dans cette ambiance bruyante et ces commerces de verroteries, il est temps de regagner notre bord. Il fait froid et venteux.

Ouf, je décompresse, l’overdose était très proche. Vous l’aurez compris, je laisse volontiers Mykonos à ceux qui courent après le mythe, Mykonos ce n’est pas pour moi.

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