Dimanche 9 Février 2025
36 degrés
7h30 Attention décollage imminent pour Isla Mujeres, attachez votre maillot de bain, retirez les amarres et éteignez votre téléphone. Un petit déjeuner suivi d’une collation pour le déjeuner vous seront servis en nav’.
Cela avait mal commencé : 18 noeuds in the tony et des vagues hachées courtes et entêtantes, directes dans la proue . Un tangage à faire vomir les plus amarinés, de quoi aussi vider les tubes d’arnica. Mesdames et Messieurs, vous l’aurez deviné nous sommes au ….. moteur.
Puis le vent tourne à notre avantage , ça y est enfin ! on hisse les voiles mais c’était sans compter sur une houle de travers assez formée qui est venue nous pourrir la vie. Et pour le dernier tiers du parcours la récompense. Un vent de 14 noeuds établi par le 90 degrés et tout juste un clapot non ingérant dans notre parcours, nous naviguons à plus de 6 noeuds avec un courant de 2,5 nœuds qui nous pousse.
Aux immeubles toujours plus longs, plus blancs, plus larges, plus hauts et plus nombreux, nous devinons aisément que nous longeons la côte surexploitée de Cancun. En face, Isla Mujeres aux eaux turquoises, île jadis quasi déserte, perle du Mexique.
Nous posons notre ancre après 7h00 de navigation. Ce que l’on peut dire c’est que nous ne sommes pas tout seuls au mouillage !. En revanche on peut se poser la question du rayon de navigation de ces embarcations, ne voyant personne sur l’eau de toute une journée, sauf entre Cancun et Isla Mujeres distantes d’une quinzaine de kilomètres.
Les énormissimes catamarans chargés à bloc de maillots débordants de chair flasque passent les uns après les autres en une caravane continue beuglant à tout va leur musique et les cris enthousiastes des touristes en folie, il faut bien afficher au monde entier sa joie de vivre payée 100 euros les 2 heures, un coca compris.
Ce soir apéro sur Mahoa. Les 4 membres au tapis sur 6 de leur équipage se sont bien remis de la traversée et ne sont plus verts.
Lundi 10 Février 2025
36 degrés .
C’est le grand jour : clearance out. Les 2 capitaines se sont armés de courage connaissant le parcours du combattant qui les attendait. Une capitainerie avec remplissage et recopies de documents à l’infini, puis photocopies à faire des dits documents à 100 mètres, puis retour à la capitainerie pour remettre les copies et impression de la facture. Richement dotés de cette facture, passage à la banque à 100 mètres pour payer les 400 pesos de la douane, retour à la capitainerie pour donner la preuve du paiement, puis demande de retour 1,5 heure plus tard pour avoir tous les documents signés par le capitaine du port. A 13 heures, le chef n’a toujours pas reparu, il faut repasser à 14 heures. A 14 heures, les documents sont enfin signés et donc officialisés par le port , il faut maintenant faire 200 mètres pour aller tamponner les passeports à l’immigration. A 15 heures enfin tout est terminé. A chaque entrée dans le bureau il faut bien sûr attendre son tour et faire la queue. Cela a coûte en tout 400 pesos pour la clearance out, là où l’intermédiaire réclamait 280 dollars US !
Pendant ce temps là, le reste de la colonie dont je fais partie arpente les rues du centre de Isla mujeres constellé de marchands du temple vendant d’échoppe en échoppe les mêmes souvenirs criards et du meilleur goût de l’artisanat mexicain local dûment arrivés de Chine par containers. On n’échappe ni au cadre photos en coquillages ni aux têtes de mort.
Resto de hamburgers le midi car les plats sont horriblement chers, prix spéciaux pour américains bedonnants et distingués (pléonasme), flip flap aux pieds, bob sur la tête, short échancré et marcel, tatouages de pied en cape, marchant jambes écartées après avoir séché sur une barrique (Ah ! la formation pédestre de John Wayne, il n’y a rien de mieux !) et organe vocal déployé au max, les femmes n’étant d’ailleurs pas en reste avec leurs intonations tonitruantes et marquées par des végétations non opérées. Coin ! Coin ! faisait Donald…. Duck ! (tu croyais que j’allais dire qui ?) .
Isla Mujeres n’a ni la densité ni la laideur de sa mère nourricière Cancun, le niveau des construction restant assez raisonnable de R+2 à R+4. Elle a dû être joliette avant le tourisme de masse et ses marchands du temple qui vous alpaguent magasin après magasin. Il y règne une circulation très dense de voiturettes de golf et de taxis. Sur les trottoirs, pratiquement aucun visage semble issu des matrices autochtones.
Une plage publique d’un super sable blanc, assez profonde, est accessible au commun des estivants à l’Ouest du Centre Ville. La plage au Nord de l’île caresse les pieds qui la foulent d’une farine de sable blanc, lorsque l’on arrive à circuler entre les transats des restaurateurs. La mer est de toute beauté baignant dans un turquoise idyllique de carte postale.
One Cat ce grand catamaran innovant au mât jaune avec lequel nous avons partagé de bons moments à Cuba et au Rio Dulce, est arrivé dans l’après midi et Flo et Maxence nous ont invités à l’apéro pour les retrouvailles de l’amitié.
Je suis épuisée, la chaleur est insoutenable et le soleil tape fort. Heureusement une fois sur le catarigolo on peut trouver un peu, je dis bien un peu, de fraîcheur dans la petite brise qui balaie les flancs du bateau. C’est mon lieu favori assise sur un fat boy à contempler la mer ou plutôt à lire.
Le genou est en bonne voie même s’il n’est toujours pas à la baignade .



