Ria de Fornells – Minorque Baléares

Lundi 18 Septembre 2023

La météo prévoit des vents à plus de 20 nœuds et nous voyons beaucoup de bateaux arriver dans la ria, nous nous disons donc qu’il serait préférable de rester ici aujourd’hui .

D’ailleurs nous avons du taf, car enfer et damnation …. Il a plu cette nuit…….. des boues rouges…. Vous connaissez Sisyphe ? Yapuka tout recommencer. Et vas y que je te remonte des seaux d’eau de mer qui pèsent une baleine morte pour cingler le pont afin d’évacuer cette boue ocre, puis donner de l’huile de coude avec le balai brosse et le tuyau d’eau de mer pour les finitions,  mais la pellicule orangée reste quand même et le bateau est râpeux de sel. C’est mieux que rien mais c’est rageant. Le bateau n’a pas vu d’eau savonneuse depuis Malte, laquelle n’était pas sous restrictions de sécheresse.

L’air est toujours aussi lourd, il fait très humide et il fait 34 degrés dans le bateau. Ne surtout pas bouger le petit doigt sous peine d’être transformé en arrosoir.

Du vent ce matin, rien cet après midi, du moins dans notre mouillage, il fait gris et brumeux à moins que ce ne soient mes lunettes embuées. Les moustiques et les mouches sont de sortie.

Nous prenons contact pour la première fois depuis notre traversée avec les autochtones en allant visiter Fornells, joli petit village de maisonnettes homogènes de chaux blanche et volets vert bouteille, toits plats, en R+1, visiblement bien entretenues. Sur le port et dans les ruelles, de petites boutiques de vêtements et des restaurants ici et là, le tout d’assez bon goût sans que cela sente le tourisme de masse à plein nez. Nous sommes loin des castagnettes et des tenues de Flamenco à ramener en souvenir, je n’ai d’ailleurs pas trouvé la carte de Minorque en fonds d’assiette bordée de coquillages, ni de danseuse de Flamenco dans sa boule de sable.  Je ne désespère pas. Je pense qu’à Majorque cela doit pulluler.

Peu de monde dans les rues, cela sent la fin de l’été. Cependant  ¾ des personnes croisées dans la rue parlent français, comme c’était bien souvent le cas en Grèce, à Rhodes, en Turquie, en Sicile, à Malte, en Tunisie. C’est bien connu les français n’ont pas d’argent…..mais voyagent beaucoup . Ah !  la CAF, les APL, les API, le RSA, les chèques vacances, y a que cela de vrai ! d’ailleurs la renommée de ces sigles surpasse celle des industries du luxe, de la parfumerie et de la gastronomie, et attire de plus en plus une nouvelle clientèle.

A ce propos, très forts Darmanin et l’Europe ; l’Italie crie au secours qu’est ce que je fais des 8300 migrants arrivés sur Lampedusa en un week end, une île de 6000 habitants et un camp prévu pour 400 candidats à l’exil, et Darmanin de répondre qu’il sera ferme pour aider l’Italie à tenir sa frontière. « Mais ce n’était pas ma question », « Cétait p’têt pas vot’question, mais c’est ma réponse », qui disait ce cher Georges Marchais à Alain Duhamel en 1981. Pour la énième fois je vous invite à lire ou relire cet excellent roman culte prémonitoire qu’est « le camp des saints » de Jean Raspail – 1973. Tout y est, tout est anticipé, et la messe est dite.  Mais avis aux peu courageux, aux humanistes de salon, il vous faudra lire ce livre en catimini, car il heurte la sensibilité de la nanosphère de la bien-pensance , Jean Raspail étant devenu pour les donneurs de leçon, un paria  de la littérature acceptable et primable, que les petits scribouillards à la gloire usurpée et éphémère regardent avec condescendance d’un air dégoûté pour cette œuvre pourtant si descriptive des réalités.

En parlant langue, je m’aperçois qu’on m’a menti toute ma vie. Moi qui avait affuté mon espagnol, et farté mon plus bel accent castillan, j’en suis pour mes frais, ici no se habla espanol, on parle un patois de….. Catalan, rien à voir. Au lieu de te coller des O et des A à la fin de chaque mot tu trouves des LLS, des TS et des ç partout.  Alors, à quoi ça sert que je me décarcasse ? décarcassa ? décarcacells ?

Beaucoup de resto affichent des langoustes à la carte mais à 91 euros les 500 gr, je suis curieuse de savoir si les consommateurs sont aussi les français monsieur tout le monde croisés dans la rue ! A moins que Minorque soit le lieu de villégiature branché mais plus feutré de quelques  happy few plus discrets que ceux qui fréquentent Ibiza et plus argentés que ceux de Majorque.

Tout est calme, silencieux et reposant, ce soir sur les eaux tranquilles de cette sorte de lac intérieur verdoyant. Une invitation à la rêverie et la méditation (va-t-en quand même les mouches !) .

 

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