Lundi 19 Juin 2023
Ce matin, comme le ciel n’était pas nuageux, nous avons découvert la baie dans laquelle nous avions mouillé hier par temps gris. En fait des eaux turquoises et bleu marine nous entouraient. Très joli.
Nous nous sommes rapprochés de la ville de Kalkan que nous apercevions depuis notre anse. Quelle HORREUR !
Une ville poussée de nulle part d’une densité hallucinante sur les collines , où se côtoient les styles aussi variés que moches. Il y en a pour tous les goûts mais le goût de ce fait devient douteux, une cacophonie architecturale du plus mauvais effet. Chacun son style et adieu va. Du cube, du rectangle, du traditionnel, du style Deauville , du style tente de camping, du style hangar, du style basque, et j’en passe.
Nous sommes et resterons au moteur toute la journée.
Nous longeons des côtes inhabitées et aux détours de mini caps, bis repetita : du dense et du moche. Le PLU a encore frappé sans discernement.
Tout à coup une île sur notre droite , pas bien grande. Heureusement que nous regardons la carte car aussi invraisemblable que ce soit, seule et perdue au milieu de nulle part, cette île est grecque et nous avons bien failli entrer par inadvertance dans les eaux territoriales de l’ennemi juré, frontière bien identifiée sur le Garmin (par ici la monnaie et cling placement de produits) . Cette île est quand même à quelques 100 miles à l’Est de Rhodes qui nous paraissait être la limite orientale de la Grèce. Eh ! Bien ! que Nenni ! je serais curieuse de savoir comment et pourquoi la Grèce revendique encore ce petit territoire, sinon pour faire la niche aux Ottomans d’en face.
Et enfin nous arrivons à des lagons que même Dysneyland ne saurait imiter. Des dédales d’îlots boisés et de rochers à fleur d’eau posés là par un décorateur de génie, des roches gris/blanc qui encerclent des eaux turquoises . Bon l’endroit semble connu et nous ne sommes pas seuls, les Gulets et autres plaisanciers sont au rendez vous et malheureusement assez regroupés au mouillage car les eaux ne sont pas assez profondes dans le fonds des criques .
A 17H00 les Gulets (Packard , hi hi ça me fait rire, il faut lire à haute voix sinon tu ne pigeras pas) , donc les Gulets repartent , leurs touristes et leurs musiques (yeux au ciel, mâchoire crispée) , nous allons enfin rester entre gens civilisés. Toujours pas de drapeaux autres que turcs autour de nous.
A bord de mini Ile de Rey , à l’heure où les lions vont boire (j’adore cette phrase), tout est calme d’un silence tamisé du murmure des conversations, la mer efface ses rides (envoyez les violons, que le romantisme commence) , et les fadas ont rentré leurs jouets ; nous allons nous promener en annexe tournant autour des ilets ou nous engouffrant dans des bras de mer étroits et sinueux au fond de minuscules criques turquoises bordées par des arbres , 40 cm de profondeur. C’est mieux que la rivière enchantée de Marne la Vallée.
Nous n’allons certainement pas aller plus à l’Est de la Turquie demain, Gokkya devrait être le plus oriental de notre périple nautique – en méditerranée en tout cas. Antalya à 100 miles d’ici a est a priori trop touristique (comprendre Marchands du temple, zicmu à donf’ et resto photos menus) . De plus nous sommes déjà à 400 km environ de la Syrie , c’est bien assez près sans vouloir s’en rapprocher d’avantage, sauf à vouloir jouer à « chéri ! fais moi peur !».