Lundi 11 Décembre 2023
Ce matin il pleut des cordes, un rideau de pluie continu sous un ciel bas nous est tombé dessus. Se succèdent arcs en ciel et rideaux de pluie . Nous attendons une accalmie pour monter dès 8h15 dans l’annexe pour nous rendre à la Douane pour la clearance out. Le bureau ouvre à 8h30 nous serons les premiers quand bien même nous nous attendons à un retard de leur part. Force est de constater qu’à 9h00 toujours pas vu le début d’un bout d’un seul douanier pas même un homme de ménage du poste.
Nous nous rabattons sur le magasin de souvenirs lequel devrait ouvrir à 9h00. Ouf ! il ouvre et nous voilà dédouanés et pouvons partir.
Avec le sentiment de plus en plus vécu comme un ressentiment envers nos compatriotes et sangsues de fonctionnaires feignants, nous levons l’ancre sans nous retourner. Existe-t-il un délit de faute grave dans la fonction publique ? car dans le privé cela relève d’un délit d’abandon de poste ou d’absence injustifiée au poste de travail entrainant de facto licenciement pour faute réelle et sérieuse.
La pluie recommence, se tasse et re-menace.
Notre traversée durera 7h00 vers Antigua dans des conditions de mer et de vent assez épouvantables et éprouvantes. En moyenne force 6 mais aussi jusqu’à 8, des vents pouvant aller jusqu’à 34 nœuds. Et en moyenne à 25. Nous filons à 7-8 noeuds vent de travers. Nous recevons des paquets d’eau des vagues croisées en pleine face qui viennent rebondir sur les coques avant et giclent sur le trempoline. Il est quasiment impossible de se tenir debout tant il y a du roulis et du tangage qui nous plaquent sans prévenir sur toutes les parois du bateau. L’envie doit être sacrément pressente pour se lancer vers les lieux d’aisance, un vrai calvaire, un exploit acrobatique ! On y réfléchit en deux fois. C’était la minute scato, c’est très tendance aujourd’hui dans les médias !
Dans ces conditions j’arrive quand même à fabriquer des wraps de jambon fromage quasiment d’une seule main pour le déjeuner qui se prend assis au poste de barre pour le captain et debout agrippée au plan de travail ou à la poignée de porte pour votre rédactrice.
Enfin nous arrivons dans des rias très abritées de Antigua. Nous sommes passés de l’autre côté du miroir d’Alice, le pays des merveilles était juste là à portée de proue et nous ne le savions pas. Ce ne sont que méga yachts bien abrités dans un port cosy, maisons cossues à l’air flambant neuves (ou a minima très bien entretenues), aux porches coloniaux et aux toits raffinés d’une couleur taupe discrète et de bon goût, et espacées pour le respect de la privacy chère à la bonne bourgeoisie anglo-saxonne. Ici point de ruines, point de vulgarités, point de laisser aller, point de décrépitude. Pour un peu nous allons bientôt rencontrer des monégasque venus fêter Noël comme il se doit dans les lieux de happening des happy few! Oh! darling! je pensais vous retrouver demain pour déjeuner à Saint Barth !
La découverte des terres sera pour demain avec la clearance in car le soleil se couche et la nuit sera là sur le coup des 18h00.
