Mercredi 15 Janvier 2025
Hier soir nous sommes allés avec Christophe et Patricia au « Suggestion Gourmet » un restaurant tenu et possédé par un français, Fred. Pizza pâte ultra fine voire transparente pour cause gastronomique pou optimisation des coûts ?, nougat glacé, une bouteille de vin rouge du coin pour 4 >>> 77 US dollars pour nous 2….. ça peut aller !!!, sachant qu’il fait aussi boulangerie pour une bonne partie des hôtels de de l’île et vend ses pains au chocolat à 4,5 US dollars pièce, je comprends que cela ne l’inquiétait pas de n’avoir que nous 4 comme seule clientèle hier soir, même avec 2 serveurs et un cuistot à payer.
Ce matin nous quittons enfin Caye Caulker. En longeant la partie longue de l’île, au Nord, laquelle est sans commerces, on voit bien que les constructions s’accumulent et continuent de s’étendre (pour les amateurs il semble rester des terrains libres, mais sans façon pour moi, promoteur passe ta route et marche à l’ombre) . Dans 20 ans caye Caulker n’aura plus aucun intérêt, et le charme du typique s’en sera allé, si l’île n’est pas déjà sous l’eau ; dépêchez vous d’y aller avant qu’il ne soit trop tard.
En revanche vers l’aéroport de l’autre côté du split, après avoir passé les commerces il y a tout un quartier résidentiel plutôt cossu avec de grandes maisons à bardage de bois, montées sur pilotis avec de beaux espaces de jardins protégés par des murs. Cela sent le capitalisme bon ton, bien protégé et éduqué. C’est d’ailleurs là que s’est installé Fred le boulanger restaurateur.
Il fait beau et chaud cela va sans dire. Le vent est à 19 nœuds pleine face comme …. Annoncé ?!?! : 12 nœuds, Nord Est ; Arghhh Grhhh… tous ces modèles de prévisions météo marine qui s’accordent toutes sur ce bullshit ! Donc clap de début et on s’écrie « moteur ».
Toujours pas vu si Chloé a repeint nos voiles en orange ou avec une caricature de Mélenchon.
Nous arrivons à San Pedro tout à côté de la barrière de corail toujours inaccessible pour nous pauvres gitans de la mer . Et nous mouillons par 12 nœuds, oooouuups ! non ! ça c’est ce qui était annoncé, nous mouillons par 28 nœuds, et pendant la descente, cerise sur le gâteau, la chaine fait un schrogneugneu de nœud dans la baille à mouillage et bloque ainsi le guindeau. Impossible de finir le mouillage, remonter ou descendre l’ancre. Un peu panique à bord, on pense à nos amis allemands qui ont dû couper et abandonner toute leur chaine et leur ancre suite à un guindeau bloqué et errer jour comme nuit sur les eaux pour atteindre un port. Stéphane réussit enfin à remettre le plomb du guindeau qui avait sauté. Ouf ! nous sommes sauvés! Nous n’avons qu’un mètre sous la quille, ça ne rigole pas par ici. Remarque, à Caulker il n’y en avait que 50cm.
A ce moment là il fait mer calme, euh non ! ça ce qui était annoncé ! nous montons en réalité à 31 nœuds de vent et la mer moutonne de façon indécente.
Nous déjeunons de notre pois patate dont je ne retiendrai que le nom de jimkana par moyen mnémotechnique (jicama je le rappelle, mais prend des notes bon sang !) . Bof ! cela n’a pas vraiment un goût prononcé, c’est plutôt un légume fruit fade et aqueux au léger goût de pomme ou de châtaigne, cela doit dépendre du côté de la mâchoire avec lequel tu mâches et la consistance rappelle la pomme râpée. Nous l’avons « dégusté » avec un filet de lime (citron vert). Bon ok, quand tu n’as rien d’autre à manger tu ne vas pas faire la fine bouche. En revanche, côté diététique il n’y a pas photo, ce n’est pas avec cela que tu vas ressembler à un sumo.
Nous descendons comme nous pouvons notre annexe , ce qui est assez rock and roll quand une mer forte et formée se met en tête de te la rabattre sur la coque et lui faire faire du trempoline en menaçant de faire sauter à tout instant le radeau de survie.
Ouf nous arrivons à peu près sec à un ponton pour amarrer notre dinghy (tous les pontons du Bélize sont publics et donc accessibles de 6h00 à 18h00 et gratuits), et nous nous mettons en quête du bureau de l’immigration pour faire notre sortie du Bélize. D’ailleurs comme dans tous les pays, ces bureaux ne sont jamais signalés, c’est donc toujours une galère pas possible. Etrange ! tous les commerces semblent fermés et l’immigration que nous finissons par trouver, aussi . Damned, enfer et damnation ! et allez ! Bank holiday ! naaan mais j’tej’ure. On vient de se faire bien c…r pour rien.
Retour au bateau et bien sûr le vent est tombé à 8 nœuds, naan mais tu le crois ça ! Nous sommes maudits. Maintenant on voit bien les fonds sablonneux.
Entre temps nous avons pu avoir un petit aperçu de la ville que Féline ou notre couple mi-Coq mi-Erable nous avaient décrite comme moche et sans intérêt. Je confirme. Plus rien n’est dans le jus, et des voiturettes de golf pléthoriques forment presque des bouchons tellement cela circule. C’est crade. C’est bâti n’importe comment. Beurk ! Mais il va nous falloir rester jusqu’à demain car c’est notre dernier bar avant le désert, entendre par là le dernier point de sortie du Bélize pour les navigateurs pour faire la clearance Out. Ben ! heureusement que nous n’avions pas un avion à prendre demain ! . Il n’y a pas que la France qui a des jours fériés.
Nota : il parait que la chanson de Madonna « La isla bonita » a été inspirée par ce San Pedro au Bélize ; alors musique : « last night I dreamt of San Pedro … »