Samedi 16 Décembre 2023
Ce matin nous allons visiter une des petites maisons grimaldesques de 100M2, 2 chambres, grande terrasse sur l’eau avec ponton d’amarrage assez grand pour y accueillir Ile de Rey (donc 3 chambres ,3 salles de bain supplémentaires, sans oublier cuisine et terrasses indépendantes !). On doit pouvoir s’en approprier une pour 400 000 US dollars plus 11% frais acquisition. Un terrain constructible de 800M2 dont 20M de quai waterfront nous est également proposé pour 450 000 US Dollars.
Je n’ai pas le coup de cœur pour la maison car tout parait exigu après notre appartement de Villeneuve mais aussi du fait de l’exposition Nord avec le grand auvent de la terrasse qui rend la salle de séjour assez sombre et pour moi c’est instantanément neurasthénisant ! . Le terrain pourquoi pas, on pourrait le dessiner à notre mode de vie et notre goût.
Tout cela trotte dans la tête mais il faut d’abord faire table rase de toute présence et intérêts sur le sol qui nous a vu naître mais qui ne nous appartient déjà plus.
Puis nous nous rendons en taxi à la capitale St John à une vingtaine de minutes. Nous quittons donc le ghetto blanc des baies pour la vraie Antigua. Des décors de campagne, pas de végétation dense et luxuriante, voire même des prairies assez sèches, avec des maisons souvent de plein pied assez colorées plus ou moins bien entretenues. Des vendeurs de fruits et légumes sur la route ainsi que sur les trottoirs de St John. Je trouve enfin mes fruits de la passion.
Au port de ST John pas moins de 5 bateaux type Costa croisières, d’où dans le quartier de ce dock appelé Heritage, 2 ou 3 allées type Disneyland de restaurants et boutiques vendant Levi’s , Birkenstok, Guess et autres marques à prix « détaxés » dans lesquelles se rendent de grosses américaines, balais recourbés sur les paupières, ongles griffes et arrière train qui doit siffler plusieurs fois tant ils ont du « coffre » serti dans des jeans moulants. Les bonnes affaires ce n’est pas pour ici car les prix y sont supérieurs à ceux pratiqués en Europe à produit égal.
En revanche dans le quartier d’à côté on y trouve des boutiques locales (maisons en bois colorées en général) vendant des robes assez criardes mais pas forcément moches, des resto, des quincailleries, un supermarché, des produits de beauté, un bazar faisant aussi office de pharmacie, etc….et quelques bâtiments neufs et assez luxueux par rapport aux bâtiments de la ville, ce sont les assurances et les banques…Il y a embouteillage de voitures, les trottoirs sont étroits et les rigoles le long de ceux-ci très profondes certainement pour évacuer les eaux torrentielles des grains.
La ville n’est pas riche mais le standing est nettement au dessus de Castries, la capitale de Sainte Lucie. La chaussée est goudronnée. On trouve des restaurants dans lesquels on ose s’asseoir et commander et même déjeuner ! d’une pizza ou d’un hamburger. La clientèle locale semble avoir un peu de pouvoir d’achat. Peu de blancs sauf dans le quartier des docks de croisiéristes. Sans passer sa vie à y faire du shopping, il y a de quoi s’habiller et trouver le nécessaire.
A noter qu’à part les sapins de Noel dans les Marina, Noël ne semble pas se préparer. Point de guirlandes, point de Père Noel, point de déco de fête, ni dans les rues, ni dans les boutiques, ni dans les restaurants ; Ici, comme d’ailleurs en Guadeloupe ou à La Dominique.
Sur la route de nombreuses églises en bois, qui baptiste, qui témoin de Jéhovak, qui du 7ème jour, qui évangéliste, etc….Dans les villages également de nombreuses petites écoles publiques et « cliniques » publiques lesquelles, je pense ,devraient en fait se traduire par dispensaires, Antigua ne disposant que d’un seul hôpital public (mais de nombreuses cliniques privées parait il). Pour les opérations chirurgicales lourdes, il semble que les patients soient cependant envoyés aux Grenadines, à Trinidad ou à Miami.
Nous interrogeons le taxi sur le niveau des salaires : une caissière de supermarché touche environ un salaire de 2000 EC par mois soit environ 680 euros.
La saison touristique est de mi-Décembre à mi-Avril (sauf pour l’activité hôtelière qui existe aussi en été).
Vivre ici pour moi serait possible mais uniquement dans les ghettos pour blancs pour jouir des plages, de la mer et de notre bateau pas loin de la moitié de l’année ou toute l’année mais en veillant aux grains dans le sens propre du terme. Mais après tout que faisons nous de plus à Villeneuve Loubet ? Nous ne nous rendons presque jamais à Nice ou Cannes, et nous sommes plus de 6 mois de l’année partis sur notre catamaran.
Dès lors la seule condition serait d’avoir des enfants et des copains qui soient suffisamment motivés par le sable fin et les eaux turquoises pour venir nous voir.
La question reste ouverte. Le grand saut est difficile à franchir.
