Mercredi 14 Mai 2025
Hier à 21 h de guerre lasse nous sommes passés en mode japonais parce que nous n’avions pas non plus jusqu’à Noël pour arriver à Saint Augustine.
Puis sur le coup de minuit avec un courant favorable de 2,9 nœuds (le fameux Gulf Stream, tapis roulant pas en panne, on n’est pas dans les couloirs de la RATP ici ) nous marchions au moteur à 7,5 nœuds rattrapant ainsi une moyenne de 5 nœuds plus compatible avec nos calculs initiaux.
Pas de plaisanciers en vue, à croire qu’il n’y a que nous d’assez fous pour s’élancer à la conquête des USA ou aller rendre visite à Trump, bravant et se fichant complètement de l’hypocrite et stéréotypée bien-pensance européenne et spécialement française avec sa cohorte en mal de notoriété d’influenceurs décérébrés et de bohémiens botoxés mono-neuronés, et, j’allais oublier, d’analphabètes auto-propulsés gratte papiers télévisés pilotés par un islamo- woko-gauchisme dont ils se font l’echo tels les moutons de panurge pour donner dans l’air fétide du temps – pourtant, quand on est censé avoir fait des études littéraires on se doit d’exposer la thèse, l’antithèse et la synthèse, non ? Même moi je sais cela. Ouf ça va mieux !
2 ou 3 cargos passent au loin, mais vraiment très peu de trafic.
A 3h00 du matin je lâche mon quart avec 3,7 nœuds de courant gulf streamien , 14 nœuds de vent Ouest, le génois pour seul horizon, sans propulsion éco-non friendly, marche à 7,5/8 nœuds et pleine lune. Toutefois de très fortes vagues dans tous les sens rendent la démarche ni élégante ni sécuritaire ; toujours une main pour le bateau pour ne pas tomber, facile à dire, mais pas facile à suivre comme conseil quand il s’agit de se déshabiller.
6h00 du matin je reprends mon quart, le vent est maintenant pleine face à 8 nœuds sans possibilité de laisser sa chance à l’italien que le capitaine a roulé pendant que j’essayais sans grand succès de me blottir dans les bras de Morphée. Le jour se lève puis le soleil rougeoyant fait face à la pleine lune, incroyable. Charles le fou chantant l’avait bien dit , le soleil a rendez vous avec la lune…..
8h00 La vitesse est de 6,7 nœuds au moteur et nous marchons en crabe, le nez tourné vers le Nord , la trajectoire vers le Nord Ouest, l’angle du bateau est à 45 degrés en diagonale de la route suivie, sous l’effet du fort courant de Nord du Gulf Stream qui atteint jusqu’à 4,2 nœuds, et des vagues complètement folles qui viennent de tous côtés. Le pilote auto est à la peine sous ces tensions.
A 12h35 droit dans notre cap un point rouge bien visible s’élève depuis l’horizon pour ensuite suivre une longue courbe au dessus de nous dans la stratosphère, c’est le joujou d’Elon, enfin joujou je devrais être beaucoup plus révérencieuse car c’est grâce à lui que nous pouvons bénéficier d’Internet partout en mer ou sur terre. Vous l’aurez deviné il s’agit du lanceur Space X de satellites, sans qui Starlink n’existerait pas, parti une fois de plus avec succès de Cap Canaveral.
Dans l’après midi un fou de bassan a absolument voulu aponter sur notre cata même après avoir essayé de l’en empêcher à 4 reprises. Il a fini par élire siège sur le petit banc à l’avant du bateau pendant 2 heures, indifférent aux creux de 2 mètres qui faisaient tanguer le bateau , déféquant allègrement en mode jet propulsion et bonjour le nettoyage après son départ !
Dans la journée le vent se calme ou reprend doucement, nous passons tantôt du japonais à la propulsion nylon renforcée. La mer s’est aplanie, voilà qui est bien plus agréable.
19h00 , le vent souffle mollement entre 7 et 9 nœuds par le trois quart arrière et nous ne sommes plus qu’à 4 nœuds sous toile, GV et Génois, histoire de réduire notre empreinte carbone pour faire plaisir à la Sardine qui l’a bien mis en sourdine ces derniers temps (elle est encore occupée à la recherche de son neurone parait-il) mais surtout de reposer les oreilles du ronron du moteur qui finit par rendre fou .
A ce stade il reste 75 miles et le Garmin indique une arrivée possible à destination à 15h44 demain, mais tout peu changer.
Une nouvelle nuit de veille va bientôt commencer et comme pour les pionniers du Mayflower, il y a au bout….. l’Amérique !!! le dos tourné vers la patrie où je suis née. Ne me rappelez plus jamais ….. tiens ça me rappelle une chanson…. Saurez vous deviner laquelle ?
